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Les Gloires de Marie
Saint Alphonse-Marie de Liguori
(1ère partie : commentaire du Salve Regina)
CHAPITRE IX : clémente, ô bonne
CLÉMENCE ET BONTÉ DE MARIE
Combien sont grandes la clémence et la bonté de Marie
Pour exprimer la merveilleuse bonté de Marie envers nous, pauvres enfants d’Ève, saint Bernard l’appelle la véritable " terre promise où coulent le lait et le miel ". Selon saint Léon, on devrait la nommer, non pas simplement Reine miséricordieuse, mais la miséricorde en personne, tellement ses entrailles maternelles surabondent de tendresse. Telle était également la pensée de saint Bonaventure. Voyant d’un côté Marie devenue Mère de Dieu en faveur des malheureux et investie de l’office de leur départir les grâces ; songeant d’un autre côté à sa vive sollicitude pour eux tous, et à l’extrême compassion qu’elle leur porte, et qui semble ne lui plus laisser qu’un désir, celui de subvenir à leurs besoins ; le saint disait qu’en présence de la bienheureuse Vierge, il oubliait presque la justice divine, pour ne plus voir que la divine miséricorde dont elle est toute remplie. Voici ce passage plein d’onction : " Oui, auguste Souveraine, quand je vous
regarde, je ne vous plus que miséricorde ; car c’est pour les misérables que Dieu vous a faite sa Mère et vous a confié la charge de faire miséricorde ; il n’est pas une misère qui vous trouve indifférente ; vous êtes tout enveloppée de miséricorde ; vous semblez n’avoir à coeur que de faire miséricorde ".
Telle est en un mot, la bonté du coeur compatissant de Marie, que, selon le mot de l’abbé Guéric, il ne peut cesser un instant de
produire pour nous des fruits de bonté. Eh ! s’écrie saint Bernard, que pourrait-il jaillir d’une source de bonté, sinon de la bonté ?
Voilà pourquoi Marie elle-même se dit : Pareille à un bel olivier qui croît dans les champs. De l’olivier il ne sort que de l’huile, symbole
de miséricorde ; et des mains de Marie il ne tombe que grâces et miséricordes. On pourrait donc, avec le vénérable Louis du Pont,
appeler le coeur de Marie la source de l’huile, puisqu’il est la source de miséricorde. Ainsi, lorsque nous recourons à cette tendre Mère
pour lui demander l’huile de sa bonté, nous n’avons pas à craindre qu’elle ne nous réponde par un refus, comme firent les vierges
prudentes aux vierges folles, en alléguant l’insuffisance de leur provision. Non, l’huile de miséricorde ne saurait lui manquer ; car elle
en est toute remplie, selon la remarque de saint Bonaventure. Aussi la sainte Église la proclame-t-elle, non pas seulement Vierge
prudent, mais Vierge très prudente ; c’est nous donner à entendre, dit Hughes de Saint-Victor, qu’elle est assez riche de grâce et de
bonté pour nous en pourvoir tous abondamment, sans courir le risque de la voir jamais s’épuiser : " O pleine de grâce, vous en êtes
tellement pleine, que le monde entier peut aller puiser en vous et s’enrichir de votre surabondance ; les vierges prudentes prirent de
l’huile dans leurs vases pour entretenir leurs lampes ; mais vous, qui êtes la Vierge très prudente, vous avez pris avec vous un vase
inépuisable, et d’où l’huile de la miséricorde déborde et suffit à tenir enflammées les lampes de tous les mortels."
