la sainte vierge Marie est l’Esperance des pecheurs

Retour à l’Accueil( Rosaire-de-Marie.fr )

 

Connaître les graces tres abondantes de la priere du  Rosaire

 

Pour avoir plus de Foi, cliquez ici ( documents et videos de miracles, apparitions de Marie … )

 

Beaucoup de belles images de Jésus, Marie, Joseph, cliquez ici

 

Retour au sommaire de l’œuvre « les gloires de Marie »

 

 

Les Gloires de Marie

 

Saint Alphonse-Marie de Liguori
(1ère partie : commentaire du Salve Regina)

 

CHAPITRE III : O notre espérance, nous vous saluons !

MARIE, NOTRE ESPÉRANCE

II  Marie est l’espérance des pécheurs

Après avoir créé la terre, Dieu fit deux grands luminaires, l’un plus grand, pour présider au jour,
l’autre moindre, pour présider à la nuit. Selon le cardinal Hughes, le premier de ces deux luminaires, le
soleil, est la figure de Jésus-Christ, dont la lumière éclaire les justes qui vivent dans la grâce de Dieu ; et le
second, la lune, est la figure de Marie, dont la douce lueur reste aux malheureux plongés dans la nuit du
péché. Marie étant donc cet astre propice aux pécheurs, que doit faire le malheureux qui se trouve
environné des ténèbres de l’iniquité ? Puisqu’il a perdu la lumière du Soleil de Justice en perdant la grâce
divine, répond Innocent III, qu’il tourne ses regards vers l’astre qui brille pour lui ; qu’il invoque Marie ;
elle l’éclairera sur le malheur de son état et lui donnera la force d’en sortir sans retard. Au dire de saint
Méthode, on pourrait à peine compter les conversions dues au prières de Marie.

Parmi les titres sous lesquels la sainte Église veut que nous invoquions la Mère de Dieu, le plus
encourageant pour les pauvres pécheurs, c’est le titre de Refuge des pécheurs, que nous lui donnons dans
les litanies. Anciennement, il y avait en Judée plusieurs villes de refuge, où les délinquants pouvaient se
retirer, afin d’échapper à la peine qu’ils avaient encourue ; à présent, il n’y a plus qu’une seule Cité de
refuge, et c’est Marie, à qui s’applique cette parole prophétique : Bien glorieuse, ô Cité de Dieu, sont les
choses qui ont été dites à ton sujet. Mais il est une différence entre elle et les asiles de la loi ancienne :
ceux-ci n’étaient pas ouverts à tous les coupables, mais seulement à ceux qui étaient prévenus de certains
délits ; au contraire, dès qu’ils se réfugient sous le manteau de Marie, tous les pécheurs, quelles que soient
leurs fautes, sont à l’abri du châtiment.  » Je suis, nous dit-elle, par la bouche de saint Jean de Damas, je
suis la cité de refuge, tous ceux qui viennent à moi sont sauvés « . Il suffit de se réfugier dans cette Cité ;
quiconque est assez heureux pour y entrer, y trouve toute sûreté, avant même d’avoir plaidé sa cause.
Venez, entrons dans la ville forte, dit Jérémie, et demeurons-y en silence. D’après le bienheureux Albert
le Grand, cette ville forte est la sainte Vierge, que la grâce et la gloire environnent comme un rempart ; et
il ajoute, en citant la Glose : Puisque nous n’osons demander nous-mêmes au Seigneur le pardon de nos
péchés, nous pouvons du moins nous retirer dans cette citadelle et nous y tenir en silence ; ce sera assez,
Marie se chargera de parler et d’intercéder pour nous. Un autre pieux auteur exhorte également tous les
pécheurs à s’abriter sous le manteau de la Reine du ciel :  » Réfugiez-vous, Adam et Eve, et vous aussi,
leurs pauveres enfants, réfugiez-vous tous dans le sein de cette bonne Mère. Ne savez-vous par qu’elle
est l’unique Cité de refuge, et l’unique espérance des pécheurs ?  » Oui, l’unique espérance des pécheurs ;
ainsi l’appelle déjà saint Augustin.

 » O Marie, vous êtes l’unique avocate des pécheurs et de ceux qui sont dénués de toute ressource « , dit à
son tour saint Ephrem ; puis il s’écrie :  » Salut, ô vous, le refuge des pécheurs et leur asile ; en vous seule,
ils peuvent trouver sûreté et protection « . Et, selon un auteur, David désignait déjà Marie quand il disait :
Dieu m’a mis à couvert dans le secret de son tabernacle. Quel est, en effet, le tabernacle de Dieu, sinon
Marie ? ainsi la nomme saint André de Crète :  » Vous êtes, dit-il, le tabernacle que Dieu lui-même a
dressé, et dans lequel lui seul est entré, pour accomplir les grands mystères de la rédemption des hommes
« .

