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Les Gloires de Marie
Saint Alphonse-Marie de Liguori
(1ère partie : commentaire du Salve Regina)
CHAPITRE IV : Enfants d’Ève, pauvres exilés, nous crions vers vous
MARIE, NOTRE SECOURS
I Combien Marie est prompte à secourir ceux qui l’invoquent
Pauvres enfants de la malheureuse Ève, et, comme tels, coupable aux yeux de Dieu de la même faute et
condamnés à la même peine, nous errons çà et là dans cette vallée de larmes, exilés de notre patrie,
gémissant sous le poids de maux innombrables qui nous affligent dans le corps et dans l’âme ! Mais, au
milieu de ces peines, heureux celui qui tourne souvent ses regards vers la Consolatrice du monde, le
Refuge des misérables, l’auguste Mère de Dieu, et l’invoque et la prie avec ferveur ! Heureux, dit Marie,
celui qui écoute mes conseils, et qui veille continuellement aux portes de ma miséricorde, pour
invoquer mon intercession et mon secours !
La sainte Église, notre Mère, nous enseigne clairement, par le culte spécial qu’elle lui voue, avec quel
empressement et quelle confiance nous devons recourir sans cesse à cette bienveillante Protectrice : elle
célèbre dans le courant de l’année un grand nombre de fêtes en l’honneur de Marie ; elle consacre
spécialement à son service un jour chaque semaine ; elle veut que, chaque jour, dans l’office divin, les
ecclésiastiques et les religieux l’invoquent au nom de tout le peuple chrétien ; trois fois le jou, au son des
cloches, elle invite les fidèles à la saluer. Au surplus, comment douter de l’intention de l’Église à cet égard,
quand on la voit, dans toutes les calamités publiques, s’adresser à la Mère de Dieu et ne négliger, pour se
la rendre favorable, aucune des pratiques pieuses, telles que neuvaines, prières spéciales, processions,
vistes de ses églises ou de ses images ? Et, remarquons-le bien, si Marie désire être invoquée et priée ainsi
pour nous en toute occurence, ce n’est pas qu’elle mendie nos hommages, toujours fort au-dessous de son
mérite, mais elle veut que, par des progrès toujours nouveaux en confiance et en dévotion envers elle,
nous méritions de sa part une plus grande abondance de secours et de consolations. Ainsi l’entendait saint
Bonaventure : " Marie cherche, dit-il, des âmes qui recourent à elle avec de vifs sentiments de respect et
d’amour ; car ce sont celles-là qu’elle chérit, qu’elle nourrit, qu’elle embrasse comme ses enfants. "
Selon la pensée du même Docteur, Marie fut préfigurée par Ruth, dont le nom signifie " celle qui voit et
qui se hâte " ; car, quand Marie nous voit dans la tribulation, elle en est touchée et se hâte de nous venir
en aide. Dans son désir de nous favoriser, ajoute Novarin, elle ne peut souffrir de retard ; et, loin de
retenir ses grâces d’une main avare, cette Mère de miséricorde n’a rien de plus pressé que de répandre sur
ses serviteurs les trésors de munificience."
Oh ! comme cette bonne Mère est prompte à secourir quiconque l’invoque ! En expliquant un passage des
Cantiques, Richard de Saint-Laurent fait cette remarque : " Le coeur maternel de Marie n’est pas moins
prompt à donner le lait de la miséricorde à ceux qui le demandent, que les jeunes chevreuils ne le sont à
bondir ; un simple Ave Maria suffit, assure-t-il, pour faire jaillir à flots ce lait bienfaisant. " Et, selon
Novarin, la bienheureuse Vierge ne se contente pas de courir, elle vole au secours de ceux qui l’invoquent.
