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                                                      Les Gloires de Marie

 

Saint Alphonse-Marie de Liguori

(1ère partie : commentaire du Salve Regina)

 

 Supplique de l’auteur à Jésus et Marie, (cliquez ici pour la lire)

INTRODUCTION qu’il est nécessaire de lire (cliquez ici pour la lire)

PRIERE A LA BIENHEUREUSE VIERGE  pour obtenir une bonne mort.  

O Marie, doux refuge des malheureux pécheurs, quand mon âme devra sortir de ce monde, je vous en

supplie, ma très douce Mère, par la douleur que vous ressentîtes en voyant votre Fils qui se mourrait

sur la Croix, assistez-moi alors de votre miséricorde, Éloignez de moi les ennemis infernaux, et venez

vous-même recueillir mon âme, pour la présenter au juge éternel. Ma souveraine, ne m’abandonnez

pas. Vous devez être, après Jésus, mon appui dans ce moment redoutable. Priez votre Fils de

m’accorder dans sa bonté la faveur de mourir en embrassant vos pieds, et d’exhaler mon âme dans ses

saintes plaies, en disant : Jésus et Marie, je vous donne mon coeur et mon âme

CHAPITRE I : Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde !

MARIE, NOTRE REINE, NOTRE MÈRE

I Combien doit être grande notre confiance en Marie, parce qu’elle est Reine de miséricorde

L’auguste Vierge Marie ayant été élevée à la dignité de Mère du Roi des rois, la sainte Église a raison de

l’honorer et de vouloir que tous l’honorent du glorieux titre de Reine. Lire la suite

II  Combien notre confiance en Marie doit être plus grande encore, parce qu’elle est notre Mère

Les serviteurs de Marie se plaisent à l’appeler leur Mère ; ils ne savent même, ce semble, l’invoquer sous

un autre titre ; jamais ils ne se lassent de la nommer ainsi. Ce n’est pas au hasard ni sans motif, car elle

est bien réellement leur Mère. Marie est notre Mère à tous, non pas selon la chair, mais selon l’esprit : elle

est la Mère de nos âmes et de notre salut. Lire la suite

IIICombien est grand l’amour que nous porte Marie, notre Mère

Après avoir établi que Marie est notre Mère, il est juste de considérer à quel point elle nous aime.

L’amour des parents envers leurs enfants est un amour nécessaire ; c’est pour cette raison, suivant la

remarque de saint Thomas, que la loi divine, qui impose aux enfants l’obligation d’aimer leurs parents, ne

fait point aux parents un précepte formel d’aimer leurs enfants. Lire la suite

IV  Marie est aussi la Mère des pécheurs repentants

La bienheureuse Vierge n’est pas seulement la Mère des âmes justes et innocentes ; elle nourrit encore,

comme elle le déclarait un jour à sainte Brigitte, des sentiments tout maternels pour les pécheurs, pour

ceux du moins qui sont résolus de s’amender. Oh ! quand un pécheur veut changer de vie, vient se jeter

aux pieds de Marie il trouve cette bonne et miséricordieuse Mère bien plus empressée à l’embrasser et à le

secourir, qu’aucune mère selon la chair ! Lire la suite

CHAPITRE II :  Notre vie, notre douceur

MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEUR

I     Marie est notre vie, parce qu’elle nous obtient le pardon de nos péchés

L’Église veut que nous appelions Marie notre Vie. Pour bien comprendre ce titre, il faut savoir que,

comme l’âme donne la vie au corps, ainsi la grâce de Dieu donne la vie à l’âme ; car, sans la grâce, l’âme

peut paraître vivante, mais en réalité elle est morte, selon ce qui est dit dans l’Apocalypse. Ainsi Marie

rend la vie aux pécheurs, quand, par son intercession, elle leur obtient de rentrer en grâce avec Dieu.

