la purete

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 17ème DIMANCHE APRÈS LA PENTE-CÔTE

la pureté

 

Beati mundo corde, quoniam ipsi Deum videbunt.

Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu.

(S Matth., V, 8.)

Nous lisons dans l’Évangile, que Jésus-Christ, voulant instruire le peuple qui venait en foule apprendre de lui ce qu’il fallait faire pour avoir la vie éternelle, s’assit, et ouvrant la bouche, leur dit : « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu. » Si nous avions un grand désir de voir Dieu, M.F., ces seules paroles ne devraient-elles pas nous faire comprendre combien la pureté nous rend agréables à lui, et combien elle nous est nécessaire ; puisque, selon Jésus-Christ, sans elle nous ne le verrons jamais. « Bienheureux, nous dit Jésus-Christ, ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront le bon Dieu. » Peut-on espérer une plus grande récompense que celle que Jésus-Christ attache à cette belle et aimable vertu, à savoir, la jouissance des trois personnes de la très sainte Trinité, pendant toute l’éternité ?… Saint Paul, qui en connaissait si bien le prix, écrivant aux Corinthiens, leur dit : « Glorifiez le bon Dieu, puisque vous le portez dans vos corps ; et soyez fidèles à les conserver dans une grande pureté. Rappelez vous bien, mes enfants, que vos membres sont les membres de Jésus-Christ, et que vos cœurs sont les temples du Saint-Esprit. Prenez bien garde de ne pas les souiller par le péché, qui est l’adultère, la fornication, et tout ce qui peut déshonorer votre corps et votre cœur, aux yeux de Dieu la pureté même . » Oh ! M.F., que cette vertu est belle et précieuse, non seulement aux yeux des hommes et des anges, mais aux yeux de Dieu même. Il en fait tant de cas, qu’il ne cesse de la louer dans tous ceux qui sont assez heureux pour la conserver. Aussi, cette vertu inestimable fait-elle le plus bel ornement de l’église, et, par conséquent, devrait-elle être la plus chérie des chrétiens. Nous, M.F., qui, dans le saint baptême, avons été arrosés par le sang adorable de Jésus-Christ, la pureté même ; dans ce sang adorable qui a tant engendré de vierges de l’un et de l’autre sexe  ; nous, à qui Jésus-Christ a fait part de sa pureté en nous rendant ses membres et son temple… Mais, hélas ! M.F., dans ce malheureux siècle de corruption où nous vivons, on ne connaît plus cette vertu, cette céleste vertu qui nous rend semblables aux anges…. Oui, M.F., la pureté est une vertu qui nous est nécessaire à tous, puisque, sans elle, personne ne verra le bon Dieu. Je voudrais vous en faire concevoir une idée digne de Dieu, et vous montrer, 1? combien elle nous rend agréables à ses yeux en donnant un nouveau degré de sainteté à toutes nos actions, et 2? ce que nous devons faire pour la conserver.

I. – Il faudrait, M.F., pour bien vous faire comprendre l’estime que nous devons avoir de cette incomparable vertu, pour vous faire le récit de sa beauté, et vous en faire apprécier la valeur auprès de Dieu, il faudrait non un homme mortel, mais un ange du ciel. En l’entendant, vous diriez avec étonnement : Comment tous les hommes ne sont-ils pas prêts à tout sacrifier plutôt que de perdre une vertu qui nous unit d’une manière intime avec Dieu ? Essayons cependant d’en concevoir quelque chose en considérant que cette vertu vient du ciel, qu’elle fait descendre Jésus-Christ sur la terre, et qu’elle élève l’homme jusqu’au ciel, par la ressemblance qu’elle lui donne avec les anges, avec Jésus-Christ lui-même. Dites-moi, M.F., d’après cela, ne mérite-t-elle pas le titre de précieuse vertu ? N’est-elle pas digne de toute notre estime et de tous les sacrifices nécessaires pour la conserver ?