Mais pourquoi, dans le texte que nous expliquons, est-il dit de ce bel olivier qu’il se trouve au milieu des champs ? Pourquoi pas plutôt
dans un jardin entouré de murs ou de haies ? C’est, répond Hughes de Saint-Victor, afin que tous puissent aisément le voir et s’en
approcher, pour en obtenir le remède dont ils ont besoin. – Saint Antonin confirme cette belle pensée. " Quand un olivier est exposé
dans un champ ouvert à tout le monde, observe-t-il, chacun peut aller en cuillir les fruits ; ainsi en est-il de Marie : tous les hommes,
justes et pécheurs, peuvent recourir à elle pour avoir part à ses bontés ". Oh ! continue le saint, combien de sentences, de châtiments,
la bienheureuse Vierge a su faire révoquer par ses charitables prières, en faveur des pécheurs qui ont recours à elle ?" – " Et quel
refuge plus assuré pour nous que le sein compatissant de Marie ? Là, le pauvre a un asile, le malade y puise des remèdes et l’affligé des
consolations ; dans la perplexité on y trouve des conseils, et dans le délaissement un appui ". Ainsi parle le dévot Thomas a Kempis.
Que nous serions à plaindre, si nous n’avions pas cette Mère de miséricorde, si attentive et si empressée à nous secourir dans nos
misères ! Où la femme manque, dit l’Esprit-Saint, l’indigent souffre et gémit. Par cette femme, saint Jean Damascène entend Marie,
sans laquelle nous sommes tous infirmes et souffrants. C’est bien dit, car, Dieu ayant décrété qu’aucune grâce ne s’accordera qu’à la
prière de Marie, là où cette prière n’intervient pas, il n’est nul espoir de miséricorde ; ainsi le Seigneur lui-même l’a-t-il déclaré à sainte
Brigitte.
Mais qui sait ? peut-être Marie ne voit pas nos misères, ou les voit sans compassion. Gardons-nou de cette pensée : bien mieux que
nous-mêmes elle les voit et elle est loin d’y être insensible. " Entre tous les saints, il n’en est aucun qui compatisse comme elle à nos
maux ", dit saint Antonin. Aussi, " partout où elle aperçoit des souffrances, elle y court avec les remèdes de sa grande miséricorde ".
Cette pensée de Richard de Saint-Laurent est confirmée en ces termes par Mendoza : " Oui, ô Vierge bénie et notre Mère, vous
répandez à pleines mains vos bienfaits là où vous rencontrez nos besoins ". – Et ce charitable office, notre bonne Mère ne cessera
jamais de le remplir ; c’est elle qui nous l’assure ; Je ne cesserai jusqu’au siècle futur, de remplir mon ministère en présence du
Seigneur dans la sainte demeure. Paroles que le cardinal Hughes commente ainsi : " Je ne cesserai pas, jusqu’à la fin du monde, de
secourir les hommes dans leurs besoins, et de prier pour les pécheurs, afin qu’ils se sauvent et qu’ils soient préservés du malheur
éternel ".
Au rapport de Suétone, l’empreur Titus était si désireux d’accorder ses faveurs à qui les lui demandait que, si parfois il n’avait pas eu
l’occasion d’accorder quelque grâce, il disait tout contristé : Diem perditi, ce jour est un jour perdu pour moi, puisque je l’ai passé sans
faire de bien à personne. – Vraisemblablement, Titus parlait ainsi plus par vanité, ou par recherche ambitieuse de l’estime du monde que
par un sentiment d’humanité. Il n’en est pas ainsi de notre Reine Marie ; si jamais un de ses jours se passait sans être signalé par aucun
bienfait, elle dirait aussi : J’ai perdu ma journée ; mais elle le dirait uniquement parce qu’elle est pleine de charité et animée du désir de
nous faire du bien. Ce désir va si loin que, selon Bernardin de Bustis, il surpasse notre aividité à recevoir ses bienfaits. Aussi, ajoute le
même, jamais nous ne recourrons à elle sans lui trouver les mains pleines de miséricorde et de libéralité.