Lire la suite

II   Marie est notre vie, parce qu’elle nous obtient la persévérance

La persévérance finale est un don de Dieu, don si excellent, que, comme l’a déclaré le Concile de Trente,

il est purement gratuit, nous ne saurions le mériter ; néanmoins, selon l’enseignement de saint Augustin ;

Dieu l’accorde à tous ceux qui le lui demandent ; et, suivant le Père Suarez, on l’obtient infailliblement si

l’on a soin de le solliciter jusqu’à la fin de la vie ; car, dit Bellarmin, la persévérance doit être demandée

tous les jours, pour être obtenue tous les jours. Or, s’il est vrai, dis-je, que toutes les grâces qui nous

viennent de Dieu, passent par les mains de Marie, il sera également vrai que nous ne pouvons espérer et

obtenir la grâce suprême de la persévérance, si ce n’est par l’entremise de Marie. Et nous l’obtiendrons

indibutablement, si nous la lui demandons toujours avec confiance ; c’est la récompense qu’elle promet à

tous ceux qui la servent fidèlement en cette vie : Ceux qui me glorifient auront la vie éternelle. Ces

paroles lui sont appliquées par la sainte Église. Lire la suite

III      Marie est notre douceur : elle rend la mort douce à ses serviteurs

L’ami sincère aime en tout temps ; et le frère se connaît dans l’affliction. Les vrais amis et les vrais

parents ne sont pas bien connus dans les temps de prospérité, mais seulement dans la détresse et la

misère. Les partisans du monde restent attachés à un ami tant que la fortune lui sourit ; mais qu’il vienne

à essuyer quelque disgrâce, que surtout la mort approche, et aussitôt les amis de s’éloigner. Marie n’agit

pas ainsi avec ceux qui lui sont dévoués : bonne Maîtresse et bonne Mère, elle ne saurait abandonner ses

fidèles serviteurs dans leurs tribulations, surtout dans les angoisses de la mort, qui sont les plus terribles

qu’on puisse éprouver ici-bas ; et, après avoir été notre Vie durant tout le temps de cet exil, elle devient

notre Douceur au terme de notre carrière, en nous ménageant une mort douce et heureuse. Lire la suite

CHAPITRE III : O notre espérance, nous vous saluons !

MARIE, NOTRE ESPÉRANCE

I  Marie est l’espérance de tous les hommes

Les hérétiques modernes sont révoltés de nous entendre saluer et invoquer Marie comme notre

Espérance. Spes nostra, salve ! Dieu seul, disent-ils, est notre espérance, et il maudit quiconque met son

espérance dans la créature, car il est écrit : Malédiction à l’homme qui se confie en un homme. Comment

donc Marie peut-elle être notre espérance, puisqu’elle est une simple créature ? Ainsi disent les hérétiques

; mais, nonobstant leurs clameurs, la sainte Église veut que, chaque jour, tous les ecclésiastiques et tous

les religieux élèvent la voix vers Marie, et qu’au nom de tous les fidèles, ils l’invoquent et la saluent du

nom si doux de notre Espérance, Espérance de tous les hommes : Spes nostra, salve ! " ô notre

Espérance, nous vous saluons ! " Lire la suite

II  Marie est l’espérance des pécheurs

Après avoir créé la terre, Dieu fit deux grands luminaires, l’un plus grand, pour présider au jour,

l’autre moindre, pour présider à la nuit. Selon le cardinal Hughes, le premier de ces deux luminaires, le

soleil, est la figure de Jésus-Christ, dont la lumière éclaire les justes qui vivent dans la grâce de Dieu ; et le

second, la lune, est la figure de Marie, dont la douce lueur reste aux malheureux plongés dans la nuit du

péché. Marie étant donc cet astre propice aux pécheurs, que doit faire le malheureux qui se trouve

environné des ténèbres de l’iniquité ? Puisqu’il a perdu la lumière du Soleil de Justice en perdant la grâce

divine, répond Innocent III, qu’il tourne ses regards vers l’astre qui brille pour lui ; qu’il invoque Marie ;

elle l’éclairera sur le malheur de son état et lui donnera la force d’en sortir sans retard. Au dire de saint

Méthode, on pourrait à peine compter les conversions dues au prières de Marie. Lire la suite