Dans l’exercice de la miséricorde, dit-il, elle ne peut manquer d’imiter le Seigneur : fidèle à la promesse
qu’il nous a faite en ces termes : Demandez et vous recevrez, Dieu semble prendre des ailes quand il s’agit
d’aller tirer de la peine une âme qui l’appelle à son aide ; ainsi fait aussi Marie quand nous la prions ; elle
ne sait nous différer son assistance. Par là, on comprend quelle est cette femme dont il est dit dans
l’Apocalypse : Il fut donné à la femme deux grandes ailes pareilles à celle de l’aigle. Par ces ailes,
Ribeira entend celles de l’amour, à l’aide desquelles Marie s’élevait sans cesse vers Dieu. Mais le
bienheureux Amédée donne une explication plus conforme à notre sujet ; pour lui, ces ailes d’aigle
marquent la promptitude de Marie à secourir ses enfants. Les séraphins eux-mêmes, ajoute-til, ne
sauraient égaler la rapidité de son vol.
Tout ceci est confirmé par un passage de l’Évangile. Quand Marie alla visiter Élisabeth et combler de
grâces toute cette heureuse famille, elle ne marcha pas avec lenteur, mais selon la remarque de saint Luc,
elle fit grande diligence pendant tout le trajet ; ce qui n’est pas dit de son retour. Pourquoi, dans les sacrés
Cantiques, est-il dit des mains de Marie qu’elles semblaient faites au tour ? " L’art du tour, répond
Richard est de tous le plus prompt et le plus expéditif ; et Marie est plus prompte qu’aucun autre saint à
tendre une main secourable à ses dévots". Ineffable est son désir de consoler tout le monde, ajoute Louis
de Blois ; aussi elle n’a pas sitôt entendu une voix suppliante s’élever vers elle, qu’elle y prête une oreille
favorable et l’exauce. Qu’il avait donc raison saint Bonaventure, quand, s’adressant à Marie, il s’écriait : "
O toi, le salut de ceux qui t’invoquent " ! Par là il donnait à entendre qu’il suffit pour être sauvé
d’invoquer cette divine Mère, toujours prête, assure Richard de Saint-Laurent, à secourir quiconque la
prie. Et nous ne devons point nous en étonner, puisque, selon Bernardin de Bustis, cette grande Reine
ressent un plus vif désir de nous accorder des grâces, que nous de les recevoir.
La multitude même de nos péchés ne doit pas diminuer en nous la confiance d’être exaucés de Marie,
quand nous irons nous jeter à ses pieds : elle est Mère de miséricorde ; or, la miséricorde resterait sans
emploi, si elle ne trouvait des misères à soulager. Une bonne mère qui verrait son enfant infecté de la
lèpre, ne saurait lui refuser ses soins, bien qu’il lui en coûtât beaucoup de peines et de dégoûts ; et, quand
nous réclamons les soins de Marie, elle ne saurait nous repousser, si grande que soit l’infection de péchés
dont nous sollicitons la guérison ; elle n’a pas oublié, ajoute Richard, que c’est en faveur des pécheurs
qu’elle est devenue la Mère d’un Dieu qui est la miséricorde en personne. Et tel est précisément le sens
d’une vision dont fut favorisée sainte Gertrude : elle voyait la glorieuse Vierge ouvrant son manteau
comme pour donner asile à tous ceux qui voulaient se réfugier auprès d’elle. La sainte comprit en même
temps que les anges sont attentifs à défendre les pieux serviteurs de leur Reine contre les attaques de
l’enfer.
Au reste, la tendresse vraiment maternelle de Marie à notre égard et sa compassion pour nos maux vont si
loin, qu’elle n’attend pas nos prières pour nous secourir : Elle prévient ceux qui la désirent et se présente
à eux la première. Ces paroles de la Sagesse lui sont appliquées par saint Anselme : Sur un simple désir
de notre part, dit-il, Marie nous accorde sa protection ; ce qui veut dire qu’elle nous obtient de Dieu
beaucoup de grâces avant que nous l’ayons priée. C’est pourquoi, selon Richard de Saint-Victor, le Sage
la compare à la lune. Ce bel astre l’emporte sur les autres en rapidité, et, nous l’avons dit, rien n’égale la
promptitude de Marie à nous secourir. Mais de plus, elle ne se montre pas telle seulement quand nous
l’invoquons : elle pousse le zèle de notre bien jusqu’à prévenir nos prières quand elle nous voit dans le
besoin ; et nous sommes moins prompt à implorer son appui, qu’elle à nous le prêter. Écoutons la
touchante raison qu’en donne cet auteur : " Le Seigneur, ô Marie, a tellement rempli de tendresse votre
sein maternel, que la simple connaissance de notre misère en fait couler le lait de la miséricorde ; et vous
ne sauriez, ô douce Reine, être témoin des besoins d’une âme, sans lui venir aussitôt en aide."