L’illustre saint Basile dit à ce propos qu’en nous donnant Marie, Dieu nous a en quelque sort ouvert un
hôpital public, où peuvent être reçus tous les malades pauvres et privés de tout autre ressource. Or, je le
demande, les hôpitaux étant fondés spécialement pour les pauvres, quels sont ceux qui ont le plus de titre
à y être admis ? ne sont-ce pas les plus indigents et les plus malades ? Celui donc qui se trouve plongé
dans la misère, c’est-à-dire dépourvu de tout mérite et chargé de péchés, qui sont les maladies de l’âme, il
peut, ce semble, dire à Marie : Auguste Dame ! vous êtes l’asile des pauvres malades ; ne me rejetez donc
pas, puisque, plus pauvre et plus malade que tous les autres, j’en aiplus de droit à être accueilli par vous.

Disons-lui avec saint Thomas de Villeneuve : O Marie, nous, pauvres pécheurs, nous ne connaissons
point d’autre refuge que vous ; vous êtes notgre unique espérance dans l’affaire de notre salut ; vous êtes
après Jésus-Christ l’unique avocate vers laquelle nous tournons nos regards.

Dans les révélations de sainte Brigitte, Marie est dite l’astre avant-coureur du soleil, pour nous donner à
entendre que, quand la dévotion à la divine Mère fait son apparition dans l’âme d’un pécheur, c’est un
présage infaillible que bientôt le Seigneur reviendra à elle avec les richesses de sa grâce. Le glorieux saint
Bonaventure, pour réveiller la confiance des pécheurs en la protection de Marie, les représente d’abord
comme exposés à périr dans une mer orageuse. Déjà tombés du navire dela grâce, et ballotés ça et là par
le remords de leur conscience et la crainte des jugements de Dieu, sans lumière et sans guide, les
infortunés se voient au moment de perdre le dernier souffle d’espérance qui les fait encore vivre. C’est
alors que le Seigneur, leur montrant Marie, si connue sous le nom d’Étoile de la mer, élève en quelque
sorte la voix pour crier à ces naufragés : Pauvres pécheurs qui vous croyez perdus, ne désespérez pas ;
levez les yeux vers cette belle Étoile, reprenez haleine et courage ; car Marie vous retirera du milieu de la
tempêtel et vous conduira au port du salut. – Saint Bernard exprime la même pensée : Si vous ne voulez
pas être submergé par la tempête, regarde l’Étoile, appelez Marie à votre secours.

Et, en effet, selon Louis de Blois, « Marie est l’unique refuge de ceux qui ont eu le malheur d’offenser
Dieu ; elle est l’asile de tous ceux qui sont en butte aux tentations et aux coups de l’adversité ; elle est
toute bonté, toute douceur, non seulement envers les justes, mais encore envers les pécheurs les plus
désespérés : aussi, quand elle les voit venir à elle, et qu’elle les entend implorer de tout coeur son
assistance, elle s’empresse de les secourir, les accueille, et leur obtient leur pardon de son divin Fils. Elle
n’en sait mépriser aucun, si indigne qu’il soit ; elle ne refuse à aucun sa protection ; elle les console tous ;
et à peine l’a-t-on invoquée, qu’on en est aussitôt secouru. Bien souvent, par sa douceur, elle sait attirer à
son culte et réveiller les pécheurs les plus étrangers à l’amour de Dieu, les plus profondément ensevelis
dans la léthargie du vice ; par là ils se disposent à recevoir la grâce divine et à se rendre enfin dignes de la
gloire éternelle. En formant cette Fille de prédilection, Dieu l’a douée d’un caractère si compatissant et si
prévenant, que personne ne peut jamais, par défaut de confiance, hésiter à réclamer son intercession.
Enfin, conclut le pieux auteur, il n’est pas possible qu’une âme se perde, qui cultive avec zèle et humilité
la dévotion à cette divine Mère. »