CHAPITRE   IV : Enfants d’Ève, pauvres exilés, nous crions vers vous

MARIE, NOTRE SECOURS

I   Combien Marie est prompte à secourir ceux qui l’invoquent

Pauvres enfants de la malheureuse Ève, et, comme tels, coupable aux yeux de Dieu de la même faute et

condamnés à la même peine, nous errons çà et là dans cette vallée de larmes, exilés de notre patrie,

gémissant sous le poids de maux innombrables qui nous affligent dans le corps et dans l’âme ! Mais, au

milieu de ces peines, heureux celui qui tourne souvent ses regards vers la Consolatrice du monde, le

Refuge des misérables, l’auguste Mère de Dieu, et l’invoque et la prie avec ferveur ! Heureux, dit Marie,

celui qui écoute mes conseils, et qui veille continuellement aux portes de ma miséricorde, pour

invoquer mon intercession et mon secours ! Lire la suite

II Combien Marie est puissante à défendre ceux qui l’invoquent contre les attaques du démon

La très sainte Vierge n’est pas seulement Reine du ciel et des saints ; son pouvoir s’étend encore sur

l’enfer et sur les démons, dont elle a triomphé par l’héroïsme de ses vertus. Déjà à l’origine du monde,

Dieu prédit au serpent infernal cette glorieuse victoire de notre Reine, et l’empire que par suite elle devrait

exercer sur lui ; car, dès lors, il lui annonça la venue en ce monde d’une Femme qui ruinerait sa puissance

: Je mettrai, lui dit-il, des inimitiés entre toi et la femme ; elle te brisera la tête. Lire la suite

CHAPITRE V : Nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes

MARIE, NOTRE MÉDIATRICE

I  Que l’intercession de Marie nous est nécessaire pour nous sauver

La foi nous enseigne qu’il est, non seulement permis, mais encore utile et conforme à la piété, d’invoquer et de prier les saints, et principalement leur Reine, la très sainte Vierge Marie, afin d’obtenir la grâce divine par leur intercession Lire la suite

II  Suite du même sujet

Un homme et une femme ayant coopéré à notre ruine, il convenait, remarque saint Bernard, qu’un autre homme et une autre femme coopérassent à notre réparation ; et c’est ce qu’ont fait Jésus et Marie. Sans doute, ajoute-t-il, pour nous racheter, c’était assez de Jésus-Christ seul ; mais il était plus convenable que les deux sexes concourussent à notre salut, comme ils avaient concouru à notre perte. C’est pourquoi le bienheureux Albert le Grand donne à Marie le titre de Coopératrice de la Rédemption.

CHAPITRE VI : Montrez donc que vous êtes notre avocate

MARIE, NOTRE AVOCATE

I  Marie est une Avocate assez puissante pour nous sauver tous

L’autorité des mères sur leurs fils est si grande, qu’elles ne peuvent jamais devenir leurs sujettes, alors même qu’ils seraient rois et disposeraient d’un pouvoir absolu sur toutes les personnes vivant dans leurs états. Aujourd’hui que Jésus-Christ est assis dans les cieux, son humanité sainte y tient la première place à la droite du Père, en vertu de son union hypostatique avec la personne du Verbe ; même en tant qu’homme, il a le souverain domaine de tout le créé, sans en excepter Marie ; tel est l’enseignement de saint Thomas ;

néanmoins, il reste toujours vrai que notre Rédempteur fut un certain temps soumis à l’autorité de Marie. L’Évangile atteste en effet que, pendant sa vie mortelle, Jésus voulut bien s’abaisser jusque-là : Il leur était soumis, dit saint Luc. Saint Ambroise avance mêmequ’ayant daigné prendre Marie pour sa Mère, Jésus-Christ était vraiment tenu, à ce titre, de lui obéir. En parlant des autres élus, remarque Richard, on dit qu’ils sont avec Dieu ; de Marie seule on peut dire qu’elle eut le double bonheur de se tenir soumise à la volonté de Dieu, et de voir Dieu se soumettre à la sienne. Des autres vierges, ajoute-t-il, il est écrit qu’elles suivent l’Agneau partout où il va ; mais de la Vierge Marie on peut dire qu’ici-bas le divin Agneau la suivait partout docilement.

