petit Catechisme

Retour à l’Accueil ( Rosaire-de-Marie.fr)

JesusMarie.com

 

PETIT CATÉCHISME DE LA MISSION par Saint Vincent de Paul

RÈGLES DU CATÉCHISME

1. Que tous ceux du catéchisme genoux soir et matin au pied du lit.

2. Qu’ils viennent tous les jours, sans manquer pas une leçon.

3. Qu’ils ne viennent pas devant midi et qu’ils attendent dans l’église, étant assis en leur place avec modestie, faisant plutôt leur prière devant le Saint Sacrement devant que de s’asseoir.

4. Qu’on ne réponde que quand on sera interrogé, se levant et le chapeau en la main.

5. Qu’on soit bien attentif durant le catéchisme, sans s’amuser à causer avec ses compagnons, sans se moquer d’aucun.

6. Qu’on s’en retourne à même temps après le catéchisme, chacun en sa maison ou à l’école.

7. Qu’on ne s’amuse jamais à jouer autour de l’église.

8. Qu’un chacun tâche de répéter à sa maison devant ses père et mère ce qu’ils auront appris au catéchisme.

9. Que tous ceux qui sont du catéchisme s’aiment tendrement comme frère et sœur et qu’ils prient tous les jours les uns pour les autres, sans se quereller

se mettent à

jamais ni se dire aucune injure.

10. Tâcher de mener au catéchisme tous leurs compagnons, les exhortant à faire aussi le salut de leur âme. [8]

11. Prier Dieu avec affection qu’Il convertisse et touche le cœur de ceux qui n’y viennent pas.

12. Qu’ils soient bien, obéissants à leur père et mère et qu’ils viennent le matin à la messe, tâchant de la suivre dévotement.

PREMIÈRE JOURNÉE

De la création et de la fin de l’homme

— Qui est-ce qui nous a créé et mis au monde ? Çà est Dieu (sic).

— Qu’est-ce que Dieu nous a donné quand Il nous a mis au monde ?

Un corps et une âme.

— Les bêtes n’ont-elles pas aussi un corps et une âme ?

Oui, mais il y a bien de la différence entre l’homme et la bête quant au corps et quant à l’âme.

— Quelle différence y a-t-il entre le corps de l’homme et celui de la bête ?

Il y en a deux principales : la première, que le corps de l’homme est élevé vers le ciel et celui de la bête penché vers la terre ;

La deuxième, que celui de l’homme doit ressusciter et celui de la bête ne ressuscitera jamais.

— Quelle différence y a-t-il de l’âme d’un homme et de celle de la bête ?

Il y en a trois principales : la première, l’âme de l’homme est raisonnable et celle de la bête ne l’est pas ;

La deuxième, l’âme de l’homme est immortelle et celle de la bête meurt avec son corps ; [9]

La troisième, l’âme de l’homme est l’image de Dieu, celle de la bête non.

— Que devient l’homme après cette vie et quelle est sa fin ?

Son corps est réduit en pourriture comme celui des bêtes, et son âme va en paradis ou en enfer pour toute l’éternité.

— Qu’est-ce que le paradis ?

C’est le lieu dedans le ciel où les bienheureux jouissent de la gloire de Dieu avec les anges et les saints.

— Qu’est-ce que l’enfer ?

C’est le lieu au centre de la terre, plein de feu, de soufre, où les méchants brûlent éternellement, avec les diables et les damnés.

— Qu’est-ce que l’éternité ?

C’est ce qui durera toujours et n’aura jamais de fin.

SECONDE JOURNÉE

Du Chrétien

— Pourquoi est-ce que Dieu a créé les hommes ?

Pour le connaître, l’aimer et le servir en ce monde ici et être un jour sauvés en l’autre.

— Dieu a-t-il créé tous les hommes pour être sauvés ?

Oui.

— Tous les hommes seront-ils sauvés ?

Nany   .

— A qui tiendra-t-il ? [10]

A eux-mêmes et non pas à Dieu.

— Y en aura-t-il beaucoup de sauvés ?

C’est le secret de Dieu.

— puiseront ceux qui seront sauvés ?

Ceux-là seulement qui l’auront bien servi durant cette vie.

— Combien de choses sont nécessaires pour bien servir Dieu en ce monde et être un jour sauvés ?

Il y en a deux : la première qu’il faut être chrétien ; La deuxième qu’il faut vivre en bon chrétien.

— Les payens, les idolâtres, les juifs, les turcs ne seront-ils pas sauvés ?

Nany, s’ils ne sont chrétiens.

— Que faut-il pour être chrétien ?

Il faut être baptisé.

— Êtes-vous chrétien ?

Oui, je le suis par la grâce de Dieu.

— Quel est le signe du chrétien ?

Le signe de la croix.

— Faites-le.

In nomine Patris et Filii… etc. Au nom du Père, etc.

— Pourquoi est-ce qu’on le fait ?

Pour faire ressouvenir des trois principaux mystères de notre foi : la Trinité, l’Incarnation et la Passion de Notre-Seigneur.

— Quand est-ce qu’il faut faire le signe de la croix ?

Le matin quand on se lève, le soir quand on se couche, quand on veut prendre son repas, au commencement de toutes les œuvres et dans les tentations.

— Tous les chrétiens seront-ils sauvés ?

Non, s’ils ne vivent en bons chrétiens. Exemple : Judas. [11]

— Combien de choses sont nécessaires pour vivre en bon chrétien ?

Il y en a quatre.

— Quelles sont-elles ?

Connaître Dieu, espérer en Lui, garder ses commandements et faire bon usage des sacrements.

TROISIÈME JOURNÉE

De la Foi

— Quelle est la première chose requise pour faire son salut et vivre en bon chrétien ?

Connaître Dieu.

— Comment pouvons-nous connaître Dieu ?

Par la foi.

— Est-il nécessaire que nous ayons la foi ?

Oui, si nous voulons plaire à Dieu et être sauvés.

— Qu’est-ce que la foi ?

C’est une vertu par laquelle nous tenons fermement pour véritables toutes les choses que l’Église nous propose de croire, parce que Dieu les lui a révélées.

— Sommes-nous obligés de croire tout ce que l’Église croit ?

Oui.

— Sommes-nous obligés de savoir tout ce que l’Église croit ?

Non.

— Y a-t-il quelques articles de la foi que nous soyions obligés de savoir ?

Oui.