Mais déjà pendant sa vie terreste, Marie donnait des marques de cette grande bonté qui la porte à
compatir à nos peines et à les adoucir, alors même que nous ne la prions pas : à preuve ce que, selon saint
Jean, elle fit aux noces de Cana. Voyant le cruel embarras des deux époux, désolés et confus de ce que le
vin allait manquer à la table du banquet, cette tendre Mère n’attendit point qu’on eut recours à elle ; mais,
cédant à la seule inclination de son coeur, incapable de voir l’affliction d’autrui sans la partager, elle vint
prier son divin Fils de consoler ses hôtes ; et, lui exposant simplement le besoin dans lequel ceux-ci se
voyaient : Ils n’ont plus de vin, lui dit-elle. Et Jésus, désireux de tirer cette famille de la peine, désireux
surtout de contenter le coeur compatissant de sa Mère, Jésus, disons-nous, opéra le miracle que tout le
monde connaît : il changea en vin l’eau dont on avait rempli six grandes urnes. Sur quoi Novarin raisonne
ainsi : Si Marie, même sans être priée, se montre si empressée à secourir les affligés, combien plus le
sera-t-elle à consoler ceux qui l’invoquent et qui réclament son assistance.
Et si quelqu’un craignait de voir sa prière par Marie, Innocent III le reprendrait de sa défiance en ces
termes : " Et qui donc invoqua jamais cette douce Souveraine sans être exaucé ? "
Que celui-là écoute le bienheureux Eutychien, lequel s’écrie pareillement : O glorieuse Vierge, qui a jamais
imploré votre protection assez puissante pour soulager tous les malheureux et sauver les pécheurs les plus
désespérés, et s’est vu abandonné de vous ? Cela n’est jamais arrivé, et n’arrivera jamais.
Qu’il écoute saint Bernard : " Je le veux bien, ô Vierge sainte, dit le saint Docteur ; que celui-là ne parle
plus de votre miséricorde, n’en fasse plus l’éloge, qui vous aurait invoquée dans ses besoins, et se
souviendrait d’avoir été délaissé par vous ".
" On verra le ciel et la terre tomber en ruines, ajoute Louis de Blois, avant que Marie refuse son secours à
une âme qui le lui demande avec une intention droite et en plaçant son espoir en elle. "
Saint Anselme ajoute encore à tous ces motifs de confiance : Non seulement nous devons compter sur la
protection de la divine Mère quand nous nous recommandons à elle, dit-il, mais parfois nous serons plus
vite exaucés et sauvés en invoquant le saint nom de Marie, qu’en invoquant le saint nom de Jésus, notre
Sauveur. " La raison en est, ajoute-t-il, que le Fils est notre Seigneur et notre juge… ; mais quand nous
invoquons le nom de la Mère, si nous ne méritons pas d’être exaucés, les mérites de la Mère interviennent
en notre faveur et nous font exaucer ". C’est-à-dire : si nous parvenons plus vite au salut en priant la Mère
qu’en priant le Fils, ce n’est pas que Maria ait plus de pouvoir que son divin Fils pour nous sauver ; nous
savons, en effet, que Jésus-Christ est notre unique Sauveur, que lui seul, par ses mérites, nous a obtenu
et nous obtient le salut ; mais, en recourant à Jésus-Christ, nous voyons en lui non seulement notre
Sauveur, mais encore notre Juge, à qui revient de punir les ingrats ; et il peut nous arriver ainsi de
manquer de la confiance requise pour être exaucé.