Si donc il est vrai que dans le ciel Marie ne peut plus commander à son Fils , il est vrai aussi que ses prières sont les prières d’une Mère, et, comme telles, bien propres à obtenir tout ce qu’elles réclament. " C’est là le grand privilège de Marie, dit saint Bonaventure, elle peut tout auprès de Dieu ". Pourquoi ? Précisément pour la raison que nous venons d’indiquer, et que nous développerons ci-après, savoir, que les prières de Marie, sont les prières d’une Mère.  Lire la suite

II  Marie est une Avocate compatissante, qui ne refuse pas de défendre la cause des plus misérables

Combien de motifs nous font une loi d’aimer notre affectueuse Reine ! Quand même on louerait Marie d’un bout de l’univers à l’autre ; quand même on ne parlerait que de Marie dans tous les sermons ; quand même tous les hommes donneraient leur vie pour l’amour de Marie, ce serait peu encore pour honorer et reconnaître l’amour si tendre dont elle aime tous les hommes, sans en excepter les plus misérables pécheurs, ceux-là du moins qui conservent en elle quelque sentiment de dévotion. Lire la suite

 

III    Marie réconcilie les pécheurs avec Dieu

La grâce de Dieu est pour toute âme un trésor extrêmement désirable. " C’est un trésor infini, dit l’Esprit-Saint, car elle élève ceux qui la possèdent à la dignité d’amis de Dieu ". Aussi, Jésus, notre Rédempteur et notre Dieu, n’a pas dédaigné de donner ce titre à ceux qui sont en état de grâce et de leur dire : Vous êtes mes amis. Ah ! maudit soit le péché qui rompt les liens de cette belle amitiés ! Ce sont vos iniquités, dit Isaïe, qui ont mis la division entre vous et votre Dieu ; maudit soit le péché, qui, entrant dans une âme, la rend odieuse à Dieu, et, d’amie qu’elle était de son Seigneur, la rend son ennemie, selon cette parole du Sage : Dieu hait l’impie et son

impiété.

Que doit donc faire celui qui a le malheur de se trouver dans l’inimitié de Dieu ? – Il faut qu’il cherche un médiateur, qui lui obtienne son pardon et lui fasse recouvrer la divine amitié qu’il a perdue …Lire la suite

CHAPITRE VII : Tournez vers nous vos yeux plein de miséricorde

MARIE, NOTRE GARDIENNE

Marie est tout yeux pour compatir à nos misères et les soulager

Saint Épiphane appelle la Mère de Dieu Multocula, c’est-à-dire, celle qui est tout yeux pour soulager nos misères ici-bas. Un jour, en exorcisant un possédé. on demanda au démon ce que faisait Marie : " Elle descend et elle monte ", telle fut la réponse de l’esprit malin. Par là, il voulait dire que cette bonne Reine ne fait autre chose que descendre sur la terre pour apporter des grâces aux hommes, et monter au ciel pour présenter nos suppliques au Seigneur et les lui faire agréer. Saint André d’Avellin avait donc raison d’appeler la

bienheureuse Vierge la Femme d’affaires du paradis, celle que sa miséricorde tient toujours en action, et qui ménage des grâces à tous, justes et pécheurs. Le Seigneur, dit David, a les yeux ouverts sur les justes ; mais les yeux de Notre-Dame, observe Richard de Saint-Laurent, sont également fixés sur les justes et sur les pécheurs. C’est, ajoute-t-il, que les yeux de Marie sont des yeux de Mère, et qu’une mère regarde sans cesse son enfant, non seulement pour l’empêcher de tomber, mais encore pour le relever, s’il tombe . Lire la suite

CHAPITRE VIII   :  Etaprès cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles

MARIE, NOTRE SALUT

I    Marie préserve de l’enfer ceux qui l’honorent

Il est impossible qu’un serviteur de Marie se damne, pourvu qu’il la serve fidèlement et qu’il se recommande à elle. Lire la suite