Elle est comparée au platane : Je me suis élevée comme le platane. C’est encore un encouragement pour
les pauvres pécheurs. Le platane protège contre les ardeurs du soleil les voyageurs qui se réfugient sous
son feuillage, et quand Marie voit la colère divine près d’éclater sur la tête des pécheurs, elle les invite à se
réfugier sous l’ombre de sa protection. C’était avec raison, remarque saint Bonaventure, que le prophète
Isaïe se désolait de son temps, et disait à Dieu : Vous voilà irrité contre nous, et votre colère est juste,
car nous avons péché ; et il n’est personne qui se lève pour retenir votre bras, personne qui puisse vous
fléchir en notre faveur. Il disait vrai, car, en ces temps, Marie n’était pas encore au monde ; et, avant sa
naissance, dit le saint, personne n’eût osé comme elle retenir le bras vengeur du Très-Haut. Mais
aujourd’hui, quelque irrité que soit le Seigneur contre un pécheur, si Marie le prend sous sa protection,
elle parvient à le sauver en empêchant son Fils de le punir. Et aucune créature, continue le même saint, ne
pourrait, aussi bien qu’elle, aller jusqu’à mettre la main sur le glaive de la divine justice, et suspendre les
coups dont il menace les coupables. Richard de Saint-Laurent exprime la même pensée : Avant la
naissance de Marie, dit-il, Dieu se plaignait que personne ne s’opposât à ses vengeances sur les pécheurs ;
mais, à présent que Marie est dans le monde, elle apaise sa colère.

Basile de Séleucie encourage aussi le pécheur, en lui disant :  » Pécheur, ne perds pas confiance, mais, en
toute circonstance, recours à Marie et invoque-là ; tu la trouveras toujours prête à te secourir, car c’est la
volonté de Dieu qu’elle nous aide dans tous nos besoins « . – Cette Mère de miséricorde est si désireuse de
sauver les pécheurs les plus désespérés, qu’elle va elle-même à leur recherche pour les secourir ; et, s’ils
implore son assistance, elle sait bien trouver le moyen de les rendre chers à Dieu.

Isaac désirait un jour manger du gibier ; il appela Ésaü et lui promit de le bénir quand il lui en aurait
apporté. Mais Rébecca, qui voulait que cette bénédiction fût l’apanage de son autre fils Jacob, ordonna à
celui-ci de lui amener deux chevreaux, qu’elle apprêterait au goût d’Isaac. Selon saint Antonin, Rébecca
fut ici la figure de Marie, et les chevreaux celle des pécheurs : la Reine du ciel dit aux anges : Amenez-moi
des pécheurs ; je leur procurerai le repentir de leurs fautes avec une ferme résolution de ne plus pécher, et
je saurai, par ce moyen, les rendre agréable et chers au Seigneur. – L’abbé Francon, développant la même
pensée, ajoute que Marie sait si bien apprêter ses chevraux, qu’ils deviennent, pour le goût, non seulement
comparables, mais parfois même supérieurs aux cerfs.

Il n’est pas au monde de pécheur, pour éloigné qu’il soit de Dieu, qui ne puisse se convertir, et recouvrer
l’amitié divine, s’il veut seulement recourir à Marie et réclamer son assistance. Elle-même l’a révélé ainsi à
sainte Brigitte. La même sainte entendit un jour Jésus-Christ dire à sa Mère, qu’elle serait disposée à
demander la grâce pour Lucifer même, si celui-ci pouvait s’humilier jusqu’à se recommander à elle :  »
Vous ne refuserie pas votre compassion au démon lui-même, s’il vous priait humblement « . Jamais on ne
verra cet esprit superbe s’abaisser au point d’implorer la protection de Marie ; mais, si cela pouvait arriver,
la Mère de Dieu serait assez bonne, assez puissantes seraient ses prières, pour lui obtenir du Seigneur le
pardon et le salut. Mais ce qui ne peut avoir lieu pour le démon, se réalise tous les jours en faveur des
pécheurs qui ont recours à cette Mère de miséricorde.

L’arche de Noé fut sans doute une figure de Marie ; car, si l’arche offrit un abri à tous les animaux de la
terre, le manteau de Marie sert de refuge à tous les pécheurs, que leurs vices et leurs péchés sensuels
assimilent aux brutes. Il y a cependant une différence, observe un auteur : Les animaux entrés dans
l’arche demeurèrent ce qu’ils étaient : le loup demeura lou, le tigre demeura tigre ; au lieu que, sous le
manteau de Marie, le loup se transforme en agneau, et le tigre en colombe. Sainge Gertrude vit un jour la
bienheureuse Vierge qui tenait son manteau ouvert ; sous ce manteau, la sainte aperçut grand nombre de
bêtes féroces de différentes espèces, tels que léopards, lions, ours ;elle remarqua que Marie, loin de les
chasser, les recevait avec bonté et les caressait de sa douce main. Gertrude comprit que ces bêtes féroces
sont les malheureux pécheurs, que Marie accueille avec amour quand ils ont recours à elle.

