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Les Gloires de Marie
Saint Alphonse-Marie de Liguori
(1ère partie : commentaire du Salve Regina)
CHAPITRE IV : Enfants d’Ève, pauvres exilés, nous crions vers vous
MARIE, NOTRE SECOURS
II Combien Marie est puissante à défendre ceux qui l’invoquent contre les attaques du démon
La très sainte Vierge n’est pas seulement Reine du ciel et des saints ; son pouvoir s’étend encore sur
l’enfer et sur les démons, dont elle a triomphé par l’héroïsme de ses vertus. Déjà à l’origine du monde,
Dieu prédit au serpent infernal cette glorieuse victoire de notre Reine, et l’empire que par suite elle devrait
exercer sur lui ; car, dès lors, il lui annonça la venue en ce monde d’une Femme qui ruinerait sa puissance
: Je mettrai, lui dit-il, des inimitiés entre toi et la femme ; elle te brisera la tête.
Quelle fut en effet, cette Femme, cette ennemie du serpent, si ce n’est Marie, qui, par son admirable
humilité et sa sainte vie, le vainquit toujours et anéantit ses forces ? C’est ce qu’enseigne saint Cyprien, et
après lui un autre ancien auteur, lequel fait observer en outre que Dieu ne dit pas, au présent : Je mets,
mais au futur : Je mettrai, pour indiquer que cette Femme victorieuse de Satan, ne serait pas Ève, alors
vivante, mais une autre Femme qui descendrait d’elle, et apporterait à nos premiers parents, selon la
pensée de saint Vincent Ferrier, plus de biens qu’ils n’en avaient perdu par leur faute. Marie est donc cette
Femme par excellence, qui a vaincu le démon et lui a brisé la tête, selon la divine prédiction, en réprimant
son orgueil. Quelques-uns doutent, à la vérité, si cette prophétie ne concerne pas plutôt Jésus-Christ que
Marie, parce que la version des Septante porte : Il te brisera la tête ; mais, dans notre Vulgate, seule
version approuvée comme règle de foi par le Concile de Trente, nous lisons : Elle, et non : Il te brisera la
tête. Ainsi d’ailleurs ont lu et compris saint Ambroise, saint Jérôme, saint ugustin, saint Jean Chrysostôme,
et beaucoup d’autres. Quoi qu’il en soit, il demeure certain, ou que le Fils a défait Lucifer par le moyen de
Marie, ou que la Mère en a triomphé par la puissance de son Fils ; en sorte que l’esprit superbe s’est vu, à
son grand dépit, abattu et foulé aux pieds de cette Vierge bénie, dit saint Bernard ; et, comme un
prisonnier de guerre est de droit l’esclave de son vainqueur, Satan se voit pour toujours forcé d’obéir aux
injonctions de notre Reine. En se laissant vaincre par le serpent, Ève nous apporta la mort et les ténèbres,
remarque saint Bruno ; mais, en domptant, en enchaînant le démon, Marie nous apporta la vie et la
lumière. Oui, elle l’a enchaîné, et de telle sorte que cet ennemi est hors d’état de nuire en rien à ceux qui
la servent avec amour.
Bien beau est le commentaire de Richard sur les paroles des Proverbes : Le coeur de son époux se confie
en elle, et il ne manquera point de dépouilles. Jésus est l’Époux de toutes les âmes saintes, et avant tout
celle de Marie. Or, dit cet auteur, il ne saurait manquer de dépouilles, parce que, tous les esclaves du
démon que Marie délivre par ses prières, ses mérites et ses exemples, elle les soumet au domaine de cet
Époux divin. Toute semblable est l’interprétation de Cornelius : Dieu, dit-il, a remis entre les mains de
Marie le Coeur de Jésus, afin qu’elle prenne soin de le faire aimer des hommes. Comment donc
manquerait-il de dépouilles ? Marie lui apporte un nombe infini d’âmes, dépouilles opimes que sa
puissance secourable enlève à Satan.