II  Marie secourt ses serviteurs dans le purgatoire

Heureuses les âmes qui se dévouent au service de cette Reine compatissante ! elle ne se borne pas à les secourir en cette vie, sa protection les suit dans le purgatoire, où elle les assiste encore et les console. Ou plutôt, comme elles éprouvent là un plus grand secours, vu leurs souffrances et l’impuissance où elles sont de se soulager elles-mêmes, cette Mère de miséricorde redouble de zèle à leur venir en aide. Selon saint Bernardin de Sienne, dans cette prison où gémissent des âmes épouses de Jésus-Christ, Marie est

comme souveraine maîtresse, elle y jouit du plein pouvoir soit d’adoucir leurs peines, soit même de les en délivrer entièrement. Lire la suite

III  Marie conduit ses serviteurs au paradis

Oh ! le beau signe de prédestination, que la dévotion à Marie ! La sainte Église, appliquant à cette divine Mère les paroles de l’Ecclésiastique, lui fait dire pour la consolation de ses serviteurs : J’ai cherché en tout mon repos, et je fixerai mon séjour dans l’héritage du Seigneur. – Heureux donc, s’écrie le cardinal Hughes en commentant ce texte ; heureux celui en qui Marie aura trouvé son repos ! La sainte Vierge, parce qu’elle aime tous les hommes, s’efforce de faire régner dans tous les coeurs la dévotion envers elle-même ; mais beaucoup ne veulent pas la recevoir, ou ne la conservent pas ; heureux celui qui la reçoit et la conserve ! Lire la suite

CHAPITRE IX :  clémente, ô bonne

CLÉMENCE ET BONTÉ DE MARIE

Combien sont grandes la clémence et la bonté de Marie

Pour exprimer la merveilleuse bonté de Marie envers nous, pauvres enfants d’Ève, saint Bernard l’appelle la véritable " terre promise où coulent le lait et le miel ". Selon saint Léon, on devrait la nommer, non pas simplement Reine miséricordieuse, mais la miséricorde en personne, tellement ses entrailles maternelles surabondent de tendresse. Telle était également la pensée de saint Bonaventure. Voyant d’un côté Marie devenue Mère de Dieu en faveur des malheureux et investie de l’office de leur départir les grâces ; songeant d’un autre côté à sa vive sollicitude pour eux tous, et à l’extrême compassion qu’elle leur porte, et qui semble ne lui plus laisser qu’un désir, celui de subvenir à leurs besoins ; le saint disait qu’en présence de la bienheureuse Vierge, il oubliait presque la justice divine, pour ne plus voir que la divine miséricorde dont elle est toute remplie. Voici ce passage plein d’onction : " Oui, auguste Souveraine, quand je vous

regarde, je ne vous plus que miséricorde ; car c’est pour les misérables que Dieu vous a faite sa Mère et vous a confié la charge de faire miséricorde ; il n’est pas une misère qui vous trouve indifférente ; vous êtes tout enveloppée de miséricorde ; vous semblez n’avoir à coeur que de faire miséricorde ". Lire la suite

 

CHAPITRE X

O douce vierge Marie

DOUCEUR DU NOM DE MARIE

Combien le nom de Marie est doux pendant la vie et à la mort


L’auguste nom de la Mère de Dieu, le nom de Marie, n’est pas d’origine terrestre ; il ne fut pas, comme les autres noms, inventé par l’esprit des hommes ; il ne lui fut pas donné par livre choix : descendu du ciel, il lui fut imposé par un décret divin ; ainsi l’attestent saint Jérôme, saint Épiphane, saint Antonin et d’autres auteurs.

" Le nom de Marie, dit saint Pierre Damien, fut tiré du trésor de la Divinité ". Oui, ô Marie, ajoute Richard de Saint-Laurent, votre nom sublime et admirable est sorti du trésor de la Divinité ; les trois personnes de la Trinité sainte vous l’ont donné d’un commun accord, ce nom qui éclipse tous les noms après celui de votre Fils ; elles l’ont rempli de tant de majesté et de puissance que, quand il est prononcé, il faut que tout se prosterne pour le vénérer, au ciel, sur la terre et dans les enfers ". Mais, sans parler des autres prérogatives que le Seigneur a voulu attacher au nom de Marie, considérons ici combien il l’a rendu doux aux serviteurs de cette céleste Reine, soit pendant la vie, soit à l’heure de la mort. Lire la suite