— Quels ? [12]

Ceux qui sont contenus dans le Symbole des Apôtres et surtout les deux principaux, qui sont de la Trinité et de l’Incarnation

— Sommes nous obligés de faire des actes de foi ?

C’est bien fait d’en faire souvent, mais en certains cas nous y sommes obligés sous peine de péché :

1. Quand nous avons atteint l’usage de la raison ;

2. Quand nous sommes tentés contre la foi ;

3. Quand nous recevons quelque sacrement ;

4. A l’article de la mort.

— Combien y a-t-il de sortes d’actes de foi ?

Deux, général et particulier.

— Faites un acte de foi en général.

Mon Dieu, je crois fermement tout ce que l’Église nous commande de croire, parce que vous le lui avez révélé.

— Faites un acte de foi en particulier sur le mystère de l’Eucharistie.

Mon Dieu, mon Seigneur Jésus-Christ, je crois fermement que vous êtes réellement et de fait au Saint Sacrement de l’autel sous les espèces du pain.

— Comment se divise la foi ?

En celle qui est vive et celle qui est morte.

— Qui sont ceux-là qui ont la foi vive ?

Ceux qui sont en la grâce de Dieu et gardent ses commandements.

— Qui sont ceux qui ont la foi morte ?

Ceux qui sont en péché mortel et ne gardent pas les commandements de Dieu.

— Laquelle de ces deux sortes de foi est suffisante au salut ?

C’est la foi vive, car quoique la foi morte soit une vertu, e] le ne suffit pas pourtant pour être sauvé.

[13]

QUATRIÈME JOURNÉE

Du mystère de la Sainte Trinité

— Quel est le premier et le plus grand de tous les mystères de notre foi ?

C’est celui de la Très Sainte Trinité.

— Qu’est-ce que la Trinité ?

C’est un seul Dieu en trois personnes.

— Qu’est-ce que Dieu ?

C’est le Créateur du ciel et de la terre et le Seigneur universel de toutes choses.

— Combien y a-t-il de Dieux ?

Il n’y en a qu’un seul.

— Combien y a-t-il qu’Il est ?

Il a toujours été et Il sera toujours.

— Où est Dieu ?

Il est partout, par essence, par présence et par puissance.

— Est-il dans le ciel, dans les enfers et dans la terre ?

Oui, Il est partout.

— Est-il ici ?

Oui.

— Pourquoi ne le voyons nous pas ?

Parce qu’Il est invisible, car Il est esprit.

— Dieu n’a-t-il pas un corps, des yeux, des oreilles, une bouche comme nous ?

Nany, car c’est un pur esprit.

— Combien y a-t-il de personnes en Dieu ?

Il y en a trois, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

— Le Père est-il Dieu ?

Oui. [14]

– Le Fils est-il Dieu ?

Oui.

— Le Saint-Esprit est-il Dieu ?

Oui.

— Sont-ce trois dieux ?

Nany.

— Sont-ce trois personnes ?

Oui.

— Pourquoi ces trois personnes-là ne sont-elles qu’un seul Dieu ?

Pour ce qu’elles n’ont qu’une même nature et une même divine essence.

— Quel est le plus grand, le plus sage, le plus âgé ou le meilleur ?

Ils sont tous trois aussi sages, aussi bons, aussi grands, aussi âgés l’un que l’autre.

— En quoi donc ces trois personnes sont-elles distinctes l’une de l’autre ?

En ce que le Père n’est engendré ni produit de personne, le Fils est engendré du Père et le Saint-Esprit est produit par le Père et le Fils.

CINQUIÈME JOURNÉE

Du Mystère de l’Incarnation

— Quel est le plus grand mystère de notre religion après celui de la Trinité ?

C’est celui de l’Incarnation.

— Qu’est-ce que l’Incarnation ?

C’est un mystère par lequel nous croyons que la seconde personne de la Trinité a pris chair humaine pour nous. [15]

— Comment appelez-vous la personne de la Trinité qui s’est incarnée et faite homme pour nous ?

C’est le Fils de Dieu.

— N’est-ce point le Père ? N’est-ce point le SaintEsprit ?

Nany.

— Qu’est-ce que s’incarner et se faire homme ?

C’est prendre un corps et une âme comme nous

— Comment s’appelle le Fils en tant que Dieu et homme ?

Jésus-Christ.

— Que veut dire Jésus ?

Sauveur.

— Que veut dire Christ ?

Oint.

— Pourquoi s’appelle-t-il Sauveur ?

Parce que véritablement Il nous a sauvés de nos péchés et rachetés des peines de l’enfer.

— Pourquoi étions-nous sujets aux peines de l’enfer ?

Parce que nous étions ennemis de Dieu à cause du péché de notre premier père Adam.

— Qu’est-ce que Jésus-Christ a fait pour nous sauver et nous racheter ?

Il a souffert mort et passion en l’arbre de la croix.

— Est-il nécessaire que Jésus-Christ Lui-même nous rachetât ?

Oui, pour satisfaire entièrement à la justice de Dieu. Car tous les hommes ensemble ni les anges même, étant finis en nombre et mérites, n’étaient pas suffisants de satisfaire à une offense infinie, tel qu’est le péché qui se commet contre Dieu.

— Comment est-il mort, vu qu’il est Dieu et que Dieu ne peut mourir ? [16]

Il est mort en tant qu’homme et non pas comme Dieu.

— Combien y a-t-il de natures en Jésus-Christ ?

Deux, la divine et l’humaine.

— Combien y a-t-il que Jésus-Christ est ?

En tant que Dieu, il a toujours été ; mais en tant qu’homme, il y a environ 1640 ans  (1).

SIXIÈME JOURNÉE

De la Vie et Passion de Notre-Seigneur

— Où est-ce que Notre-Seigneur naquit ?

Dans la crèche de Bethléem.

— Quelle est la mère qui enfanta Notre-Seigneur ?

C’est la Vierge Marie.

— Qui est le père de Notre-Seigneur, n’est-ce pas saint Joseph qui était le mari de la Vierge ?

Nany, car saint Joseph n’a jamais eu compagnie charnelle avec la Vierge et Notre-Seigneur n’a été engendré que par l’opération du Saint-Esprit.

— Quand est-ce que l’Église célèbre la naissance de Notre-Seigneur ?

C’est le jour de Noël.

— Quand est-ce qu’il fut circoncis ?

Huit jours après sa naissance, et l’Église célèbre la fête de la Circoncision le premier jour de l’an.