Il n’en est pas de même quand nous nous adressons à Marie, dont l’unique office est de compatir à nos
peines comme Mère de miséricorde, et de nous défendre comme notre Avocate : notre confiance alors est
plus ferme, ce semble, et plus entière. Nicéphore nous donne de ceci une autre raison non moins solide :
On demande beaucoup de choses à Dieu, et on ne les obtient pas, nous dit-il ; on les demande à Marie et
on les obtient ; comment cela se fait-il ? ce n’est pas que Marie soit plus puissante que Dieu, mais c’est
que Dieu a voulu honorer ainsi sa Mère.
Elle est bien consolante, la promesse que sainte Brigitte recueillit à ce sujet de la bouche du Seigneur
lui-même. On lit dans ses Révélations, qu’elle entendit un jour Jésus qui parlait ainsi à sa Mère : Ma
Mère, demandez-moi tout ce que vous voudrez ; je ne rejetterai jamais aucune de vos requêtes. Sachez
en outre, ajoute-t-il, que tous ceux qui solliciteron de moi quelque grâce, en me priant de la leur accorder
par l’amour de vous, je promets de les exaucer, fussent-ils pécheurs, pourvu qu’ils aient la volonté de
s’amender. – La même chose fut révélée à sainte Gertrude. Elle entendit notre fin Rédempteur dire à
Marie que, dans sa toute-puissance, il lui avait accordé d’user de miséricorde envers les pécheurs qui
l’invoqueraient, et de le faire en la manière qui lui plairait davantage.
Que chacun donc, en invoquant cette Mère de miséricorde, lui dise avec grande confiance ce que lui disait
saint Augustin : " Souvenez-vous, ô très clémente Reine, que, depuis l’origine du monde, on n’a jamais
ouï dire que vous ayez abandonné personne. Pardonnez-moi donc, si j’ose vous déclarer que ne veux pas
être abandonné de vous, après avoir eu recours à votre protection ".
EXEMPLE
Saint François de Sales fit l’heurese expérience de l’efficacité de cette prière, ainsi qu’on le voit dans
l’histoire de sa vie. Il se trouvait à Paris pour ses études, à l’âge de dix-sept ans environ ; et il se livrait
sans réserve à la dévotion et à l’amour de Dieu ; il y goûtait des délices toutes célestes, quand, en vue
sans doute de mettre sa vertu à l’épreuve et l’attacher toujours plus étroitement, Dieu permit que son
bonheur fut troublé. Le démon lui mit dans l’esprit que tout ce qu’il faisait ne lui servirait de rien, attendu
que, dans les décrets divins, il était réprouvé. Ce qui prêta de nouvelles forces à la tentation et la rendit
plus affligeante pour le coeur du saint jeune homme, ce fut l’état d’obscurité et de sécheresse dans lequel
il plut à Dieu de le laisser pendant ce temps : il était devenu insensible aux pensées les plus consolantes
tirées de la bonté divine ; enfin, ses craintes et ses désolations allèrent si loin, qu’il en perdit l’appétit, le
sommeil, le teint, la gaieté ; il faisait compassion à tous ceux qui l’observaient.
Pendant cette horrible tempête, le saint ne pouvait ni concevoir de pensées ni proférer de paroles, qui ne
fussent inspirées par la désolation et la douleur. " Je serai donc, s’écriait-il, privé de la grâce de mon Dieu,
qui par le passé a été pour moi si aimable et si doux ! O Amour, ô Beauté, à laquelle j’ai voué toutes mes
affections, je ne jouirai donc plus de vos consolations ? – O Vierge, Mère de Dieu, la plus belle de toutes
les filles de Jérusalem, je ne vous verrai donc jamais en paradis ? Ah ! s’il ne m’est pas donné de
contempler vos traits ravissants dans le ciel, ne permettez pas du moins que je sois réduit à vous
blasphémer et à vous maudire dans l’enfer " ! Tels étaient alors les tendres sentiments de ce coeur affligé
et plein d’amour pour Dieu et Marie.