Marie a été figurée par Rébecca, dont on sait l’histoire. Comme le serviteur d’Abraham lui demandait un peu d’eau à boire : Buvez,
Seigneur, lui répondit-elle ; de plus je vais puiser de l’eau en assez grande quantité pour abreuver tous vos chameaux. Ce trait inspire
au dévot saint Bernard les paroles suivantes qu’il adresse à la Vierge : Auguste Reine, le vaisseau de vos miséricordes déborde de toutes
parts ; versez donc, non seulement au serviteur d’Abraham, mais aussi à ses chameaux. C’est-à-dire : Vous êtes pleine de bonté et plus
libérale que Rébecca ; aussi, non contente de faire sentir les effets de votre immense miséricorde au serviteur d’Abraham, qui
représente les fidèles serviteurs de Dieu, vous en faites encore part aux bêtes de somme, qui sont la figure des pécheurs. D’un autre
côté, Rébecca donna plus qu’on lui demandait, et Marie donne toujours plus qu’on ne lui demande. La libéralité de Marie, dit Richard de
Saint-Laurent, ressemble à celle de son Fils, dont les largesses vont toujours au-delà de nos requêtes, et qui, pour cette raison, est
appelé par saint Paul un Dieu riche de grâces, et prodigue de ses dons à l’égard de tous ceux qui le prient. De là cette prière d’un pieux
auteur à Marie : " Vierge sainte, daignez prier vous-même pour moi ; car vous solliciterez les grâces pour moi avec bien plus de
dévotion que je ne saurais le faire, et vous m’obtiendrez beaucoup plus que je ne saurais demander ".
Les Samaritains ayant refusé de recevoir Jésus-Christ et sa doctrine, saint Jacques et saint Jean dirent au divin Maître : " Seigneur,
voulez-vous que nous commandions au feu du ciel de descendre sur eux et de les dévorer ? " Mais le Sauveur répondit : Vous ne savez
pas de quel esprit vous êtes. C’est-à-dire : Mon esprit n’est que miséricorde et douceur ; car je suis venu du ciel pour sauver les
pécheurs, et non pour les punir ; et vous demander leur perte Quoi ! du feu, des châtiments ! taisez-vous, ne me parlez plus de
châtiments ; ce n’est pas là mon esprit. – Or, l’esprit de Marie étant entièrement conforme à celui de son Fils, nous ne pouvons douter
de son inclination à user de miséricorde ; elle-même disait un jour à sainte Brigitte : " On m’appelle la Mère de miséricorde ; c’est avec
raisons, ma fille, car la miséricorde de mon Fils m’a rendue compatissante et douce envers tout le monde ". C’est dans ce sens que
saint Bernard interprète la vision où Marie fut montrée à saint Jean revêtue du soleil : " Céleste Reine, dit le saint Docteur, vous revêtez
le soleil, et le soleil vous revêt " ; vous avez revêtu le Verbe divin de la chair humaine, et à son tour il vous a revêtue de sa puissance et
de sa miséricorde.
Cette Reine est donc si clémente et si bonne que, quand un pécheur vient réclamer son assistance, elle ne commence point par
examiner ses mérites, assure le même saint, ni s’il est digne ou non d’être exaucé ; mais elle exauce quiconque se présente. Voilà
pourquoi, remarque saint Hildebert, elle est dite belle comme la lune. Elle éclaire et aide les plus indignes pécheurs, comme cet astre
répand ici-bas sa douce et bienfaisante lumière sur les êtres les plus vils. D’autre part, bien que la lune emprunte au soleil toute sa
lumière, elle la distribue en bien moins de temps que lui ne distribue la sienne : ce qu’il fait en un an, remarque un auteur, elle le fait en
un mois. Et, selon saint Anselme, nous obtenons parfois plus promptement le secours du ciel en invoquant le nom de Marie qu’en
invoquant le nom de Jésus. Hugues de Saint-Victor ajoute que, si nos péchés nous font nous craindre de s’approcher de Dieu, Majesté
infinie et offensée par nous, du moins nous ne devons pas hésiter d’aller à Marie, en qui nous ne trouvons rien de redoutable. Sans
doute, elle est sainte, elle est immaculée, elle est Reine de l’univers, elle est Mère de Dieu ; mais enfin elle est revêtue de la même chair
que nous ; comme nous elle est enfant de Marie.