On sait que la palme est le symbole de la victoire ; c’est pourquoi notre Reine a été placée sur un trône
élevée, en face de tous les potentats, comme un palmier, pour signifier la victoire que peuvent se
promettre en toute assurance ceux qui se mettent sous sa protection. Ainsi peuvent s’entendre ces paroles
dans sa bouche : J’ai été élevée comme un palmier en Cadès, – et cela, pour vous défendre, ajoute le
bienheureux Albert le Grand. Mes enfants, semble-t-elle nous dire par là, quand l’ennemi vous attaque,
recourez à moi ; regardez-moi, et prenez courage ; car vous verrez en moi votre défense et votre victoire
tout à la fois. – Le recours à Marie est donc un moyen très sûr de vaincre tous les assauts de l’enfer. Et,
en effet, selon saint Bernardin de Sienne, elle étend son empire jusque dans l’enfer ; elle règne en
souveraine sur les démons eux-mêmes ; c’est elle qui les dompte et les terrasse. Aussi est-il écrit de Marie
qu’elle est terrible pour les puissances de l’enfer, comme une armée en bon ordre, tant elle sait bien
disposer son soin de ses ennemis, et pour le plus grand bien de ses serviteurs qui, dans les tentations,
invoquent son tout-puissant secours.
Semblable à la vigne, lui fait dire l’Esprit-Saint, j’ai produit des fleurs d’une odeur agréable. – Or,
remarque saint Bernard sur ce passage, lorsque la vigne fleurit, on assure que tous les reptiles vénimeux
s’en éloignent ; de même, les démons fuient loin de ces âmes heureuses dans lesquelles ils sentent l’odeur
de la dévotion envers Marie. – Elle est aussi comparée au cèdre : Je me suis élevée comme le cèdre sur le
Liban ; parce que, si le cèdre est incorruptible, Marie fut exempte du péché ; et plus encore parce que,
selon la remarque du cardinal Hughes, comme l’odeur du cèdre met en fuite les serpents, la sainteté de
Marie met en fuite les démons.
L’arche d’alliance assurait la victoire aux Israélites. C’est sur son secours que comptait Moïse pour voir les
ennemis en déroute : Quand on élevait l’arche, Moïse disait : Levez-vous Seigneur, et que vos ennemis
se dispersent. Ainsi tombèrent les murs de Jéricho ; ainsi furent vaincus les Philistins ; car l’arche de
Dieu était là, dit l’Écriture, rendant compte de ces glorieux triomphes. Or, on le sait, l’arche était la figure
de Marie. Dans l’arche se trouvait la manne, dit le père Cornelius, et en Marie se trouve Jésus, préfiguré
par la manne ; et c’est par le moyen de cette Arche qu’il nour rend victorieux des ennemis que la terre et
l’enfer arment contre nous. De là cette pensée de Bernardin de Sienne, que, quand Marie, cette Arche du
nouveau Testament, fut élevée au ciel pour en être la Reine, le pouvoir de l’enfer sur l’humanité fut
affaibli et ruiné.
" Oh ! s’écrie saint Bonaventure, comme les démons redoutent Marie, comme son grand nom les fait
trembler " ! Le même saint compare ces ennemis des âmes aux larrons dont il est écrit au livre de Job : A
la faveur des ténèbres, ils vont piller les maisons où ils pénètrent en perçant le mur ; mais quand
l’aurore vient à paraître, ils s’enfuient comme s’ils voyaient l’ombre de la mort. Ainsi font les démons,
dit saint Bonaventure ; ils entrent dans nos âmes à la faveur des ténèbres de l’ignorange ; mais, aussitôt
qu’apparaissent dans une âme la grâce et la miséricorde de Marie, les ténèbres se dissipent devant cette
belle Aurore, et les mauvais esprits s’enfuient comme pour éviter la mort. Heureux donc celui qui, dans
ses luttes contre l’enfer, invoque le beau nom de Marie.
Cette doctrine fut confirmée par une révélation faite à sainte Brigitte. Dieu, apprit-elle, a donné à Marie
un tel pouvoir sur tous les démons, que, quand un de ses serviteurs assailli par eux réclame son secours,
d’un signe elle les épouvante et les met en fuite ; ils aimeraient mieux voir redoubler leurs supplices, que
de sentir peser plus longtemps sur eux le joug de la puissance de la Vierge.
Faisant l’éloge de cette Épouse bien-aimée, l’Époux divin la compare au lis, et dit qu’elle est entre les
autres vierges ce que le lis est entre les épines. Sur quoi Cornelius fait la réflexion suivante : " Le lis est
un spécifique contre le venin des serpents et les autres poisons ; et l’invocation de Marie est un remède
souverain contre toutes les tentations, spécialement celles d’impureté ; c’est ce dont peuvent rendre
témoignage tous ceux qui en ont fait l’expérience ".