— Quand est-ce qu’Il fut adoré de trois Rois ?

Treize jours après sa naissance et l’Église en célèbre la fête le jour de l’Épiphanie qu’on appelle le jour des Rois. [17]

— Quand est-ce qu’il fut présenté au temple ?

Quarante jours après sa naissance, qui est le jour de la Purification Notre-Dame ou la Chandeleuse (sic).

— Où est-ce qu’il alla après avoir été présenté au temple ?

Quelque temps après, saint Joseph et la sainte Vierge par le commandement de l’ange emportèrent Notre-Seigneur en Égypte à cause qu’Hérode le cherchait pour le faire mourir.

— Combien de temps demeura-t-il en Égypte ?

Jusques à la mort d’Hérode qui fut environ 7 ans après, auquel temps saint Joseph et la Vierge ramenèrent Notre-Seigneur en Galilée, en la ville de Nazareth.

— Que fit Notre-Seigneur de remarquable en l’âge de 12 ans ?

Il s’en alla, avec sa Mère et saint Joseph, en Jérusalem, en un certain jour de fête pour y adorer Dieu dans le temple, suivant la coutume ; quand vint le retour, Il se cacha de ses parents, et y demeura sans qu’ils prissent garde ; eux retournèrent en Jérusalem pour le chercher ; au bout de trois jours, ils le trouvèrent au temple assis au milieu des docteurs, qui les écoutait et interrogeait, et le ramenèrent en Nazareth.

— Jusqu’à quel âge demeura-t-il à Nazareth ?

Jusqu’à l’âge de trente ans.

— Que faisait-il durant ce temps ?

Il servait saint Joseph et la Vierge et travaillait tous les jours au métier de charpentier comme saint Joseph.

— Que fit-il à l’âge de trente ans ?

Il prit congé de sa Mère et s’en alla au fleuve du Jourdain où Il fut baptisé par saint Jean, et durant [18]

le baptême, le Saint-Esprit descendit sur Lui en forme de colombe et une voix du ciel fut entendue qui dit : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé auquel je me suis complu.»

— Où alla-t-Il après son baptême ?

Il s’en alla dans le désert où Il jeûna 40 jours et 40 nuits sans boire, ni manger. Il fut tenté du Diable, mais Il le surmonta.

— Que fit-il après le jeûne de 40 jours ?

Il se mit à prêcher l’Évangile, invitant tout le monde à faire pénitence et enseignant comme il fallait vivre pour être un jour sauvé et, afin qu’on ajoutât foi à ses paroles, Il fit plusieurs miracles, rendant la vue aux aveugles et ressuscitant les morts.

— Combien de temps s’occupa-t-il de prédications ?

Environ trois ans à la fin desquels les Juifs ayant conçu une mortelle envie contre Lui, Lui firent souffrir la mort avec beaucoup de tourments.

— Combien y a-t-il de mystères principaux dans l’histoire de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ ?

Il y en a cinq qui sont :

1. La prière au jardin des Olives ;

2. La flagellation ;

3. Le couronnement d’épines ;

4. Le portement de croix ;

5. Comme il fut attaché à la croix et comme il rendit son âme. [19]

SEPTIÈME JOURNÉE

De la Résurrection et Ascension de Notre-Seigneur

— Qu’est-ce que la foi nous apprend de Notre-Seigneur après sa mort ?

Quatre choses. La première qu’il fut enseveli.

— Où est-ce qu’Il fut enseveli ?

En un sépulcre nouveau où personne n’avait encore été mis.

— Quelle est la seconde ?

Que l’âme de Notre-Seigneur descendit aux enfers.

— La divinité était-elle avec le corps dans le sépulcre ?

Oui.

— Était-elle aussi avec l’âme ?

Oui,

— Que faut-il entendre par les enfers ?

Des lieux souterrains où sont retirées les âmes qui partent de ce monde et qui ne sont point reçues en Paradis.

— Combien y en a-t-il ?

Quatre :

1. Les enfers des damnés ;

2. Le purgatoire ;

3. Le limbe des enfants morts avec le seul péché originel ;

4. Le limbe des Pères que la Sainte Écriture appelle le sein d’Abraham, où les âmes des personnes justes étaient recueillies en attendant la venue du Messie.

— Auquel de ces quatre enfers Notre-Seigneur est Il descendu ? [20]

Au dernier, qui est le limbe des Pères, pour en retirer les âmes qui y étaient, et les conduire au ciel avec Lui.

— Quelle est la troisième chose que la foi nous apprend de Notre-Seigneur après sa mort ?

C’est que le troisième jour après sa mort, Il ressuscita.

— Comment est-ce que Notre-Seigneur ressuscita ?

C’est que l’âme de Notre-Seigneur retournant du limbe, rentra dedans son corps et le sortit glorieux et triomphant de son sépulcre.

— Combien de temps Notre-Seigneur a-t-Il demeuré sur la terre après sa résurrection ?

Quarante jours.

— Qu’est-ce qu’Il a fait durant ces 40 jours ?

Il est apparu par diverses fois à la Vierge et à ses disciples, pour les assurer davantage de sa résurrection et les instruire de ce qu’ils devaient faire après son Ascension et du gouvernement de son Église.

— Qu’est-ce que Notre-Seigneur fit après ces quarante jours ?

Il monta au ciel en corps et en âme par sa propre vertu.

— En présence de qui ?

En présence de sa Mère et de ses disciples.

— D’où est-il monté ?

Du mont des Olives.

— Jusqu’où est-Il monté ?

Par dessus les cieux à la dextre de Dieu son Père.

— Pourquoi dit-on qu’Il est assis à la dextre de Dieu son Père Tout-Puissant ?

Pour nous faire comprendre qu’Il est dans le ciel en puissance et majesté égales à son Père. [21]

— Pourquoi Jésus-Christ est-Il monté au ciel ?

1. Parce que c’est la demeure des corps glorieux ;

2. Pour en ouvrir les portes et y faire entrer les âmes qu’Il avait retirées du sein d’Abraham ;

3. Pour envoyer le Saint-Esprit à ses Apôtres ;

4. Pour nous y servir d’avocat ;

5. Pour élever nos affections au ciel avec Lui et assurer notre espérance.

HUITIÈME JOURNÉE

Du Jugement général

— Notre-Seigneur ne descendra-t-il pas du ciel pour venir ici-bas en terre ?

Oui, à la fin du monde.