Saint Bernard avait donc bien raison de dire à Marie : Auguste Souveraine, jamais vous ne repoussez un
pécheur, si souillé et abominable soit-il, s’il se réfugie auprès de vous ; dès qu’il implore votre secours,
vous ne dédaignez pas d’étendre votre main miséricordieuse pour le retirer de l’abîme du désespoir. O
aimable Marie ! béni et remercié soit à jamais le Seigneur qui vous a faite si douce et si bonne, même
envers les misérables pécheurs ! Malheureux celui qui ne vous aime pas, malheureu celui qui pouvant
implorer votre pitié, ne met pas en vous sa confiance ! – Celui-là se perd, qui ne recourt pas à Marie.
Mais qui, après l’avoir fait, s’est jamais perdu ?

On lit dans l’Écriture que Booz permit à Ruth de ramasser les épis tombés des mains des moissoneurs.
Saint Bonaventure fait là-dessus cette réflexion : De même que Ruth trouva grâce aux yeux de Booz, ainsi
Marie a trouvé grâce aux yeux du Seigneur, qui lui a permis de recueuillir les épis échappés aux
moissoneurs. Les moissoneurs sont les ouvriers évangéliques, les missionaires, les prédicateurs, les
confesseurs, dont les travaux gagnent chaque jour des âmes à Dieu. Mais il est des âmes rebelles et
endurcies que, malgré tout leur zèle, ils se voient forcés d’abandonner ; c’est le privilège exclusif de Marie
d’empêcher par sa puissante intercession, que des épis délaissés ne se perdent. Mais aussi, malheur aux
âmes qui résistent à la main de cette douce glaneuse ! Assurément, elles resteront à jamais perdues et
maudites. Bienheureuses, au contraire, celles qui ont recours à une si bonne Mère ! Il n’y a pas au
monde, dit le pieux Louis de Blois, un pécheur tellement désespéré et plongé dans la fange du vice, que
Marie en ait horreur et le repousse : ah ! qu’il vienne seulement réclamer l’assistance de cette tendre Mère
; il verra si elle veut et peut le réconcilier avec son divin Fils, et lui obtenir son pardon.

Ce n’est donc pas à tort, ô ma très douce Souveraine, que saint Jean Damascène vous salue l’Espérance
des désespérés, que saint Laurent Justinien vous proclame l’Espérance des coupables, saint Augustin,
l’unique Ressource des pécheurs, saint Ephrem, le Port assuré des naufragés. Le même sait pousse la
hardiesse jusqu’à vous appeler la protectrice des damnés.

C’est avec raison enfin que saint Bernard exhorte les désespérés eux-mêmes à ne pas désespérer ; et que,
plein de joie et de tendresse envers sa Mère chérie, il lui dit amoureusement : Vierge sainte ! qui donc
n’aura pas confiance en vous, si vous secourez même les désespérés ? Je ne doute nullement, ajoute-t-il,
qu’à la seule condition de réclamer votre secours, nous n’obtenions tout ce que nous voudrons ; celui
donc qui n’a plus d’espoir, doit encore espérer en vous.

Saint Antonin raconte qu’un homme qui vivait dans la disgrâce de Dieu, eut un jour une vision dans
laquelle il lui sembla se trouver au tribunal de Jésus-Christ ; le démon présenta le dossier de ses péchés,
lesquels, mis dans la balance de la justice divine, l’emportèrent de beaucoup sur toutes ses bonnes
oeuvres. Que fit alors sa puissante Avocate ? elle étendit sa douce main et l’appuya sur l’autre bassin de la
balance qu’elle fit pencher en faveur de son client. Par là, elle lui donnait à entendre qu’elle lui obtiendrait
son pardon, s’il voulait changer de vie ; et, en effet, après cette vision, le pécheur se convertit et vécut en
bon chrétien.

EXEMPLE

Le vénérable Jean Herolt, qui par humilité prit le nom de Disciple, rapporte le trait qu’on va lire. Un
homme marié vivait dans le désordre ; son épouse, femme vertueuse, ne pouvant lui persuader de
renoncer au péché, le pria de vouloir au moins, dans cet état misérable, pratiquer quelque dévotion envers
la Mère de Dieu, ne fût-ce que de la saluer en récitant un Ave Maria toutes les fois qu’il passerait devant
une de ses images. Il consentit à observer cette pratique.