 

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Supplique de l’auteur à Jésus et Marie

 

Mon très Aimant Rédempteur et Seigneur Jésus-Christ, moi votre misérable serviteur, sachant combien

réjouissent votre coeur ceux qui s’efforcent de glorifier votre très sainte Mère, que vous aimez tant, et que

vous désirez si vivement de voir aimée et honorée de tout le monde, j’ai formé le dessein de publier ce

livre qui traite de ses gloires. Or, je ne sais à qui je pourrais mieux recommander qu’à vous-même,

puisque vous avez tant à coeur la gloire de cette auguste Mère. C’est donc à vous que je le dédie et le

recommande. Daignez agréer ce faible hommage de mon amour pour vous et pour votre Mère chérie ;

protégez-le ; remplissez ceux qui le liront d’une pleine confiance et d’un amour ardent envers cette Vierge

Immaculée, en qui vous avez placé l’espérance et le refuge de toutes les âmes rachetées par vous. Et,

pour récompense de mon humble travail, je vous prie de m’accorder autant d’amour envers Marie que j’ai

voulu en allumer par cet ouvrage dans le coeur de tous mes lecteurs.

Je m’adresse aussi à vous, ô ma douce Souveraine et ma tendre Mère, Marie. Après Jésus, vous le savez,

c’est en vous que j’ai mis toute l’espérance de mon salut éternel ; car, tout mon bien, ma conversion, ma

vocation à quitter le monde, et toutes les autres grâces que j’ai reçues de Dieu, je m’en reconnais

redevable à votre intercession. Vous savez aussi que, pressé de vous voir aimée de tous les hommes

comme vous le méritez, et de vous donner quelque marque de ma gratitude pour les bienfaits que vous

m’avez prodigués, j’ai cherché sans cesse, en public et en particulier, à vous faire connaître en tous lieux

et à inspirer à tous le goût des douces et salutaires pratiques de votre culte. J’espère continuer ainsi

jusqu’à mon dernier souffle ; mais mon âge déjà avancé et ma santé affaiblie m’avertissent que j’entrerai

bientôt dans l’éternité ; c’est pourquoi j’ai voulu, avant de mourir, laisser au monde ce livre, afin qu’après

moi il continue à vous louer et à porter aussi les autres à publier vos gloires et votre grande bonté envers

vos dévots serviteurs. Ma bien-aimée Reine ! j’ai la confiance que ce pauvre don, quoique si inférieur à

votre mérite, ne laissera pas d’être agréable à votre coeur généreux, car c’est un don tout d’amour.

Étendez donc cette main si douce qui m’a délivrée du monde et de l’enfer, acceptez mon livre et

protégez-le comme une chose qui vous appartient. Mais sachez que j’attends de vous, pour cette légère

offrande, une récompense : faites que désormais je vous aime plus ardemment, et que chacun de ceux

entre les mains de qui parviendra cet ouvrage, s’embrase d’amour pour vous ; qu’il sente aussitôt croître

en lui le désir de vous aimer et de vous voir aimer aussi des autres, et qu’en conséquence il s’emploie de

tout coeur à publier vos louanges et à augmenter autant qu’il le pourra chez les autres la confiance en

votre puissante intercession. Ainsi j’espère, ainsi soit-il.

                                                   ALPHONSE DE LIGUORI,

                                                    du Très Saint Rédempteur.

 

INTRODUCTION qu’il est nécessaire de lire

Mon cher Lecteur, et mon frère en Marie, puisque la dévotion qui m’a porté à écrire et qui vous porte

maintenant à lire ce livre, nous rend tous deux heureux enfants de cette bonne Mère, si vous entendez

dire que je pouvais m’épargner ce travail, vu qu’il existe déjà tant d’ouvrages savants et renommés sur le

même sujet, répondez, je vous prie, par les paroles de l’abbé Francon, dans la Bibliothèque des Pères : «

La louange de Marie est une source tellement abondante, que, plus on la dilate, plus elle se remplit, et,

plus on la remplit, plus elle se dilate. » En d’autres termes, cette bienheureuse Vierge est si grande et si

sublime, que, plus on célèbre ses louanges, plus on trouve de nouveaux sujets de la louer. Et, selon la

pensée de saint Augustin, quand même tous les membres des hommes se changeraient en autant de

langues, ces langues, si nombreuses fussent-elles, ne sauraient la louer autant qu’elle le mérite.