— Pourquoi faire ?

Pour juger tous les hommes et rendre à un chacun selon ses œuvres.

— Où est-ce que se fera ce jugement général ?

Dans la vallée de Josaphat.

— Qui est-ce qui assistera à ce jugement ?

Dieu, Jésus-Christ, la Vierge Marie et les anges ; les saints et les diables, et tous les hommes tant bons que mauvais.

— Les hommes y seront-ils en corps et en âme ?

Oui, parce qu’ils ressusciteront tous.

— Comment se fera cette résurrection ?

Par la toute-puissance de Dieu et à la voix de l’Archange tous les corps se relèveront de leur tombeau et les âmes y rentreront pour les animer comme auparavant. [22]

— Quel sera le Juge ?

Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme.

— Pourquoi l’office de Juge est-il attribué à Jésus-Christ plutôt qu’au Père ou au Saint-Esprit ?

1. Afin que le Juge étant homme, il puisse être entendu par les hommes ;

2. Pour ce qu’il est raisonnable qu’ayant été jugé uniquement par les hommes, il soit reconnu de tous pour leur Juge.

— Quelle sera la sentence que Notre-Seigneur prononcera en faveur des bons ?

«Venez les bénis de mon Père, possédez le royaume de Dieu qui vous a été préparé dès la création du monde.»

— Quelle sera la sentence que Notre-Seigneur prononcera contre les méchants ?

«Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel qui a été préparé au diable et à ses anges.»

— Que deviendront les hommes après le jugement ?

Les uns iront dans le ciel vivre éternellement avec Dieu et les méchants dans les enfers pour y être à jamais tourmentés.

— N’y a-t-il point un autre jugement que ce général ?

Oui, le jugement particulier.

— Qu’est-ce que le jugement particulier ?

C’est celui qui se fait à l’heure de la mort d’un chacun des hommes.

— Où vont les âmes après ce jugement particulier ?

Elles vont en enfer si elles sont en péché mortel, ou en paradis si elles sont en grâce, ou au purgatoire si elles n’ont pas satisfait entièrement aux peines dues pour leurs péchés.

[23]

NEUVIÈME JOURNÉE

Répétition des Mystères et brève explication des Articles du Symbole

— Sommes-nous obligés de savoir toutes les choses de la foi ?

Nany.

— Y a-t-il quelques mystères que nous soyons obligés de savoir ?

Oui.

— Quels ?

Les douze qui sont compris dans le Symbole des Apôtres.

— Est-ce suffisant de savoir par cœur les paroles du Symbole ?

Nany, il en faut savoir le sens des articles.

— Quel est le premier article ?

Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre.

— Que veut dire cela ?

C’est-à-dire je tiens pour très véritable qu’il n’y a qu’un seul Dieu en trois personnes, dont la première s’appelle le Père, qui par sa toute-puissance a créé le ciel et la terre et tout ce qui contient en iceux.

— Quel est le deuxième article ?

Et en Jésus-Christ, son Fils unique, Notre-Seigneur.

— Que veut dire cela ?

C’est-à-dire qu’en la Trinité, il y a une seconde personne qui est le Fils unique et naturel du Père, même Dieu et aussi puissant que Dieu, lequel s’appelle Jésus- Christ, Notre-Seigneur. [24]

— Quel est le troisième article ?

Qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie.

— Que veut dire tout cela ?

C’est-à-dire que la seconde personne de la Trinité qui est le Fils a pris chair humaine par l’opération du Saint-Esprit au sein de la Vierge Marie et naquit d’elle sans lui faire perdre sa virginité.

— Quel est le quatrième article ?

A souffert sous Ponce-Pilate, a été crucifié, mort et enseveli.

— Que croyons-nous par là ?

Nous croyons que Notre-Seigneur Jésus-Christ souffrit la mort pour nous en l’arbre de la Croix, condamné à ce tourment par Pilate qui était alors gouverneur de Jérusalem, et qu’après sa mort son corps fut enseveli

— Quel est le cinquième article ?

Est descendu aux enfers, le tiers jour est ressuscité des morts.

— Qu’apprenons-nous par là ?

Deux choses :

Première, que l’âme de Notre-Seigneur descendit au limbe ;

Deuxième, que le troisième jour Il ressuscita.

— Quel est le sixième article ?

Il est monté aux cieux et est assis à la dextre de Dieu, son Père Tout-Puissant.

— Que croyons-nous par cet article ?

Deux choses :

Première, que Notre-Seigneur quarante jours après sa résurrection monta au ciel en corps et en âme ;

Deuxième, qu’Il est dans la gloire du ciel égal à la Majesté de son Père. [25]

— Quel est le septième article ?

De là, viendra juger les vivants et les morts.

— Que veut dire cela ?

C’est-à-dire que Jésus-Christ qui est maintenant au ciel, descendra un jour visiblement pour juger tout le monde et rendre à chacun selon ses œuvres.

DIXIÈME JOURNÉE

Des cinq derniers Articles du Symbole

— Quel est le huitième article du Credo ?

Je crois au Saint-Esprit.

— Qu’est-ce que le Saint-Esprit ?

C’est la troisième personne de la Sainte Trinité.

— Est-il Dieu ? Est-il aussi grand, aussi sage et aussi puissant comme le Père ?

Oui, parce qu’il a une même nature que le Père et le Fils.

— Quel est le neuvième article ?

La Sainte Église catholique, la Communion des Saints.

— Qu’est-ce que l’Église ?

C’est la congrégation de tous les fidèles qui font profession de la foi de Jésus-Christ sous un Vicaire Général en terre qui est le Pape.

— Est-il nécessaire d’être dans l’Église Catholique ?

Oui, si nous voulons être sauvés.

— Chacun ne se peut-il pas sauver dans sa religion ?

Nany.

— Qu’est-ce que la Communion des Saints ?

C’est une participation que tous les fidèles ont par ensemble aux biens spirituels qui sont dans l’Église [26] et aux bonnes œuvres qu’un chacun fait en son particulier.

— Les méchants et ceux qui sont en péché mortel tirent-ils quelque fruit de cette communion ?

Oui, parce que les bons impètrent pour eux la grâce de se convertir.

— Les âmes du purgatoire tirent-elles quelque profit de cette communion des biens des fidèles ?

Oui, car étant membres du même corps de l’Église, elles sont aidées par nos prières et nos satisfactions.

— Quel est le dixième article du Credo ?

La rémission des péchés.