La tentation dura plus d’un mois ; mais enfin le Seigneur voulut bien l’en délivrer par l’entremise de la
Consolatrice du monde, la bienheureuse Vierge, à qui le saint avait déjà consacré sa virginité, et en qui il
disait avoir placé toutes ses espérances. Un soir, en retournant chez lui, il entre dans une église et
aperçoit, fixée au mur, une tablette sur laquelle il trouve tracée l’invocation de saint Augustin : "
Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Marie, que jamais on n’ouït que personne, après s’être réfugié sous
votre protection, se soit vu abandonné". Aussitôt, proterné devant l’autel de la Mère de Dieu, il récite
avec ferveur cette prière, renouvelle son voeu de virginité, promet de réciter chaque jour le chapelet, et
termine par ces mots : " Ma Reine, soyez mon avocate auprès de votre divin Fils, auquel je n’ai pas la
hardiesse de m’adresser. O ma Mère, si j’ai le malheur de ne pouvoir aimer mon Dieu dans l’autre monde
quoique je le sache si digne d’être aimé, obtenez-moi du moins que je l’aime en cette vie le plus que je
pourrai ; c’est la grâce que je vous demande, et j’espère l’obtenir de vous".
Après avoir ainsi prié la sainte Vierge, il s’abandonne entre les bras de la divine miséricorde, et se résigne
entièrement à la volonté de Dieu. Mais sa prière était à peine finie, qu’en un instant il fut délivré de la
tentation par sa tendre Mère. Il recouvra aussitôt la paix intérieur, et avec elle la santé du corps ; et puis, il
conserva toujours la plus vive dévotion envers Marie, dont il ne cessa, tant qu’il vécut, de publier les
louanges et les miséricordes, dans ses discours et ses écrits.
PRIÈRE
O Mère de Dieu, Reine des anges et espérance des hommes, écoutez un pécheur qui vous implores et
vous appelle à son secours. Me voici aujourd’hui prosterné à vos pieds ; moi, misérable esclave de
l’enfer, je me consacre pour toujours à vous comme votre serviteur, et je m’offre à vous servir et à vous
honorer de tout mon pouvoir, pendant toute ma vie. Vous ne retirerez aucune gloire, je le reconnais,
des services d’un esclave vil et pervers comme moi, qui ai tant offensé Jésus-Christ, votre Fils et mon
Rédempteur.
Mais si vous recevez un indigne au nombre de vos serviteurs ; si vous le rendez digne de cette qualité
en le changeant par votre intercession, cette miséricorde même envers lui vous procurera la gloire que
ne saurait vous rendre un misérable tel que je suis. Daignez me recevoir, ô ma Mère, et ne point me
rebuter. Pour chercher les brebis perdues, le Verbe éternel est descendu du ciel sur la terre ; pour les
sauver, il s’est fait votre Fils, et vous pourriez dédaigner une pauvre brebis qui vous prie de lui faire
retrouver Jésus ? Déjà le prix de mon salut est acquitté ; déjà, en versant son sang précieux, mon
Sauveur a payé pour moi une rançon qui suffirait à racheter des mondes en nombre infini ; il ne reste
plus qu’à m’en appliquer les mérites, et cela dépend de vous, ô Vierge bénie ! Oui, dit saint Bernard,
c’est à vous de dispenser à qui il vous plaît les mérites de son sang divin. Oui, dit aussi saint
Bonaventure, vous pouvez sauver qui vous voulez.
Ainsi, ô ma Reine, assistez-moi ; ma douce Souveraine, sauvez-moi. Je remets aujourd’hui entre vos
mains toute mon âme ; songez à la sauver. Je finis en vous disant avec le même saint Bonaventure : O
vous, le salut de ceux qui vous invoquent, sauvez-moi !