En un mot, dit saint Bernard, en Marie tout est grâce et bonté ; comme Mère de miséricorde, elle se fait tout à tous ; et, dans sa grande
charité, elle s’est rendue débitrice à l’égard des justes et des pécheurs ; elle ouvre à tous le sein de sa miséricorde, afin que tous
viennent y puiser. De même donc que le démon rôde sans cesse, cherchant quelqu’un à qui il puisse donner la mort, ou, selon le mot
de saint Pierre, qu’il puisse dévorer, ainsi, remarque Bernardin de Bustis, Marie est sans cesse à la recherche d’âmes à qui elle puisse,
au contraire, donner la vie et le salut.
Nous devons d’ailleurs être persuadés avec saint Germain que la protection de Marie est plus étendue et plus puissante que nous ne
pouvons l’imaginer. " Et d’où vient, demande le Père Pelbart, que le Seigneur, qui, dans l’ancienne loi, punissait avec tant de rigueur les
moindres fautes, use à présent de tant de miséricorde envers les plus grands coupables ? Dieu le fait, répond-il, pour l’amour de Marie
et en considération de ses mérites ". Ah ! s’écrie saint Fulgence, depuis combien de temps le monde ne serait-il pas abîmé, si Marie ne
l’avait soutenu par son intercession. Mais nous pouvons, dit Arnauld de Chartres, nous présenter à Dieu avec assurance et en espérer
tous les biens, maintenant que le Fils est notre Médiateur auprès du Père, et que la Mère intercède pour nous auprès du Fils. En effet,
comment le Père n’exaucerait-il pas son Fils, lui montrant les plaies qu’il a souffertes pour les pécheurs ? Et comment le Fils
n’exaucerait-il pas sa Mère, lui montrant le sein qui l’a nourri ? Et saint Pierre Chrysologue assure, avec une énergie remarquable, que
cette Vierge unique, ayant logé le Seigneur dans son chaste sein, en exige, pour prix de l’hospitalité qu’elle lui a donnée, la paix du
monde, le salut de ceux qui étaient perdus, et la vie de ceux qui étaient morts.
Oh ! s’écrie l’abbé de Celles, combien de pécheurs qui mériteraient d’être condamnés par la justice de Dieu, sons sauvés par la
miséricorde de Marie ! Car elle est le trésor de Dieu et la trésorière de toutes les grâces ; de sorte que notre salut est entre ses mains.
Recourons donc toujours à cette auguste Mère de miséricorde, avec le ferme espoir d’être sauvés par son intercession ; car elle est,
comme l’appelle Bernardin de Bustis, notre salut, notre vie, notre espérance, notre conseil, notre refuge, notre secours. Selon saint
Antonin, Marie est ce trône de la grâce devant lequel l’Apôtre nous exhorte à nous présenter avec confiance, afin d’obtenir la divine
miséricorde et tous les secours nécessaires à notre salut. Et sainte Catherine de Sienne avait coutume de l’appeler " la dispensatrice de
la divine miséricorde ".
Concluons par la belle et touchante exclamation de saint Bernard sur ces paroles : " O clémente, ô bonne, ô douce Vierge Marie ! "
Voici comment il s’exprime : " O Marie ! vous êtes clémente envers les misérables, bonne envers ceux qui vous prient, douce envers
ceux qui vous aiment. Vous êtes clémente envers les pénitents, bonne envers ceux qui font des progrès, douce envers ceux qui sont
arrivés à la perfection. Vous montrez votre clémence en nous préservant des châtiments, votre bonté en nous dispensant les grâces,
votre douceur en vous donnant à ceux qui vous cherchent. "
EXEMPLE
Le père Charle Bovio rapporte qu’à Dormans, en Champagne, un homme marié entreprenait un commerce criminel avec une femme.