— Que croyons-nous par là ?

Nous croyons qu’en la vraie Église on peut obtenir la rémission de ses péchés et qu’en icelle il y a puissance de les pardonner.

— De quels péchés est-il parlé ici ?

De tous, savoir de l’originel et de l’actuel.

— Comment se remet le péché originel ?

Par le Baptême.

— Comment se remettent les péchés actuels ?

Par le sacrement de Pénitence.

— Quel est le onzième article du Credo ?

La résurrection de la chair.

— Que croyons-nous par là ?

Nous croyons que tous les corps des hommes reprendront un jour vie et seront réunis à leurs âmes.

— Pourquoi disons-nous résurrection de la chair et non pas résurrection de l’homme ?

C’est pour faire connaître qu’il n’y aura que la chair qui ressuscitera parce que l’âme ne mourra pas.

— Quel est le douzième et dernier article du Credo ?

La vie éternelle. [27]

— Que croyons-nous par là ?

Nous croyons qu’il y a un paradis que Dieu a préparé pour tous les hommes et qu’Il donnera à ceux qui l’auront bien servi en ce monde pour y être à jamais bienheureux et en corps et en âme.

— Pourquoi appelons-nous le Paradis vie éternelle ?

Pour ce que ceux qui y sont vivront éternellement et pour toujours quant au corps et quant à l’âme

— En quoi consiste le bonheur de l’âme bienheureuse ?

A voir Dieu face à face et à jouir éternellement de Lui.

— En quoi consiste la gloire du corps ?

En 4 dots ou qualités, à savoir

1. Clarté.

2. Impassibilité.

3. Agilité.

4. Subtilité.

— Pourrons-nous connaître nos pères et mères et ceux que nous aurons connus en ce monde et parler avec eux ?

Oui.

— Tous ceux qui seront sauvés jouiront-ils également de la gloire du paradis ?

Nany, car les uns en jouiront plus parfaitement et les autres moins selon qu’ils auront plus ou moins mérité, tous néanmoins seront parfaitement contents.

 

SECOND CATÉCHISME POUR LES MISSIONS

La Bibliothèque nationale possède un second catéchisme pour les Missions, dû à l’initiative de saint Vincent de Paul [Fonds fr. Ms. 24.851 ; f°s 315-322]

Plus court et en même temps plus pratique, il s’étend sur les mystères de la Sainte Trinité, de l’Incarnation, sur le Saint Sacrement, la prière, les Commandements, les Sacrements et la manière de se confesser. C’est un excellent résumé de la doctrine chrétienne.

Il a l’avantage de pouvoir servir pour catéchiser les pauvres à la rencontre, selon l’expression du Saint.

D’ailleurs, il est en rapport immédiat avec le premier. Non seulement la manière dont il est rédigé le prouve, mais l’observation V qui est en tête, en mentionnant l’autre, le fait connaître.

Le procès de canonisation du serviteur de Dieu fait mention d’un petit catéchisme imprimé par ses soins, que Vincent de Paul avait mis entre les mains des Dames de la Charité de Paris, pour instruire des mystères de la foi et des moyens de salut les pauvres femmes et les petites filles.

Ne serions-nous pas en présence de ce précieux petit livre ?

J. G.

 [31]

OBSERVATIONS

Il est à propos de remarquer touchant les catéchismes qui se font dans les missions :

1° Que celui qui fait le petit catéchisme ne doit point, dans l’ordre des matières qu’il traite, devancer mais suivre celui qui fait le grand catéchisme, c’est-à-dire qu’il ne doit point entretenir les enfants sur un sujet qu’il n’ait préalablement été traité le soir précédent par le grand catéchiste.

2° Que d’ordinaire, en attendant que le grand catéchiste ait commencé les matières catéchistiques, il peut parler du péché et de la pénitence qui sont à la fin du présent catéchisme, d’autant mieux que les premières prédications se sont faites sur ces sujets.

3° Que pour obvier à tous inconvénients, il sera bon qu’il confère avec le grand catéchiste et qu’il prenne ordre de ce qu’il aura à traiter chaque jour.

4° Que, hors des missions, et principalement lorsqu’on n’a point le loisir d’enseigner tout, comme il arrive quand on catéchise les pauvres à. la rencontre, il est a propos de commencer par les trois mystères de la Trinité, de l’Incarnation et du Saint Sacrement de l’autel comme étant plus nécessaires.

5° Que ce catéchisme-ci peut suffire d’ordinaire dans les missions ; il sera bon néanmoins d’avoir et de lire l’autre qui est plus ample, tant pour s’en servir dans les plus longues missions que pour posséder mieux la doctrine de celui-ci et avoir de quoi parler plus amplement sur chaque sujet, si l’on veut. [31]

De la création et fin de l’homme

— Qui vous a crée et mis au monde ?

Dieu.

— A quelle fin a-t-il créé tous les hommes ?

Pour le servir en ce monde et être un jour sauvés en l’autre.

— Tous les hommes seront-ils sauvés ?

Non.

— Qui sont ceux d’entre les hommes qui seront sauvés ?

Il n’y aura que les chrétiens.

— Qui sont ceux que l’on doit appeler chrétiens ?

Ce sont ceux qui sont baptisés et croient en Jésus-Christ.

— Qui sont ceux d’entre les chrétiens qui seront sauvés ?

Les bons chrétiens.

— Qui sont ceux que l’on doit appeler bons chrétiens ?

Ceux qui ont la foi et qui font les commandements de Dieu et de l’Église.

— Qu’est-ce que la foi ?

C’est une vertu par laquelle nous croyons tout ce que l’Église nous propose pour croire, parce que Dieu l’a dit.

— Sommes-nous obligés de savoir tout ce que l’Église croit ?

Non.

— Que faut-il donc que nous sachions ?

Les articles de notre foi contenus dans le Symbole et principalement le mystère de la Trinité, de l’Incarnation, et ceux qui sont en âge de communier doivent aussi savoir celui du Très Saint Sacrement de l’autel. [32]

De la Trinité

— Qu’est-ce que la Trinité ?

C’est un seul Dieu en trois personnes.

— Qu’est-ce que Dieu ?

C’est le Créateur du ciel et de la terre et le Seigneur universel de toutes choses.

— Combien y a-t-il de Dieux ?

Il n’y en a qu’un.

— Où est-Il ?

Il est partout.

— Combien y a-t-il qu’il est ?

Il a toujours été.