 Nous disons que la pureté vient du ciel, parce qu’il n’y avait que Jésus-Christ lui-même qui fût capable de nous l’apprendre et de nous en faire sentir toute la valeur. Il nous a laissé des exemples prodigieux de l’estime qu’il a eue de cette vertu. Ayant résolu, dans la grandeur de sa miséricorde, de racheter le monde, il prit un corps mortel comme le nôtre ; mais il voulut choisir une vierge pour mère. Quelle fut cette incomparable créature, M.F. ? Ce fut Marie, la plus pure entre toutes, et qui, par une grâce accordée à nulle autre, fut exempte du péché originel. Elle consacra sa virginité au bon Dieu dès l’âge de trois ans, et en lui offrant son corps, son âme, elle lui fit le sacrifice le plus saint, le plus pur et le plus agréable que Dieu ait jamais reçu d’une créature sur la terre. Elle le soutint par une fidélité inviolable à garder sa pureté et à éviter tout ce qui pouvait tant soit peu en ternir l’éclat. Nous voyons que la sainte Vierge faisait tant de cas de cette vertu, qu’elle ne voulait pas consentir à être Mère de Dieu avant que l’ange ne lui eût assuré qu’elle ne la perdrait pas : Mais l’ange lui ayant dit que, en devenant la Mère de Dieu, bien loin de perdre ou de ternir sa pureté dont elle faisait tant d’estime, elle n’en serait que plus pure et plus agréable à Dieu, elle consentit alors volontiers, afin de donner un nouvel éclat à cette pureté virginale . Nous voyons encore que Jésus-Christ choisit un père nourricier qui était pauvre, il est vrai ; mais il voulut que sa pureté fut au-dessus de celle de toutes les autres créatures, la sainte Vierge exceptée. Parmi ses disciples, il en distingua un, à qui il témoigna une amitié et une confiance singulières, à qui il fit part de ses plus grands secrets ; mais il prit le plus pur de tous, et qui était consacré à Dieu dès sa jeunesse.

Saint Ambroise nous dit que la pureté nous élève jusqu’au ciel et nous fait quitter la terre, autant qu’il est possible à une créature de la quitter. Elle nous élève au-dessus de la créature corrompue et, par ses sentiments et ses désirs, elle nous fait vivre de la vie même des anges. D’après saint Jean Chrysostome, la chasteté d’une âme est d’un plus grand prix aux yeux de Dieu que celle des anges, parce que les chrétiens ne peuvent acquérir cette vertu que par les combats, au lieu que les anges l’ont par nature. Les anges n’ont rien à combattre pour la conserver, tandis qu’un chrétien est obligé de se faire à lui-même une guerre continuelle. Saint Cyprien ajoute que, non seulement la chasteté nous rend semblables aux anges, mais encore nous donne un caractère de ressemblance avec Jésus-Christ lui-même. Oui, nous dit ce grand saint, une âme chaste est une image vivante de Dieu sur la terre.

Plus une âme se détache d’elle-même par la résistance à ses passions, plus elle s’attache à Dieu ; et, par un heureux retour, plus le bon Dieu s’attache à elle : il la regarde, il la considère comme son épouse et sa bien-aimée ; il en fait l’objet de ses plus chères complaisances et y fixe sa demeure pour jamais. « Heureux, nous dit le Sauveur, ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront le bon Dieu . » Selon saint Basile, si nous trouvons la chasteté dans une âme, nous y trouvons toutes les autres vertus chrétiennes ; elle les pratiquera avec une grande facilité, « parce que, nous dit-il, pour être chaste, il faut s’imposer beaucoup de sacrifices et se faire une grande violence. Mais une fois qu’elle a remporté de telles victoires sur le démon, la chair et le sang, tout le reste lui coûte fort peu ; car une âme qui commande avec empire à ce corps sensuel surmonte facilement tous les obstacles qu’elle rencontre dans le chemin de la vertu. » Aussi, voyons-nous, M.F., que les chrétiens qui sont chastes sont les plus parfaits. Nous les voyons réservés dans leurs paroles, modestes dans toutes leurs démarches, sobres dans leurs repas, respectueux dans le lieu saint et édifiants dans toute leur conduite. Saint Augustin compare ceux qui ont le grand bonheur de conserver leur cœur pur, aux lis qui montent droit au ciel et qui répandent autour d’eux une odeur très agréable ; leur vue seule nous fait penser à cette précieuse vertu. Ainsi la sainte Vierge inspirait la pureté à tous ceux qui la regardaient… Heureuse vertu, M.F., qui nous met au rang des anges, qui semble même nous élever au-dessus d’eux ! Tous les saints en ont fait le plus grand cas et ont mieux aimé perdre leurs biens, leur réputation et leur vie même que de ternir cette belle vertu.