Saint Jean Damascène disait à Marie, et quiconque a le bonheur d’être attaché au service de cette grande
Reine, peut lui dire pareillement : " O Mère de Dieu, si j’espère en vous, bien certainement je ne
succomberai point ; soutenu par vous, je poursuivrai mes ennemis ; à leurs traits j’opposerai le bouclier de
votre protection et de votre puissance tutélaire, et je me tiens sûr de les vaincre". Le savant moine
Jacqwues, compté parmi les Père grecs, a donc pu s’exprimer ainsi en s’adressant au Seigneur : En nous
donnant cette sainte Mère, vous nous avez remis entre les mains l’arme la plus puissante contre tous nos
ennemis, et le gage le plus assuré de la victoire.
Selon le récit des Livres saints, quand le peuple juif fut sorti de l’Égypte, le Seigneur le guida depuis ce
pays jusqu’à la Terre promise, le jou par une colonne de nuée, et la nuit par une colonne de feu. Cette
merveilleuse colonne, tantôt nuée et tantôt feu, préfigurait Marie, remarque Richard, et le double office de
charité qu’elle exerce en notre faveur : comme nuée, elle nous met à couvert des ardeurs vengeresses de
la divine justice ; et, comme feu, elle nous protège contre les démons. Car, à l’égard des démons, cette
glorieuse Créature est un feu dévorant : la cire approchée d’un brasier se fond et s’écoule ; de même,
assure saint Bonaventure, les esprits impurs sentent leurs forces brisées en présence des âmes qui se
rappellent fréquemment le nom de Marie et l’invoquent avec dévotion, surtout si elles s’étudient à l’imiter.
Oh ! comme les démons tremblent, dès que retentit à leurs oreilles le nom de Marie ! " Non seulement les
rebelles craignent la Vierge, dit saint Bernard ; mais, de plus, s’ils biennent seulement à entendre son nom
de Marie, les voilà qui tremblent de frayeur ". Thoms a Kempis en parle de même : " Les esprits malins
redoutent la Reine du ciel ; son nom seul est pour eux comme un feu aux atteintes duquel ils se dérobent
par la fuite. Et si les hommes se laissent tomber de frayeur quand la foudre éclate à leurs pieds, les
démons ne sont pas moins épouvantés, abattus par le nom de Marie".
Et combien de glorieuses victoires sur ces ennemis du salut les serviteurs de Marie ont dues à la vertu de
son saint nom ! Ainsi les a vaincus saint Antoine de Padoue, ainsi le bienheureux Henri Suson, ainsi tant
d’autres amants de Marie. On sait par les relations des missionnaires du Japon, qu’un jour, dans ce pays,
une troupe de démons apparurent à un chrétien sous la forme d’animaux féroces ; comme ils cherchaient
à l’épouvanter par leurs menaces, il leur répondit : " Je n’ai point d’armes qui puissent vous nuire ; si le
Très-Haut vous le permet, faites de moi tout ce que vous voudrez ; seulement, j’emploierai les noms de
Jésus et de Marie ". Il avait à peine dit, et voilà qu’au son de ces noms redoutables, la terre s’ouvre, et
ces esprits superbes s’y précipitent. Saint Anselme atteste que beaucoup de personnes qu’il a lui-même
vues et entendues, ont soudainement échappé, pour avoir prononcé le nom de Marie, aux périls qui les
menaçaient.
Que votre nom est glorieux et admirable, ô Marie ! ceux qui n’oublient pas de le prononcer à l’article de la
mort, n’ont rien à craindre, eussent-ils contre eux l’enfer tout entier ; car les démons abandonnent une
âme sitôt qu’ils l’entendent prononcer le nom de Marie. – Ainsi parle saint Bonaventure ; et il ajoute que
les rois en guerre avec leurs voisins ne redoutent pas une nombreuse armée, comme les puissances de
l’enfer redoutent le nom de Marie et sa protection. O Vierge puissante, dit saint Germain, la seule
invocation de votre nom met vos serviteurs en sureté contre tous les efforts de leurs ennemis.
Ah ! plût au ciel que, dans les tentations, les chrétiens fûssent attentifs à invoquer avec confiance le nom
de Marie ! il est certain qu’ils ne tomberont jamais. Non jamais, dit Alain de la Roche, car, dès que le
tonerre de ce grand nom vient à éclater, les démons fuient, et l’enfer tremble. Et, selon une révélation de
notre céleste Reine à sainte Brigitte, il n’est pas de pécheur tellement désespéré, tellement éloigné de Dieu
et livré au pouvoir des démons, que ces ennemis ne l’abandonnent tout d’abord, pourvu qu’avec un
sincère propos de s’amender, il ait recours au tout-puissant nom de Marie. Seulement, ajouta-t-elle, si
l’âme pécheresse ne se corrige, et ne se purifie du péché par le repentir, les démons reviennent bientôt à
elle, et continuent de la tenir sous leur joug.