— Combien sera-t-il encore ?

Il sera toujours.

— Combien y a-t-il de personnes en Dieu ?

Trois.

— Quelles sont-elles ?

Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

— Pourquoi ces trois personnes ne sont-elles qu’un même Dieu ?

Parce qu’elles ne sont qu’une même nature, une même essence divine.

— Faites-moi un acte de foi sur le mystère de la Sainte Trinité.

Mon Dieu, je crois que vous n’êtes qu’un seul Dieu en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit, parce que vous l’avez dit.

De l’Incarnation

— Qu’est-ce que le mystère de l’Incarnation ?

C’est un mystère par lequel le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous. [33]

— Où s’est-il fait homme ?

Dans le sein de la Vierge Marie.

— Il est donc Dieu et homme tout ensemble ?

Oui.

— Pourquoi s’est-il fait homme ?

Pour nous racheter.

— Comment nous a-t-il rachetés ?

En mourant pour nous en l’arbre de la Croix.

— Qu’est-ce qui l’a porté à nous faire tant de bien ?

Le grand amour qu’il a eu pour nous.

— Est-il encore mort ?

Non, car il est ressuscité trois jours après.

— Demeura-t-il longtemps sur la terre après sa résurrection ?

Il y demeura 40 jours, après lesquels il monta aux cieux où il est encore et d’où il viendra juger un jour les vivants et les morts.

— Faites-moi un acte de foi sur ce mystère.

Mon Dieu, je crois que votre Fils s’est fait homme pour nous racheter, parce que vous l’avez dit.

Du Saint Sacrement

— Qu’est-ce que le Saint Sacrement ? Ou autrement, qu’est-ce qu’on reçoit quand on communie ?

C’est le corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ sous les apparences du pain.

— Le sang n’y est-il pas aussi ?

Oui.

— Pourquoi ?

Parce que c’est un corps vivant.

— L’âme y est-elle aussi ?

Oui, par la même raison. [34]

— La divinité y est-elle aussi ?

Oui, parce qu’elle ne peut être séparée de l’humanité.

— Est-ce le même qui est au ciel, qui nous a rachetés en l’arbre de la Croix ?

Oui.

— Le pain y demeure-t-il encore ?

Non.

— Que devient-il donc ?

Il est changé au corps de Notre-Seigneur par la force des paroles sacramentales que le prêtre prononce dessus.

— Qu’est-ce que les espèces ou apparences du pain ?

C’est la blancheur, la rondeur et le goût du pain.

— Qu’est-ce qu’il y a dans le calice que le prêtre prend ?

C’est le sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

— Ce qu’on donne quelquefois à boire aux laïques après la communion, est-ce du sang de Notre-Seigneur ?

Non, ce n’est que du vin pour plus facilement avaler l’hostie  (1).

— Faites-moi un acte de foi sur le Saint Sacrement.

Mon Dieu, je crois que Notre-Seigneur Jésus-Christ est au Saint Sacrement parce que vous l’avez dit.[35]

Autres petites demandes sur la façon de communier

— Peut-on communier ayant mangé ou bu quelque chose ?

Non, quand ce ne serait qu’une gorgée d’eau.

— Comment faut-il se tenir quand le prêtre vous présente l’hostie ?

Il faut tenir la nappe sous le menton, la tête droite, ouvrir médiocrement la bouche, et avancer un peu la langue sur les dents d’en bas.

— Ne faut-il point essuyer la bouche à la nappe quand on a reçu l’hostie ?

Non, car on pourrait emporter quelque particule de l’hostie qui serait peut-être demeurée sur les lèvres qu’il vaudrait mieux en ce cas sucer avec sa langue.

— Peut-on cracher incontinent après ?

Il est bon de s’en abstenir quelque peu de temps.

Pratiques des prières du matin

— Que faut-il faire dès qu’on est éveillé-?

Le signe de la croix et dire ensuite : Mon Dieu, je vous donne mon cœur.

— Que faut-il faire quand on est habillé ?

Se mettre à genoux.

— Que faut-il faire étant à genoux ?

Prier Dieu.

— Quelles prières faut-il faire ?

Il faut : 1° adorer Dieu ;

2° le remercier ;

3° lui offrir ;

4° lui demander. [36]

— Comment faut-il faire ?

1° Je vous adore, mon Dieu, et aime de tout mon cœur ;

2° Je vous remercie de m’avoir mis au monde, fait chrétien et conservé pendant cette nuit ;

3° Je vous offre toutes mes actions ;

4° Je vous prie de me faire la grâce de ne vous point offenser en ce jour.

Et puis après, le Pater, l’Ave, le Credo.

Pratiques des prières du soir

— Que faut-il faire le soir avant que se coucher ?

Se mettre à genoux comme le matin et dire : Mon Dieu, je vous adore et aime de tout mon cœur, je vous remercie de m’avoir mis au monde, fait chrétien et conservé pendant ce jour.

— Que faut-il faire ensuite ?

Examiner sa conscience.

— Qu’est-ce à dire examiner sa conscience ?

C’est-à-dire penser aux péchés qu’on a commis pendant la journée et puis faire un acte de contrition, disant à Dieu plus de cœur que de bouche : Mon Dieu, je vous demande pardon de tous les péchés que j’ai commis en cette journée, et en toute ma vie, je me repens de tout mon cœur et me propose de m’en garder à l’avenir moyennant votre grâce. Mon Dieu, conservez-moi cette nuit sans vous offenser.

Puis le Pater, l’Ave, le Credo. [37]

Des Commandements de Dieu



— Quel est le premier commandement ?

Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement.

— A quoi nous oblige ce commandement ?

A adorer Dieu et l’aimer parfaitement.

— Qu’est-ce que adorer Dieu ?

C’est le connaître pour ce qu’il est et se soumettre à Lui.

— En quelle manière entre autres lui témoigne-t-on bien cela ?

En le priant à genoux, soir et matin.

— Qu’est-ce qu’aimer Dieu parfaitement ?

C’est l’aimer de tout son cœur, et plus que toutes les créatures du monde.

— Comment entre autres choses lui témoigne-t-on bien cela ?

En choisissant plutôt tous les maux du monde que de l’offenser.

II

— Dites-moi le second.

Dieu en vain tu ne jureras ni autre chose pareillement.

— Qu’est-ce que nous défend ce commandement ?

De jurer le nom de Dieu, si ce n’est avec vérité, Justice et Jugement.