Nous en avons un bel exemple dans la personne de sainte Agnès. Sa beauté et ses richesses l’avaient fait rechercher, à l’âge de douze ans, par le fils du préfet de la ville de Rome. Elle lui fait connaître qu’elle s’était consacrée au bon Dieu. Elle fut arrêtée sous le prétexte qu’elle était chrétienne, mais en réalité afin qu’elle consentît aux désirs du jeune homme. Elle était tellement unie au bon Dieu que ni les promesses, ni les menaces, ni la vue des bourreaux et des instruments étalés devant elle pour l’effrayer, ne lui firent changer de sentiments. Ses persécuteurs ne pouvant rien gagner sur elle, ils la chargèrent de chaînes, et voulurent lui mettre un carcan et des anneaux de fer au cou et aux mains ; ils ne purent y réussir, tant étaient faibles ses pauvres petites mains innocentes. Elle demeura ferme dans sa résolution, au milieu de ces loups enragés, et elle offrit son petit corps aux tourments avec un courage qui étonna les bourreaux. On la traîne aux pieds des idole-les ; mais elle confesse hautement qu’elle ne reconnaît pour Dieu que Jésus-Christ, et que leurs idoles ne sont que des démons. Le juge cruel et barbare, voyant qu’il ne peut rien gagner, croit qu’elle sera plus sensible à la perte de cette pureté dont elle fait tant de cas. Il la menace de la faire exposer dans un lieu infâme ; mais elle lui répond avec fermeté : « Vous pouvez bien me faire mourir, mais vous ne pourrez jamais me faire perdre ce trésor : Jésus-Christ lui-même en est trop jaloux. » Le juge, mourant de rage, la fait conduire dans ce lieu d’ordures infernales. Mais Jésus-Christ, qui veillait sur elle d’une manière particulière, inspire un si grand respect aux gardes, qu’ils ne la regardaient qu’avec une espèce de frayeur, et il commande à un de ses anges de la protéger. Les jeunes gens, qui entrent dans cette chambre, brûlants d’un feu impur, voyant un ange à côté d’elle, plus beau que le soleil, en sortent tout brûlants de l’amour divin. Mais le fils du préfet, plus méchant et plus corrompu que les autres, pénètre dans la chambre où était sainte Agnès. Sans avoir égard à toutes ces merveilles, il s’approche d’elle dans l’espérance de contenter ses désirs impurs ; mais l’ange qui garde la jeune martyre frappe le libertin, qui tombe mort à ses pieds. Aussitôt se répand dans Rome le bruit que le fils du préfet avait été tué par Agnès. Le père, tout en fureur, vient trouver la sainte et se livre à tout ce que son désespoir peut lui inspirer. Il l’appelle furie de l’enfer, monstre né pour la désolation de sa vie, puisqu’elle avait fait mourir son fils. Sainte Agnès lui répond tranquillement : « C’est qu’il a voulu me faire violence, alors mon ange lui a donné la mort. » Le préfet un peu adouci, lui dit : « Eh bien ! prie ton Dieu de le ressusciter, afin que l’on ne dise pas que c’est toi qui l’as fait mourir. – Sans doute, lui dit la sainte, vous ne méritez pas cette grâce ; mais afin que vous sachiez que les chrétiens ne se vengent jamais, qu’au contraire, ils rendent le bien pour le mal, sortez d’ici, et je vais prier le bon Dieu pour lui. ». Alors Agnès se jette à genoux, prosternée la face contre terre. Pendant qu’elle prie, son ange lui apparaît et lui dit : « Prenez courage. » Au même instant le corps inanimé reprend la vie : Le jeune homme ressuscité par les prières de la sainte, s’élance de la maison, court par les rues de Rome en criant : « Non, non, mes amis, il n’y a point d’autre Dieu que celui des chrétiens ; tous les dieux que nous adorons ne sont que des démons qui nous trompent et nous traînent en enfer. » Cependant, malgré un si grand miracle, on ne laissa pas que de la condamner à mort. Alors le lieutenant du préfet commande qu’on allume un grand feu, et l’y fait jeter. Mais les flammes s’entrouvrant, ne lui font aucun mal et brûlent les idolâtres accourus pour être les spectateurs de ses combats. Le lieutenant voyant que le feu la respectait et ne lui faisait aucun mal ; ordonne qu’on la frappe d’un coup d’épée à la gorge, afin de lui ôter la vie ; mais le bourreau tremble comme si lui-même était condamné à la mort… Comme les parents de sainte Agnès pleuraient la mort de leur fille, elle leur apparut en leur disant : « Ne pleurez pas ma mort, au contraire, ré jouissez vous de ce que j’ai acquis une si grande gloire dans le ciel . »

Vous voyez, M.F., ce que cette vierge a souffert plutôt que de perdre sa virginité. Concevez maintenant l’estime que vous devez avoir de la pureté, et combien le bon Dieu se plaît à faire des miracles pour s’en montrer le protecteur et le gardien. Comme cet exemple confondra un jour ces jeunes gens qui font si peu de cas de cette belle vertu ! Ils n’en n’ont jamais connu le prix. Le Saint-Esprit a donc bien raison de s’écrier : « Oh ! qu’elle est belle cette génération chaste ; sa mémoire est éternelle, et sa gloire brille devant les hommes et les anges  ! » IL est certain, M.F., que chacun aime ses semblables ; aussi les anges, qui sont des esprits purs, aiment et protègent d’une manière particulière les âmes qui imitent leur pureté. Nous lisons dans l’Écriture sainte  que l’ange Raphaël, qui accompagna le jeune Tobie, lui rendit mille offices. Il le préserva d’être dévoré par un poisson, d’être étranglé par le démon. Si ce jeune homme n’avait pas été chaste, très certainement l’ange ne l’aurait pas accompagné et ne lui aurait pas rendu tant de services. De quel plaisir ne jouit pas l’ange gardien qui conduit une âme pure !