J’ai vu, il est vrai, une quantité innombrable de livres, grands et petits, qui traitent des gloires de Marie ;

mais, considérant qu’ils sont ou fort rares ou trop volumineux ou peu conformes à mon dessein, j’ai pris à

tâche d’extraire de tous les auteurs que j’ai pu avoir en main, et d’exposer brièvement, comme on le verra

dans cet ouvrage, ce qu’il y a de plus exquis et de plus substantiel dans les sentiments des Pères et des

théologiens. Mon désir a été que les personnes pieuses puissent avoir à peu de frais un livre d’un usage

facile et propre à leur inspirer un ardent amour envers Marie ; et les prêtres, des matériaux pour des

prédications tendant à favoriser le progrès du culte de cette divine Mère.

On est naturellement porté à parler souvent et à faire l’éloge des personnes qu’on aime, afin de voir l’objet

de ses affections estimé et loué aussi des autres ; il faut donc supposer bien faible l’amour de ceux qui,

tout en se glorifiant d’aimer Marie, pensent peu à parler d’elle et à la faire aimer des autres. Bien

différente est la conduite de ceux qui aiment véritablement cette très aimable Dame : ils voudraient publier

ses louanges en tout lieu et la voir aimée de tout le monde ; aussi, chaque fois qu’ils le peuvent, soit en

public, soit en particulier, ils tâchent de communiquer à tous les coeurs les heureuses flammes dont ils se

sentent embrasés envers leur bien-aimée Reine.

Pour se persuader du bien qu’on se fait à soi-même, et qu’on procure aux peuples, en propageant la

dévotion envers Marie, il est bon d’entendre ce qu’en disent les docteurs. Selon saint Bonaventure, ceux

qui s’emploient à publier les gloires de Marie, sont assurés du paradis ; ce que confirme Richard de

Saint-Laurent, en disant qu’honorer la Reine des Anges est la même chose que faire l’acquisition de la vie

éternelle ; car, ajoute-t-il, cette Dame pleine de gratitude ne manquera pas d’honorer dans l’autre monde

ceux qui ont soin de l’honorer dans celle-ci. Et qui d’ailleurs ignore cette promesse de Marie elle-même à

ceux qui s’attachent à la faire connaître et aimer sur la terre : Ceux qui me font connaître auront la vie

éternelle. Ces paroles, la sainte Église les applique à Marie, dans l’office de son Immaculée Conception. –

Réjois-toi donc, mon âme, s’écriait saint Bonaventure, qui a déployé tant de zèle à publier les grandeurs

de Marie ; tressaille de joie en elle ; car des biens sans nombre sont réservés à ceux qui la glorifient. Et,

puisque les saintes Écritures, ajoute un autre auteur, sont remplies des louanges de Marie, ne cessons pas

de célébrer de coeur et de bouche cette divine Mère, afin qu’un jour elle nous conduise au royaume des

Bienheureux.

Le bienheureux Héming, évêque, avait coutume de commencer ses sermons par les louanges de Marie.

La sainte Vierge apparut un jour à sainte Brigitte, et lui parla ainsi : « Dites à ce prélat qui a coutume de

commencer ses sermons par mes louanges, que je veux lui servir de mère, que je présenterai son âme à

Dieu, et qu’il fera une bonne mort ». En effet, il mourut saintement, en priant, et dans une paix céleste. –

On rapporte ainsi d’un religieux dominicain, qui terminait ses sermons en parlant de Marie, qu’elle lui

apparut au moment de sa mort, le défendit contre les démons, le fortifia, et conduisit elle-même dans le

ciel son âme bienheureuse. – Le dévot Thomas a Kempis présente Marie recommandant à son divin Fils

ceux qui publient ses kouanges, et la fait ainsi parler : O mon Fils, ayez pitié d’une âme qui m’a aimée et

glorifiée.