— Quand peut-on jurer ?

Quand il y a nécessité, de sorte que quand on jure, la chose doit être bonne et vraie et juste, mais aussi nécessaire, encore faut-il que ce soit avec respect. [38]

— N’est-il point défendu de jurer encore autre chose que Dieu ?

Oui, il nous est défendu de jurer par les saints, par notre foi, par notre âme, par le ciel, par le feu de Dieu, etc…

III

— Dites-moi le troisième.

Les dimanches tu garderas en servant Dieu dévotement.

— Que nous ordonne ce commandement ?

De sanctifier les dimanches.

— Comment les sanctifie-t-on ?

Les employant en de bonnes œuvres, mais particulièrement en entendant la messe et en s’abstenant d’œuvres serviles.

— Sommes-nous obligés de faire de même les fêtes ?

Oui, non pas par ce commandement-ci, mais par un commandement particulier de l’Église.

— Quel péché commettent ceux qui ne vont point à la messe une fête ou un dimanche ?

Un péché mortel.

— Est-ce assez de se trouver à l’église pendant qu’on dit la messe pour ne point offenser Dieu ?

Non, car il la faut entendre entièrement, dévotement et attentivement.

— Qui sont ceux qui ne l’entendent point entièrement ?

Ce sont ceux qui n’y viennent qu’après qu’elle est déjà avancée et qui en sortent devant la fin.

— Qui sont ceux qui ne l’entendent pas attentivement ? [39]

Ceux qui pensent à leurs affaires, à leur ménage, à leurs enfants et autres choses frivoles au lieu de penser à Dieu, à le prier.

— Qui sont ceux qui ne l’entendent pas dévotement ?

Ceux qui causent, rient et regardent çà et là et changent de place à tout propos.

IV

— Dites-moi le quatrième.

Père et mère honoreras, afin que vives longuement.

— Que devons-nous faire pour honorer véritablement nos parents ?

Quatre choses : les aimer, les respecter, leur obéir et les assister en leurs nécessités.

— Que doivent faire les pères et mères envers leurs enfants ?

Quatre choses aussi : les nourrir, les enseigner par eux-mêmes ou par autrui, les corriger, leur donner bon exemple.


— Dites-moi le cinquième.

Homicide point ne seras de fait ni volontairement.

— Que nous est-il défendu par ce commandement ?

De tuer et frapper.

— N’est-il point défendu aussi de haïr le prochain et lui vouloir du mal ?

Oui, car Dieu répute la volonté pour le fait.

VI

— Dites-moi le sixième.

Luxurieux point ne seras de corps ni de consentement. [40]

— Que nous défend ce commandement ?

De penser, dire ou faire des choses déshonnêtes et lascives sur soi ou sur autrui.

VII

— Dites-moi le septième.

Le bien d’autrui tu ne prendras ni retiendras à ton escient.

— Que nous est-il défendu par ce commandement ?

De dérober ou retenir le bien d’autrui injustement, ou lui faire aucun dommage en ce qui lui appartient.

VIII

— Dites-moi le huitième.

Faux témoignage ne diras ni mentiras aucunement.

— Que nous est-il détendu par ce commandement ?

De mentir, de porter faux témoignage en justice, de médire et détracter du prochain.

IX

— Dites-moi le neuvième.

L’œuvre de chair ne désireras qu’en mariage seulement.


— Dites-moi le dixième.

Biens d’autrui ne convoiteras pour les avoir injustement.

— Que nous défendent ces deux commandements ?

La même chose que les sixième et septième, mais Dieu les a ajoutés, tant pour nous donner plus d’horreur de ces deux péchés que pour nous donner à [41] entendre que les mauvais désirs sont défendus aussi bien que les mauvaises actions.


* *

— Dites-moi les commandements de l’Église.

Les dimanches messe ouïras et fêtes de commandement.

Tous tes péchés confesseras à tout le moins une fois l’an.

Ton Créateur tu recevras au moins à Pâques humblement.

Les fêtes tu sanctifieras qui te sont de commandement.

Quatre-Temps, Vigiles jeûneras et le Carême entièrement.

Vendredi chair ne mangeras ni les samedis mêmement.

Hors de temps noces ne feras, paiye les dîmes justement.

— Est-on obligé de garder ces commandements ?

Oui, sous peine de péché aussi bien que les commandements de Dieu ; car il nous commande d’obéir à l’Église. C’est pourquoi quand on n’obéit pas à l’Église, on contrevient aux commandements de Dieu.

Des Sacrements

— Est-il facile de garder les commandements de Dieu ?

Oui, avec sa grâce.

— Comment est-ce que Dieu nous communique sa grâce ?

Par le moyen des sacrements. [42] — Qu’est-ce qu’un sacrement ?

C’est un signe visible de la grâce invisible, institué de Dieu pour la sanctification de nos âmes.

— Combien y a-t-il de sacrements ?

Il y en a sept.

— Quels sont-ils ?

Le baptême, la confirmation, la pénitence, l’eucharistie, l’extrême-onction, l’ordre et le mariage.

— Qu’est-ce que le baptême ?

C’est un sacrement par lequel nous recevons la rémission du péché originel, et sommes faits chrétiens et enfants de Dieu.

— Qu’est-ce que la confirmation ?

C’est un sacrement par lequel nous recevons des forces spirituelles pour professer hardiment la foi.

— Qu’est-ce que la pénitence ?

C’est un sacrement par lequel nous recevons la rémission des péchés actuels commis depuis le baptême.

— Qu’est-ce que l’eucharistie ?

C’est le sacrement du corps et du sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ sous les espèces du pain et du vin, institué pour la nourriture spirituelle de l’homme.

— Qu’est-ce que l’extrême-onction ?

C’est un sacrement qui nous aide à passer plu heureusement de cette vie à l’autre et nous redonne même la santé s’il est expédient pour notre salut et la gloire de Dieu

— Qu’est que l’ordre ?

C’est un sacrement par lequel on reçoit puissance consacrer ou servir à la consécration du corps de Notre Seigneur.

— Qu’est-ce que le mariage ? [43]

C’est un sacrement par lequel l’homme et la femme sont conjoints ensemble pour bien vivre en société et avoir vertueuse lignée.

Du péché

— Quel est le plus grand mal qui puisse arriver à l’homme ?

C’est le péché.

— Qu’est-ce que le péché ?

C’est tout ce qui se commet contre les commandements de Dieu ou de l’Église.