Il n’y a point de vertu pour la conservation de laquelle le bon Dieu fasse des miracles aussi nombreux que ceux qu’il prodigue en faveur d’une personne qui connaît le prix de la pureté et qui s’efforce de la sauvegarder. Voyez ce qu’il fit pour sainte Cécile. Née à Rome de parents très riches, elle était très instruite de la religion chrétienne, et suivant l’inspiration de Dieu, elle lui consacra sa virginité. Ses parents, qui ne le savaient pas, la promirent en mariage à Valérien, fils d’un sénateur de la ville. C’était, selon le monde, un parti très considéré. Elle demanda à ses parents le temps d’y penser. Elle passa ce temps dans le jeûne, la prière et les larmes, pour obtenir de Dieu la grâce de ne pas perdre la fleur de cette vertu qu’elle estimait plus que sa vie. Le bon Dieu lui répondit de ne rien craindre et d’obéir à ses parents ; car, non seulement elle ne perdrait pas cette vertu, mais que celui qu’elle aurait….  Elle consentit donc au mariage. Le jour de ses noces, lorsque Valérien se présenta, elle lui dit : « Mon cher Valérien, j’ai un secret à vous communiquer. Celui-ci lui répondit : Quel est ce secret ? – J’ai consacré ma virginité à Dieu et jamais homme ne me touchera, car j’ai un ange qui veille sur ma pureté ; et si vous y attentiez, il vous frapperait de mort. » – Valérien fut fort surpris de ce langage, parce qu’étant païen, il ne comprenait rien à tout cela. Il répondit : « Montrez-moi cet ange qui vous garde, » La sainte répliqua : « Vous ne pouvez le voir parce que vous êtes païen. Allez trouver de ma part le pape Urbain, et demandez-lui le baptême, vous verrez ensuite mon ange. » Sur-le-champ, il part. Après avoir été baptisé par le Pape, il revient trouver son épouse. Entrant dans sa chambre, il aperçoit l’ange veillant avec sainte Cécile. Il le trouve si beau, si brillant de gloire, qu’il en est charmé et touché. Non seulement il permit à son épouse de rester consacrée à Dieu, mais lui-même fit vœu de virginité. Ils eurent bientôt l’un et l’autre le bonheur de mourir martyrs . Voyez-vous comment le bon Dieu prend soin d’une personne qui aime cette incomparable vertu et travaille à la conserver ?

Nous lisons dans la vie de saint Edmond ,qu’étudiant à Paris il se trouva avec quelques personnes qui disaient des sottises, il les quitta de suite. Cette action fut si agréable à Dieu, qu’il lui apparut sous la forme d’un bel enfant et le salua d’un air fort gracieux, lui disant qu’il l’avait vu avec satisfaction quitter ses compagnons qui tenaient des discours licencieux ; et, pour l’en récompenser, il lui promit qu’il serait toujours avec lui. De plus, saint Edmond eut le grand bonheur de conserver son innocence jusqu’à la mort. Quand sainte Lucie alla sur le tombeau de sainte Agathe pour demander au bon Dieu, par son intercession, la guérison de sa mère, sainte Agathe lui apparut et lui dit qu’elle pouvait obtenir, par elle-même, ce qu’elle demandait, parce que, par sa pureté, elle avait préparé dans son cœur une demeure très agréable à son Créateur . Ceci nous montre que le bon Dieu ne peut rien refuser à celui qui a le bonheur de conserver purs son corps et son âme…

Écoutez le récit de ce qui arriva à sainte Potamienne qui vivait au temps de la persécution de Maximien . Cette jeune fille était esclave d’un maître débauché et libertin, qui ne cessait de la solliciter au mal. Elle aima mieux souffrir toutes sortes de cruautés et de supplices que de consentir aux sollicitations de ce maître infâme. Celui-ci, voyant qu’il ne pouvait rien gagner, dans sa fureur, la fit remettre comme chrétienne entre les mains du gouverneur auquel il promit une grande récompense s’il pouvait la gagner. Le juge fit conduire cette vierge devant son tribunal, et voyant que toutes les menaces ne la faisaient pas changer de sentiments, il lui fit endurer tout ce que la rage put lui inspirer. Mais le bon Dieu, qui n’abandonne jamais ceux qui se sont consacrés à lui, donna à la jeune martyre tant de force qu’elle semblait être insensible à tous les tourments. Ce juge inique ne pouvant vaincre sa résistance, fit placer sur un feu très ardent une chaudière remplie de poix, et lui dit : « Regarde ce que l’on te prépare, si tu n’obéis pas à ton maître. » La sainte fille répondit sans se troubler : « J’aime mieux souffrir tout ce que votre fureur pourra vous inspirer qu’obéir aux infâmes volontés de mon maître ; d’ailleurs, je n’aurais jamais cru qu’un juge fût si injuste que de vouloir me faire obéir aux desseins d’un maître débauché. » Le tyran, irrité de cette réponse, commanda qu’on la jetât dans la chaudière. « Du moins, ordonnez, lui dit-elle, que j’y sois jetée toute vêtue. Vous verrez quelle force le bon Dieu que nous adorons, donne à ceux qui souffrent pour lui. » Après trois heures de supplice, Pota-mienne rendit sa belle âme à son Créateur, et ainsi remporta la double palme du martyre et de la virginité.