EXEMPLE
Au monastère de Reichersperg, en Bavière, vivait un chanoine régulier, nommé Arnould, très dévot à la
sainte Vierge. Se trouvant à l’article de la mort, il reçut les Sacrements, puis il fit venir ses confrères
auprès de son lit, et les pria de ne pas l’abandonner dans ce dernier passage. Il avait à peine dit, qu’ils le
virent trembler de tous ses membres, rouler des yeux hagards et se couvrir d’une froide sueur : " Ne
voyez-vous pas, leur dit-il d’une voix entrecoupée, ces démons qui veulent m’entraîner en enfer ?"
Ensuite il s’écria : " Mes frères, implorez pour moi le secours de Marie ; j’ai la confiance qu’elle me
donnera la victoire ". A ces mots, les assistants récitèrent Les Ltanies de la sainte Vierge ; et lorsqu’ils
dirent : Sancta Maria, ora pro eo ; le moribond reprit : " Répétez, répétez le nom de Marie ; car je suis
déjà au tribunal de Dieu ". Il s’arrêta quelques instants, et puis il ajouta : " Il est vrai que je l’ai fait ; mais
j’en fais pénitence ". Et s’adressant alors à la divine Mère, il s’écria : " O Marie, je serai délivré, si vous
venez à mon aide. " Après cela, les démons lui donnèrent encore un assaut ; mais il se défendait avec le
crucifix et en invoquant Marie.
Ainsi passa-t-il la nuit entière. Enfin, le matin venu, Arnould reprit un air serein, et s’écria plein de joie
" Marie, ma Protectrice et mon Refuge m’a obtenu le pardon et le salut ". Regardant ensuite la
bienheureuse Vierge, qui l’invitait à la suivre : " Je viens, dit-il, ma Reine ! je viens". Il fit en même temps
un effort comme pour la suivre, et il expira doucement. Si son corps demeura ici-bas, son âme du moins,
nous en avons la confiance, suivit Marie au royaume de la gloire.
PRIÈRE
Voici à vos pieds, ô mon espérance, Marie, un pauvre pécheur, qui s’est fait bien des fois l’esclave
volontaire de l’enfer. Si je me suis laissé vaincre par les démons, je le confesse, c’est pour n’avoir pas
eu recours à vous, mon unique refuge : si je n’y eusse manqué, si toujours je vous eusse invoquée,
jamais je n’aurais succombé. Grâce à vous, j’en ai la confiance, ô tout aimable Reine, je suis
maintenant échappé aux mains des démons et rentré en grâce avec Dieu. Mais je tremble pour
l’avenir, je crains de retomber dans l’esclavage du péché : je sais que mes ennemis n’ont pas perdu
l’espoir de me vaincre encore une fois, et que déjà ils me préparent de nouveaux assauts, de nouvelles
tentations. Ah ! ma Souveraine et mon refuge, secourez-moi, cachez-moi sous votre manteau, ne
souffrez pas qu’on me voie redevenu leur esclace. A condition de vous invoquer, je suis assuré de votre
secours et de la victoire ; mais il me reste une crainte : il pourrait m’arriver de ne pas me souvenir de
vous dans les tentations, et d’oublier de vous invoquer.
Ainsi, ô Vierge sainte ! la grâce que je sollicite et que je désire obtenir de vous, c’est de me souvenir
toujours de vous, surtout dans les combats que j’ai à soutenir ; accordez-moi d’être fidèle à vous
invoquer fréquemment, en disant : Marie, secourez-moi ; secourez-moi, ô Marie ! – Et quand enfin
viendra le jour de ma dernière lutte contre l’enfer, à l’heure de ma mort, ah ! ma Reine, assistez-moi
plus puissamment encore en ce moment-là, et vous-même, faites-moi penser alors à vous invoquer plus
souvent, soit de bouche, soit au moins de coeur ; afin qu’en expirant avec votre doux nom et celui de
votre divin Fils Jésus sur les lèvres, je puisse être admis à vous bénir et à vous louer en paradis, pour
ne plus cesser de me tenir à vos pieds pendant toute l’éternité. Amen.