Pour ce qui concerne l’utilité que retire le peuple de la prédication des gloires de la divine Mère, saint

Anselme affirme que, l’auguste sein de Marie étant la voie par laquelle le Fils de Dieu est venu ici-bas

sauver les pécheurs, il ne peut se faire que la prédication des louanges de Marie n’amène pas les pécheurs

à se convertir et à se sauver. Et s’il est vrai, comme je le pense, s’il est même indubitable, comme je le

prouverai au Chapitre Ve de cet ouvrage, que toutes les grâces nous sont disposées uniquement par les

mains de Marie, et que tous ceux qui se sauvent, ne sont sauvés que par l’entremise de cette divine Mère,

on peut dire, par une conséquence nécessaire, que le salut de tous les hommes est attaché à la prédication

des grandeurs de Marie, et de la confiance en son intercession. Et c’est par ce moyen, on le sait, que saint

Bernardin de Sienne sanctifia l’Italie, et que saint Dominique convertit tant de provinces. Saint Louis

Bertrand ne prêchait jamais sans exhorter la dévotion envers Marie ; il en est de même pour beaucoup

d’autres.

Le Père Paul Segneri le Jeune, célèbre missionnaire, faisait dans toutes ses missions un sermon sur la

dévotion à Marie,et il l’appelait son sermon favori. Et nous qui, dans nos missions, avons pour règle

invariable de ne jamais ommettre le sermon sur la sainte Vierge, nous pouvons attester en toute vérité

qu’aucun discours, pour l’ordinaire, n’excite autant la componction, et ne produit autant de fruit que le

sermon sur la miséricorde de Marie. Je dis : " Sur la MISÉRICORDE de Marie " ; car, selon saint

Bernard, nous louons, il est vrai, son humilité, nous admirons sa virginité ; mais, parce que nous sommes

de pauvres pécheurs, ce qui nous touche et nous attire davantage, c’est d’entendre parler de sa

miséricorde ; et certes, c’est sa miséricorde que nous embrassons le plus affectueusement, que nous nous

rappelons le plus souvent, et que nous invoquons le plus fréquemment.

Voilà pourquoi, dans cet ouvrage, laissant à d’autres le soin de décrire les autres prérogatives de Marie, je

me suis principalement attaché à parler de sa grande miséricorde et de sa puissante intercession. Dans ce

dessein, j’ai recueilli, autant qu’il m’a été possible par un travail de plusieurs années, tout ce que les saints

Pères et les auteurs le plus célèbres ont dit de la miséricorde et de la puissance de Marie ; et comme cette

miséricorde et cette puissance de la bienheureuse Vierge se trouvent merveilleusement caractérisées dans

la magnifique antienne Salve Regina, que l’Église a elle-même approuvée et donnéee à réciter pendant la

majeure partie de l’année à tout le clergé, régulier et séculier, j’ai entrepris d’expliquer cette dévote prière.

Pieux Lecteur, si vous agréez mon travail, comme je l’espère, je vous prie de me recommander à la sainte

Vierge, afin qu’elle me donne une grande confiance en sa protection ; et si vous me faites la charité de

demander pour moi cette grâce, qui que vous soyez, je vous promets de la demander aussi pour vous. Oh

! heureux celui qui s’attache fortement, par l’amour et la confiance, à ces deux ancres de salut, Jésus et

Marie ! Certainement, il ne périra point ! Disons donc, mon cher Lecteur, et répétons l’un et l’autre du

fond de notre coeur, avec le dévot Alphonse Rodriguez : Jésus et Marie, doux objets de mes amours !

que je souffre pour vous, que je meure pour vous, que je soit tout à vous, et plus aucunement à

moi-même. Aimons Jésus et Marie, et tâchons de nous sanctifier ; c’est la plus grande fortune à laquelle

nous puissions aspirer. Adieu ! au revoir dans le paradis, aux pieds de cette tendre Mère et de Fils si

aimant, pour les louer, les remercier, et les aimer ensemble, en jouissant de leur douce présence pendant

toute l’éternité ! Amen.

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