Hélas ! M.F., que cette vertu est peu connue dans le monde, que nous l’estimons peu, que nous prenons peu de soin pour la conserver, que nous avons peu de zèle à la demander à Dieu, puisque nous ne pouvons l’avoir de nous-même. Non, nous ne connaissons point cette belle et aimable vertu qui gagne si facilement le cœur de Dieu, qui donne un si beau lustre à toutes nos autres bonnes œuvres, qui nous élève au-dessus de nous-même, qui nous fait vivre sur la terre comme les anges dans le ciel !…

Non, M.F., elle n’est pas connue de ces vieux infâmes impudiques qui se traînent, se roulent et se noient dans la fange de leurs turpitudes, dont le cœur est semblable à ces…… sur le haut des montagnes……rôtis et brûlés par ces feux impurs. Hélas ! bien loin de chercher à l’éteindre, ils ne cessent de l’allumer et de l’enflammer par leurs regards, leurs pensées, leurs désirs et leurs actions. Dans quel état sera cette âme, quand elle paraîtra devant un Dieu, la pureté même ? Non, M.F., cette belle vertu n’est pas connue de cette personne, dont les lèvres ne sont qu’une bouche et qu’un tuyau dont l’enfer se sert pour vomir ses impuretés sur la terre ; et qui s’en nourrit comme d’un pain quotidien. Hélas ! leur pauvre âme n’est plus qu’un objet d’horreur au ciel et à la terre ! Non, M.F., elle n’est pas connue cette aimable vertu de pureté de ces jeunes gens dont les yeux et les mains sont souillés par des regards et …. O Dieu, combien d’âmes ce péché traîne dans les enfers !… Non, M.F., cette belle vertu n’est pas connue de ces fil-les mondaines et corrompues qui prennent tant de précautions et de soins pour attirer sur elles les yeux du monde ; qui, par leurs parures recherchées et indécentes, annoncent publiquement qu’el-les sont d’infâmes instruments dont l’enfer se sert pour perdre les âmes ; ces âmes, qui ont tant coûté de travaux, de larmes et de tourments à Jésus-Christ !… Regardez-les, ces malheureuses, et vous verrez que mille démons environnent leur tête et leur poitrine. O mon Dieu, comment la terre peut-elle supporter de tels suppôts de l’enfer ? Chose plus étonnante encore, comment des mères les souffrent-elles dans un état indigne d’une chrétienne ! Si je ne craignais d’aller trop loin, je dirais à ces mères qu’elles ne valent pas plus que leurs filles. Hélas ! ce malheureux cœur et ces yeux impurs ne sont qu’une source empoisonnée qui donne la mort à quiconque les regarde ou les écoute. Comment de tels, monstres osent-ils se présenter devant un Dieu saint et si ennemi de l’impureté ! Hélas ! leur pauvre vie n’est autre chose qu’un monceau de graisse qu’elles amassent pour enflammer les feux de l’enfer pendant toute l’éternité. Mais, M.F., quittons une matière si dégoûtante et si révoltante pour un chrétien, dont la pureté doit imiter celle de Jésus-Christ lui-même ; et revenons à notre belle vertu de pureté qui nous élève jusqu’au ciel, qui nous ouvre le cœur adorable de Jésus-Christ, et nous attire toutes sortes de bénédictions spirituelles et temporelles.

II. – Nous avons dit, M.F., que cette vertu est d’un grand prix aux yeux de Dieu ; disons aussi qu’elle ne manque pas d’ennemis qui s’efforcent de nous la faire perdre. Nous pouvons même dire que presque tout ce qui nous environne travaille à nous la ravir. Le démon est un de nos plus cruels ennemis ; comme il vit dans l’ordure des vices impurs, comme il sait qu’il n’y a point de péché qui outrage tant le bon Dieu et qu’il connaît combien lui est agréable une âme pure, il nous tend toutes sortes de pièges pour nous enlever cette vertu. D’un autre côté, le monde qui ne cherche que ses aises et ses plaisirs, travaille aussi à nous la faire perdre, souvent en paraissant nous témoigner de l’amitié. Mais, nous pouvons dire que notre plus cruel et notre plus dangereux ennemi, c’est nous-mêmes, c’est-à-dire, notre chair qui, ayant été déjà gâtée et corrompue par le péché d’Adam, nous porte avec une sorte de fureur à la corruption. Si nous ne sommes pas continuellement sur nos gardes, elle nous a bientôt brûlés et dévorés par ses flammes impures. – Mais, me direz-vous, puisqu’il est si difficile de conserver cette vertu, si précieuse aux yeux de Dieu, que faut-il donc faire ? – M.F., en voici les moyens. Le premier est de bien veiller sur nos yeux, nos pensées, nos paroles et nos actions ; le second d’avoir recours à la prière ; le troisième de fréquenter les sacrements souvent et dignement ; le quatrième de fuir tout ce qui est capable de nous porter au mal ; le cinquième d’avoir une grande dévotion à la sainte Vierge. Si nous faisons cela, malgré tous nos ennemis et malgré la fragilité de cette vertu, nous sommes cependant sûrs de la conserver.