— Combien y a-t-il de sortes de péché ?

Deux.

— Quels sont-ils ?

Mortel et véniel.

— Qu’est-ce que le péché mortel ?

C’est ce qui se commet contre les commandements de Dieu ou de l’Église en matière importante.

— Donner un exemple.

Tuer, dérober une somme notable, manquer d’aller la messe une fête ou un dimanche, etc.

— Pourquoi l’appelle-t-on mortel ?

Parce qu’il donne la mort à l’âme.

— Comment lui donne-t-il la mort ?

C’est qu’il lui fait perdre la grâce de- Dieu qui est la vie de notre âme.

— Qu’est-ce que le péché véniel ?

C’est ce qui est contre les commandements de Dieu et de l’Église en chose légère, de peu d’importance.

— Donnez-moi un exemple. [44]

Dérober un double  , dire un petit mensonge pour rire, qui ne fait tort à personne.

— Combien faut-il de péchés véniels pour être damné ?

Tous les péchés véniels ne nous sauraient damner.

— Est-il donc permis de les faire ?

Non.

— Pourquoi ?

1° Parce qu’ils déplaisent à Dieu qui nous les défend ;

2° Parce que nous en serons châtiés en ce monde ou en purgatoire ;

3° Ils nous disposent au péché mortel.

— En combien de façons peut-on offenser Dieu ?

En quatre.

— Dites-les.

Par pensées, par paroles, par œuvres, par omission.

— Donnez-moi un exemple du péché de pensée.

Avoir désir de faire du mal encore qu’on ne le fasse pas, etc.

— Exemple d’un péché de paroles ?

Jurer, médire, mentir, etc.

— Exemple d’un péché d’œuvre ?

Dérober, jouer, paillarder, etc.

— Exemple d’un péché d’omission ?

Manquer à ouïr la messe les dimanches et fêtes. Ne pas obéir à ses pères et mères.

— Combien faut-il de péchés mortels pour damner un homme ?

Il n’en faut qu’un.

— Tous ceux qui en ont commis sont-ils damnés ?

Non. [45]

— Que faut-il faire quand on a commis quelque péché mortel pour n’être point damné ?

Il faut faire une bonne pénitence.

— Qu’entendez-vous par une bonne pénitence ?

J’entends une bonne confession.

— Combien faut-il de choses pour faire une bonne confession ?

Cinq.

— Dites-les.

Examiner sa conscience, être marri d’avoir offensé Dieu, faire résolution de n’y plus retourner, dire tous les péchés mortels au confesseur, avoir la volonté de satisfaire à Dieu et au prochain aussitôt que nous en aurons la commodité.

— Que faut-il faire devant le prêtre pour se confesser ?

Il faut se mettre à genoux et se tourner le corps et le visage vers la muraille et parler à l’oreille du confesseur.

— Que faut-il dire ?

Mon Père, donnez-moi votre bénédiction car j’ai péché, ou bien en latin : Benedic Pater, quia peccavi, et puis le Confiteor jusqu’à mea culpa.

— Que faut-il dire après cela ?

Ses péchés, commençant par les plus honteux s’il y a moyen, après quoi on achève le Confiteor, puis on écoute les avis que donne le confesseur.

— Faut-il accomplir la pénitence que le confesseur enjoint ?

Oui.

— Quand ?

Dès la première commodité.

Extrait des Cahiers Catéchistiques

Décembre 1938 — Janvier 1939.

PETIT CATÉCHISME DE LA MISSION

Saint Vincent de Paul Catéchiste

 

 

La part de saint Vincent de Paul dans la réforme catholique du xviie siècle, en France, fut immense. Il créa les missions aux pauvres de la campagne, organisa les retraites des ordinands, d’où sortirent les séminaires des ecclésiastiques, donna un nouvel élan à l’apostolat dans les pays infidèles. Il fut, de son temps, comme l’instituteur et le représentant de l’action catholique en faisant participer les laïques, surtout les Dames, tenues jusqu’alors à l’écart, aux œuvres d’apostolat et de charité.

En outre, — et cela est peu connu, — il fut un catéchiste accompli. Il établit des règlements pour les catéchismes, traça les méthodes, composa ou fit composer des manuels. forma des disciples.

Il voulut que, pendant la période de la mission, les enfants de la paroisse fussent réunis tous les jours, de une à deux heures de l’après-midi, pour une leçon de catéchisme. On les préparait par ce moyen à leur première communion, dont la cérémonie était fixée à l’un des derniers jours de la mission Ces réunions se terminaient toujours par le chant des commandements de Dieu.

Il eut le souci de catéchiser les pauvres qu’il rencontrait dans ses voyages, dans les hôtelleries ou aux portes des églises. Il donna pour consigne à tous ses disciples de faire de même. Les Sœurs de la Charité furent chargées d’enseigner le catéchisme aux petites filles de leurs écoles, ou dans des réunions [6] spéciales ; les Dames firent de même aux malades de l’Hôtel Dieu de Paris.

«Ce que les yeux voient, aimait-il à dire, frappe davantage que ce que l’oreille entend.» Fort de ce principe de psychologie, il conseilla à ses missionnaires de Madagascar de se servir d’images pour enseigner la doctrine aux indigènes et il leur procurait ces gravures. Lui-même en faisait autant à Paris pour l’instruction d’un jeune Malgache.

Vincent de Paul peut donc être considéré comme Ie précurseur du catéchisme illustré, de la projection et du cinéma catéchistiques. S’il avait vécu de nos jours, il aurait marché en tête du mouvement de réforme qui est heureusement en train de s’accomplir.

Le lecteur trouvera ici deux petits catéchismes préparés par les soins de saint Vincent de Paul et récemment découverts à la Bibliothèque nationale.

On remarquera en ces pages la clarté et la simplicité de la langue, la brièveté des questions et plus encore des réponses, l’exactitude de la doctrine (*).

J. GUICHARD cm

* Le manuscrit de la Bibliothèque nationale est fidèlement reproduit, malgré quelques vieux mots qui sont aujourd’hui tombés de l’usage de notre langue, et malgré quelques anciennes tournures de syntaxe qu’on n’emploie plus. Les érudits pourront consulter le document original à la B. N. fonds fos. Ms. 19.228, f°s 219 230.

NB. Les chiffres entre crochets renvoient aux pages de l’édition de Monsieur J. GUICHARD, (note du transcripteur

 

Retour en haut