Une nuit que ce malheureux était sorti dans le dessein de se livrer au péché, il aperçut de loin une lumière,
s’approcha et vit que c’était une lampe qui brûlait devant une statue de Marie tenant entre ses bras Jésus
enfant. Il récite l’Ave Maria selon sa coutume ; mais ensuite, quel objet s’offre à ses regards ! Le divin
Enfant lui apparaît tout couvert de plaies fraîchement ouvertes et d’où le sang tombe à grosses gouttes.
Épouvanté et en même temps attendri, considérant que c’était lui qui, par ses péchés, avait ainsi déchiré
les membres de son Rédempteur, il se mit à pleurer ; mais il remarqua que Jésus lui tournait le dos. Alors,
tout pénétré de confusion, il eut recours à la sainte Vierge, et lui parla ainsi :  » Mère de miséricorde, votre
Fils me repousse ; je ne puis trouver d’avocate plus bienveillante ni plus puissante que vous, qui êtes sa
Mère ; ô ma Reine, assistez-moi, priez-le pour moi.  » La Mère du Sauver lui répondit par sa statue :  »
Vous autres, pécheurs, vous m’appelez Mère de miséricorde, mais, en même temps, vous ne cessez de
faire de moi une mère de misère, en renouvelant continuellement la passion de mon Fils et mes propres
douleurs ».

Néanmoins, comme Marie ne sait jamais renvoyer sans consolation celui qui se jette à ses pieds, elle se
tourna vers son divin Fils et le pria de pardonner à ce malheureux. Jésus continuait de montrer de la
répugnance à accorder ce pardon ; mais la sainte Vierge, déposa son cher Enfant dans la niche, se
prosterna devant lui, en disant :  » Mon Fils, je ne me relève pas, je reste ici à vos pieds, si vous ne
pardonnez à ce pécheur. – Ma Mère, dit alors Jésus, je ne vous puis rien refuser : vous voulez qu’il lui soit
pardonné ; pour l’amour de vous, je lui pardonne, faites-le venir baiser mes plaies « . Le pécheur
s’approcha tout en larmes ; et, à mesure qu’il baisait les plaies du saint Enfant, elles guérissaient aussitôt.
Enfin, Jésus l’embrassa en signe de réconciliation. Dès ce moment, cet homme changea de conduite,
mena une vie édifiante, et donna des marques d’une ardente dévotion à la bienheureuse Vierge, qui lui
avait obtenu une fabeur si grande.

PRIÈRE

O Vierge Immaculée, je vénère votre très saint Coeur, qui fut les délices et le repos d’un Dieu, ce
Coeur tout plein d’humilité, de pureté et d’amour divin, Moi, malheureux pécheur, je viens à vous, le
coeur rempli de fanges et d’ulcères ; ô Mère de miséricorde, ne me dédaignez pas pour cela, mais n’en
ayez que plus de compassion, et secourez-moi. Ne cherchez pas en moi, pour venir à mon aide, ni
vertus, ni mérites ; je suis une âme perdue et qui ne mérite que l’enfer. Considérez uniquement, je vous
prie, la confiance que j’ai en vous et la résolution où je suis de me corriger. Considérez ce que Jésus a
fait et souffert pour moi, et puis abandonnez-moi si vous le pouvez. Souffrez que je vous remette sous
les yeux toutes les peines de sa vie, le froid qu’il endur dans l’étable, le voyage qu’il fit en Égypte, le
sang qu’il répandît, la pauvreté, les sueurs, les tourments, la mort qu’il souffrit en votre présence pour
l’amour de moi ; et, pour l’amour de Jésus, songez à me sauver.

Ah ! ma Mère, je ne veux ni ne puis craindre que vous me repoussiez, maintenant que j’ai recours à
vous et que j’implore votre assistance.  Si j’avais une telle crainte, je ferais injure à votre miséricorde,
qui va cherchant les malheureux pour les secourir.  Sainte Reine, ne refusez pas votre pitié à celui à
qui Jésus-Christ n’a pas refusé son sang.  Mais les mérites de ce sang précieux ne me seront pas
appliqués, si vous ne em recommandez à Dieu.  C’est de vous que j’espère mon salut ; je ne vous
demande ni richesse, ni honneurs, ni autres biens terrestres, je vous demande la grâce de Dieu,
l’amour de votre Fils, Jésus, la grâce d’accomplir sa volonté, et enfin le paradis pour l’aimer
éternellement.  Est-il possible que vous refusiez de m’exaucer ?  Non, vertes ; vous m’exaucez dès à
présent, j’en ai la confiance : déjà vous priez pour moi, déjà vous me procurez les grâces ue je sollicite
: déjà vous me prenez sous votre protection.  Ma Mère, ne m’abandonnez point ; continuez, oui,
continuez de prier pour moi, jusqu’à ce que vous me voyiez sauvé, reçu dans le ciel, et prosterné à vos
pieds pour vous bénir et vous remercier pendant toute l’éternité. Amen.

Retour en haut