Je dis 1? qu’il faut veiller sur nos regards ; cela n’est pas douteux, puisque nous voyons qu’il y en a tant qui sont tombés dans ce péché par un seul regard, et qui ne se sont jamais relevés ….  Ne vous permettez jamais aucune liberté sans une véritable nécessité. Plutôt souffrir quelque incommodité que de vous exposer au péché…

2? Saint Jacques nous dit que cette vertu vient du ciel et que jamais nous ne l’aurons si nous ne là demandons pas au bon Dieu . Nous devons donc souvent demander au bon Dieu de nous donner la pureté dans nos. yeux, dans nos paroles et dans toutes nos actions.

Je dis, en troisième lieu, que si nous voulons conserver cette belle vertu, nous devons souvent et dignement fréquenter les sacrements, sans quoi, jamais nous n’aurons ce bonheur. Jésus-Christ n’a pas seulement institué le sacrement de Pénitence pour remettre nos péchés, mais encore pour nous donner des forces pour combattre le démon ; ce qui est très facile à comprendre. Quelle est la personne qui, ayant fait une bonne confession aujourd’hui, pourra se laisser entraîner à la tentation ? Le péché, même avec tous ses plaisirs, lui ferait horreur. Quel est celui qui, ayant communié depuis peu, pourra consentir, je ne dis pas à une action d’impureté, mais à une seule mauvaise pensée ? Ah ! le divin Jésus ; qui a fait sa demeure dans son cœur, lui fait trop comprendre combien ce péché est infâme et combien il lui déplaît, et l’éloigne de lui. Oui, M.F., un chrétien qui fréquente saintement les sacrements peut bien être tenté ; mais pécher, c’est autre chose. En effet, quand nous avons le grand bonheur de recevoir le corps adorable de Jésus-Christ, ne sentons-nous pas s’éteindre ce feu impur ? Ce sang adorable qui coule dans nos veines peut-il moins faire que de purifier notre sang ? Cette chair sacrée qui se mêle avec la nôtre, ne la divinise-t-elle pas en quelque manière ? Notre corps ne semble-t-il pas retourner dans le premier état où était Adam avant son péché ? Ah ! ce sang adorable « qui a engendré tant de vierges  » !… Soyons bien surs, M.F., que si nous ne fréquentons pas les sacrements, nous tomberons à chaque instant dans le péché.

Nous devons encore, pour nous défendre du démon, fuir les personnes qui peuvent nous porter, au mal. Voyez ce que fit le chaste Joseph tenté par la femme de son maître : il lui laissa son manteau entre les mains, et s’enfuit pour sauver son âme . Les frères de saint Thomas d’Aquin ne pouvant souffrir que leur frère se consacrât à Dieu, pour l’en empêcher, l’enfermèrent dans un château et y firent venir une femme de mauvaise vie pour tâcher de le corrompre. Se voyant poussé à bout par l’effronterie de cette mauvaise créature, il prit un tison à la main et la chassa honteusement de sa chambre. Ayant vu le danger auquel il avait été ex-posé, il pria avec tant de larmes, que le bon Dieu lui accorda le don précieux de la continence, c’est-à-dire qu’il ne fut plus jamais tenté contre cette belle vertu .

Voyez ce que fit saint Jérôme pour avoir le bonheur de conserver la pureté ; voyez-le dans son désert, s’abandonner à toutes les rigueurs de la pénitence, aux larmes et à des macérations qui font frémir . Ce grand saint nous rapporte  la victoire que remporta un jeune homme dans un combat peut-être unique dans l’histoire, au temps de la cruelle persécution que l’empereur Dèce déchaîna contre les chrétiens. Le tyran, après avoir soumis ce jeune homme à toutes les épreuves que le démon put lui inspirer, pensa que s’il lui faisait perdre la pureté de son âme, il l’amènerait facilement à renoncer à la vraie religion. Dans ce but, il ordonna de le mener, dans un jardin de délices, au milieu des lis et des roses, près d’un ruisseau qui coulait avec un doux murmure, et sous des arbres agités par un vent agréable. Là, on le mit sur un lit de plumes ; on l’attacha avec des liens de soie, et il fut laissé seul dans cet état. Ensuite l’on fit venir une courtisane, parée aussi richement et aussi indécemment que possible. Elle commença à le solliciter au mal, avec toute l’impudence et tous les attraits que la passion peut inspirer. Ce pauvre jeune homme qui aurait donné mille fois sa vie plutôt que de souiller la pureté de sa belle âme, se voyait sans défense puisqu’il avait les pieds et les mains liés. Ne sachant plus comment résister aux attaques de la volupté, poussé par l’esprit de Dieu, il se coupe la langue avec les dents et la crache au visage de cette femme. Ce que voyant, elle fut si couverte de confusion qu’elle s’enfuit. Ce fait nous montre que jamais le bon Dieu ne nous laissera être tentés au-dessus de nos forces.