Son épouse, indignée de cette conduite, ne faisait qu’appeler les châtiments de Dieu sur les deux coupables. Un jour entre autres, elle
alla dans une église, devant l’autel de la sainte Vierge, pour demander justice conte celle qui lui avait ravi l’affection de son mari. Or, la
femme pécheresse avait coutume de venir prier aussi devant cet autel, et y récitait chaque jour un Ave Maria. Une nuit, la divine Mère
apparut en songe à l’épouse affligée ; celle-ci ne l’eut pas sitôt vue, qu’elle se mit à répéter son invocation ordinaire : " Justice, ô Mère
de Dieu ! justice ! " Mais Marie lui répondit : " Quoi ! justice ! c’est à moi que tu demandes justice ? adresse-toi pour cela à quelque
autre ; moi, je ne puis faire justice ". Ensuite, elle ajouta : " Sache que cette pécheresse me récite chaque jour certaine prière, et je ne
puis souffrir qu’aucune personne qui récite cette prière soit châtiée pour ses péchés ".
Lorsqu’il fit jour, cette pauvre femme se rendit entendre la messe dans l’église susdite ; et, comme elle en sortait, elle rencontra celle
qui lui causait tant de peine. Dès qu’elle l’aperçut, elle se mit à l’injurier, la traitant de sorcière, qui, par ses enchantements, était venue à
bout d’ensorceler la sainte Vierge elle-même. " Taisez-vous, lui cria-t-on alors ; que dîtes-vous là ? – Et pourquoi me tairais-je ?
répondit-elle ; ce que je dis, n’est que trop vrai ; cette nuit, la sainte Vierge m’est apparue ; et, comme je lui demandais justice, elle m’a
répondu qu’elle ne pouvait me satisfaire, à cause d’une prière que cette scélérate lui récite tous les jours." Là-dessus, on demanda de
celle-ci quelle était la prière qu’elle récitait à la Mère de Dieu ; elle répondit que c’était l’Ave Maria. Mais, apprenant que la bienheureuse
Vierge, pour cette simple dévotion, usait envers elle d’une si grande miséricorde, elle alla immédiatement se jeter aux pieds de son
image ; et là,e n présence de tout le monde, elle demanda pardon du scandale qu’elle avait causé, et fit voeu de continence perpétuelle.
De plus, s’étant revêtue d’un habit religieux, et s’étant construit une petite cellule dans le voisinage de cette église, elle s’y renferma, et
persévéra dans les exercices de la pénitence jusqu’à sa mort.
PRIÈRE
O Mère de miséricorde, puisque vous êtes si compatissante, et que vous avez un sigrand désir de nous faire du bien, à nous,
misérables pécheurs, et de nous accorder ce que nous vous demandons, moi, le plus misérable de tous les hommes, je viens implorer
votre bonté ; daignez m’exaucer. Que d’autres vous demandent tout ce qu’ils voudront, santé, biens et avantages temporels ; pour moi,
ô Marie, je vous demande ce que vous-même désirez trouver en moi, ce qui est le plus conforme et le plus agréable à votre très saint
coeur. Vous êtes si humble ; obtenez-moi donc l’humilité et l’amour des mépris. Vous avez été si patiente dans les peines de cette vie ;
obtenez-moi la patience dans les contrariétés. Vous êtes si remplie d’amour pour Dieu ; obtenez-moi le don du saint et pur amour.
Vous êtes toute pleine de charité pour le prochain ; obtenez-moi la charité envers tous, et surtout envers ceux qui me sont opposés.
Vous fûtes toujours unie à la volonté de Dieu ; obtenez-moi une entière conformité à toutes les dispositions de la providence qui me
concernent.
En un mot, vous êtes la plus sainte de toutes les créature ; ô Marie, rendez-moi saint. L’amour ne vous manque point, vous pouvez et
vous voulez me procurer tous les biens ; la seule chose donc qui puisse m’empêcher de recevoir vos grâces, c’est, ou ma négligence à
vous invoquer, ou mon peu de confiance en votre intercession ; mais, ce deux dispositions essentielles, la fidélité à vous invoquer et la
confiance en vous, c’est vous-même quid evez me les obtenir, et c’est à vous que je les demande, c’est de vous que je les veux, d’est de
vous que je les espère, et je les attends de vous avec assurance, ô Marie, ma Mère, mon espérance, mon amour, ma vie, mon refuge,
mon secours et ma consolation ! Amen.