Voyez encore ce que fit saint Martinien, qui vivait dans le IVe siècle . Après avoir passé vingt-cinq ans dans le désert, il fut exposé à une occasion très prochaine de péché. Déjà il y avait consenti par la pensée et par la parole. Mais le bon Dieu vint à son secours et lui toucha le cœur. Il conçut un si grand regret du péché qu’il allait commettre, qu’étant rentré dans sa cellule, il alluma un grand feu et y mit les pieds. La douleur qu’il éprouvait et le regret de son péché, lui faisaient pousser des cris affreux. Zoé, cette mauvaise femme qui était venue pour le tenter, accourut à ses cris ; et elle en fut si touchée, qu’au lieu de le pervertir, elle se convertit. Elle passa toute sa vie dans les larmes et la pénitence. Mais pour saint Martinien, il resta sept mois sur le sol, sans mouvement, parce que ses deux pieds étaient brûlés. Après sa guérison, il se retira dans un autre désert, où il ne fit que pleurer le reste de sa vie, au souvenir du danger qu’il avait couru de perdre son âme. Voilà, M.F., ce que faisaient les saints ; voilà les tourments qu’ils ont endurés plutôt que de perdre la pureté de leur âme. Cela vous étonne peut-être ; mais vous devriez bien plutôt vous étonner du peu de cas que vous faites de cette belle et incomparable vertu. Hélas ! ce déplorable dédain vient de ce que nous n’en connaissons pas le prix !

Je dis enfin que nous devons avoir une grande dévotion à la très sainte Vierge, si nous voulons conserver cette belle vertu ; cela n’est pas douteux, puisqu’elle est la reine ; le modèle et la patronne des vierges ….

Saint Ambroise appelle la sainte Vierge la maîtresse de la chasteté, saint Epiphane l’appelle la princesse de la chasteté, et saint Grégoire la reine de la chasteté…

Voici un exemple qui nous montrera le grand soin que prend la sainte Vierge, de la chasteté de ceux qui ont confiance en elle, au point qu’elle ne sait jamais rien refuser de tout ce qu’ils lui demandent. Un gentilhomme qui avait une grande dévotion à la sainte Vierge avait fait une petite chapelle en son honneur dans une chambre du château qu’il habitait. Personne ne connaissait l’existence de cette chapelle. Chaque nuit après quelques moments de sommeil, sans prévenir sa femme, il se levait pour se rendre auprès de la sainte. Vierge ! et y rester jusqu’au matin  Cette pauvre femme en conçut une grande peine ; elle croyait qu’il sortait pour aller trouver quelques filles de mauvaise vie. Un jour, n’y tenant plus, elle lui dit qu’elle voyait bien qu’il lui préférait une autre femme. Le mari, pensant à la sainte Vierge, lui répondit affirmativement. Ce qui lui fut si sensible que, ne voyant aucun changement à la conduite de son mari, dans l’excès de son chagrin, elle se poignarda. Son mari, au retour de sa chapelle, trouva sa femme baignée dans son sang. Extrêmement affligé cette vue, il ferme à clé la porte de sa chambre, va, retrouver la sainte Vierge, et tout éploré se prosterne devant son image, en, s’écriant : « Vous voyez, sainte Vierge, que ma femme s’est donné la mort parce que je venais la nuit vous tenir compagnie et vous prier. Rien ne vous est impossible, puisque votre Fils vous a promis que jamais vous n’auriez de refus. Vous voyez que ma pauvre femme est damnée ; la laisserez-vous dans les flammes, puisque c’est à cause de ma dévotion pour vous qu’elle s’est tuée dans son désespoir, Vierge sainte, refuge des affligés, rendez-lui, s’il vous plaît, la vie ; montrez que vous aimez à faire du bien à tout le monde. Je ne sortirai pas d’ici sans que vous m’ayez obtenu cette grâce de votre divin Fils. » Pendant qu’il était absorbé dans ses. larmes et ses prières, une servante le cherchait et l’appelait en lui disant que sa maîtresse le réclamait. Il répondit ; « Est-il bien sûr qu’elle m’appelle ? » – « Entendez sa voix, reprit la servante. » La joie du gentilhomme était si grande qu’il ne pouvait s’éloigner de la sainte Vierge. Il se lève enfin, pleurant de joie et de reconnaissance. Il retrouve sa femme en pleine santé ; il ne lui restait de ses blessures que les cicatrices, afin qu’elle ne perdît jamais le souvenir d’un tel miracle opéré par la protection de la sainte Vierge. Voyant entrer son mari, elle l’embrasse en lui disant : « Ah ! mon ami, je vous remercie d’avoir eu la charité de prier pour moi. J’étais en enfer et condamnée à y brûler éternellement, parce que je m’étais donné la mort. Remercions donc bien la sainte Vierge qui m’a arrachée d’un tel abîme ! Ah ! que l’on souffre dans ce feu ! qui pourra jamais le dire et surtout le faire comprendre ! » Elle fut si reconnaissante de cette prodigieuse faveur, qu’elle passa toute sa vie dans les larmes, dans la pénitence, et ne pouvait raconter la grâce que la sainte Vierge lui avait obtenue de son divin Fils sans pleurer à chaudes larmes. Elle aurait voulu apprendre à tous combien la sainte Vierge est puissante pour secourir ceux qui se confient en elle.

Dites, M.F., si la sainte Vierge a le pouvoir d’arracher les âmes de l’enfer même, pourrions-nous douter qu’elle ne nous obtienne les grâces que nous lui demanderons, nous qui sommes sur la terre, lieu où s’exerce la miséricorde du Fils et la compassion de la Mère ?

Quand nous avons quelques grâces à demander au bon pieu, adressons-nous donc avec une grande confiance à la sainte Vierge, et nous sommes sûrs d’être exaucés.

Voulons-nous sortir du péché, M.F., allons à Marie ; elle nous prendra par la main et nous mènera à son Fils pour recevoir notre pardon. Voulons-nous persévérer dans le bien ? Adressons-nous à la Mère de Dieu ; elle nous couvrira du manteau de sa protection et tout l’enfer ne nous pourra rien. En voulez-vous la preuve ? La voici : nous lisons dans la vie de sainte Justine  qu’un jeune homme ayant conçu un violent amour pour elle ; et, voyant qu’il ne pouvait rien gagner par ses sollicitations, il eut recours à un certain Cyprien qui avait affaire avec le démon. Il lui promit une somme d’argent, s’il amenait Justine à consentir à ce qu’il souhaitait.

Bientôt après, la jeune fille se sentit violemment tentée contre la sainte vertu de pureté ; mais dès que le démon la sollicitait, elle avait vite recours à la sainte Vierge. Tout aussitôt le démon prenait la fuite. Le jeune homme ayant demandé pourquoi il ne pouvait gagner cette fille, Cyprien s’adressa au démon et lui reprocha son peu de pouvoir en cette circonstance, alors que, en semblable cas, il avait toujours pu accomplir ses desseins. – Le démon lui répondit : « Cela est vrai, mais elle recourt à le Mère de Dieu ; et, dès qu’elle la prie, je perds mes forces, et ne puis rien. » Cyprien, étonné qu’une personne qui avait recours à la sainte Vierge fût si terrible à tout l’enfer, se convertit et mourut en saint dans le martyre.

Je finis, en disant que si nous voulons conserver la pureté de l’âme et du corps, il nous faut mortifier notre imagination ; ne jamais laisser rouler dans notre esprit la pensée de ces objets qui nous conduisent au mal, et prendre garde de n’être pas un sujet de péché aux autres, soit par nos paroles, soit par notre manière de nous habiller, ce qui regarde surtout les personnes du sexe.

Si nous en apercevons quelqu’une mal arrangée, il faut bien vite nous en détourner, et non pas faire comme ceux qui ont des yeux impudiques, qui s’y arrêtent autant que le démon le veut. Il faut mortifier nos oreilles, ne jamais prendre plaisir à entendre des paroles ou chansons sales. Ah ! mon Dieu, comment se fait-il que des pères et mères, des maîtres et maîtresses qui entendent, dans les veillées, les chansons les plus infâmes, et voient commettre des actions qui feraient horreur à des païens, puissent les souffrir, sans rien dire, sous prétexte que ce sont des enfantillages. Ah ! malheureux, le bon Dieu vous attend au grand jour des vengeances !… Hélas ! que de péchés vos enfants et vos domestiques auront commis pour vous !…

 « Bienheureux, nous dit Jésus-Christ, ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu. » Qu’ils sont heureux ceux qui ont le grand bonheur de posséder cette belle vertu ! Ne sont-ils pas les amis de Dieu, les bien-aimés des anges, les enfants chéris de la très sainte. Vierge ? Demandons souvent au bon Dieu, M.F., par l’intercession de cette très sainte Mère, de nous donner une âme et un cœur purs, un corps chaste ; et nous aurons le bonheur de plaire à Dieu, pendant notre vie, et d’aller le glorifier pendant toute l’éternité : ce que je vous souhaite…

 

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