je suis le Seigneur ton Dieu

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( d’après les visions de Maria Valtorta )

 « Je suis le Seigneur ton Dieu »

La première parole du Père et Seigneur est celle-ci : "Je suis le Seigneur ton Dieu".

Il n’est pas un instant du jour où cette parole ne résonne et ne soit manifestée par la voix et le doigt de Dieu. Où ? Partout… Tout ne cesse de le dire. Depuis l’herbe jusqu’à l’étoile, de l’eau au feu, de la laine à la nourriture, de la lumière aux ténèbres, de la santé à la maladie, de la richesse à la pauvreté. Tout dit : "Je suis le Seigneur. C’est par Moi que tu as ceci. Une de mes pensées te le donne, une autre te l’enlève. Il n’est pas d’armée puissante ni de défense qui puisse te faire échapper à ma volonté". Elle crie dans la voix du vent, elle chante dans le murmure de l’eau, elle se répand dans le parfum des fleurs. Elle frappe le sommet des monts. Elle murmure, elle parle, elle appelle, elle crie dans les consciences : "Je suis le Seigneur ton Dieu".

Ne l’oubliez jamais ! Ne fermez pas vos yeux, vos oreilles, n’étranglez pas votre conscience pour ne pas l’entendre, cette parole. Elle n’en existe pas moins. Le moment vient où sur le mur de la salle du festin, ou sur les flots déchaînés de la mer, sur les lèvres rieuses de l’enfant ou sur la pâleur du vieillard qui va mourir, sur la rose parfumée où dans la puanteur du tombeau, elle arrive, écrite par le doigt de feu de Dieu. Il vient un moment où, dans l’ivresse du vin et des plaisirs, dans le tourbillon des affaires, dans le repos de la nuit, dans une promenade solitaire, elle élève la voix et dit : "Je suis le Seigneur ton Dieu" et cette chair que tu baises avidement, cette nourriture que tu avales goulûment, et cet or que ton avarice accumule, et ce lit où tu restes paresseuse- ment, et le silence, et la solitude et le sommeil, rien ne peut la faire taire.

493> "Je suis le Seigneur ton Dieu", le Compagnon qui ne t’abandonne pas, l’Hôte que tu ne peux chasser. Es-tu bon ? Voici que l’hôte et compagnon est le bon Ami. Es-tu pervers et coupable Voilà que l’hôte et compagnon devient le Roi irrité et ne donne pas la paix. Mais Il ne quitte pas, ne quitte pas, ne quitte pas. Il n’est permis qu’aux damnés de se séparer de Dieu. Mais la séparation est le tourment inapaisable et éternel. "Je suis le Seigneur ton Dieu" et j’ajoute "qui t’a tiré de la terre d’Égypte, de la maison de l’esclavage". Oh ! combien en vérité maintenant, je le dit avec justesse ! De quelle Égypte, de quelle Égypte te tire-t-Il pour t’amener à la terre promise qui n’est pas ce lieu-ci, mais le Ciel ! L’éternel Royaume du Seigneur où il n’y aura plus de faim ni de soif, de froid ni de mort, mais où tout ruissellera de joie et de paix, et où tout esprit sera rassasié de paix et de joie.

C’est à la vraie servitude que maintenant Il vous arrache. Voici le Libérateur. C’est Moi. Je viens briser vos chaînes. Tout dominateur humain peut connaître la mort, et par sa mort les peuples esclaves recouvrer leur liberté. Mais Satan ne meurt pas. Il est éternel. C’est le dominateur qui vous a mis dans les fers pour vous traîner où il le veut. Le péché est en vous et le péché est la chaîne par laquelle Satan vous tient. Je viens briser la chaÎne. C’est au nom du Père que je viens et c’est aussi mon désir. C’est pour que s’accomplisse la promesse qui n’a pas été comprise : "Je t’ai tiré de l’Égypte et de l’esclavage".

C’est maintenant qu’elle a son accomplissement spirituel. Le Seigneur votre Dieu vous enlève à la terre de l’idole qui séduisit les Premiers Parents, Il vous arrache à l’esclavage de la faute, Il vous revêt de la Grâce, Il vous admet à son Royaume. En vérité je vous dis que ceux qui viendront à Moi pourront, dans la douceur de la voix paternelle, entendre le Très-Haut dire en leur cœur bienheureux: "Je suis le Seigneur ton Dieu qui t’attire à Moi libre et heureux".

Venez, Tournez vers le Seigneur votre cœur et votre visage, votre prière et votre volonté. L’heure de la Grâce est venue."

Jésus a terminé. Il passe en bénissant et en caressant une petite vieille et une enfant toute brune et toute rieuse.

"Guéris-moi, Maître. J’ai si mal !" dit le malade qui a la gangrène.

494> "L’âme d’abord. L’âme d’abord. Fais pénitence…"

"Donne-moi le baptême comme Jean. Je ne puis aller à lui. Je suis malade."

"Viens." Jésus descend vers le fleuve qui est au delà de deux prés très grands et d’un bois qui le cache. Il se déchausse, et de même l’homme qui s’est traîné là avec ses béquilles. Ils descendent à la rive et Jésus, faisant une coupe de ses deux mains réunies, répand l’eau sur la tête de l’homme qui est dans l’eau jusqu’à mi-jambes.

"Maintenant, enlève les bandes" commande Jésus pendant qu’il remonte sur le sentier.

L’homme obéit. La jambe est guérie. La foule crie de stupeur.

"Moi aussi !"

"Moi aussi."

"Moi aussi, le baptême de tes mains !" crient-ils, nombreux.

Jésus, qui est déjà à moitié chemin, se retourne : "Demain. Maintenant partez et soyez bons. La paix soit avec vous."

Tout se termine et Jésus revient à la maison dans la cuisine déjà sombre bien que ce ne soient encore que les premières heures de l’après-midi.

Les disciples s’empressent autour de Lui. Et Pierre demande : "Cet homme que tu as emmené derrière la maison, qu’est-ce qu’il avait ?"

"Besoin de purification."

"Il n’est pourtant pas revenu et n’a pas demandé le baptême."

"Il est allé où je l’ai envoyé."

"Où ?"

"A l’expiation, Pierre."

"En prison ?"

"Non, à la pénitence pour le reste de sa vie."

"Alors ce n’est pas avec l’eau qu’on purifie ?"

"Les larmes aussi, c’est de l’eau."

"C’est vrai. Maintenant que tu as fait un miracle, qui sait combien viendront !… Ils étaient déjà le double aujourd’hui…"

"Oui. Si je devais tout faire, je ne le pourrais pas. C’est vous qui baptiserez. D’abord un à la fois, puis vous serez à deux, à trois, à plusieurs. Et Moi je prêcherai et je guérirai les malades et les coupables."

"Nous baptiser ? Oh ! moi, je n’en suis pas digne ! Enlève-moi, Seigneur, cette mission ! C’est moi qui ai besoin d’être baptisé !"

495> Pierre est à genoux et supplie.

Mais Jésus se penche et dit : "C’est justement toi qui baptiseras, le premier. Dès demain."

"Non, Seigneur ! Comment ferai-je si je suis plus noir que cette cheminée ?"

Jésus sourit de l’humble sincérité de l’apôtre qui est à genoux contre ses genoux, sur lesquels il tient jointes ses deux grosses mains de pêcheur. Ensuite, il le baise au front à la limite des cheveux grisonnants qui se hérissent plutôt qu’ils ne frisent : "Voilà. Je te baptise d’un baiser. Es-tu content ?"

"Je ferais tout de suite un autre péché pour avoir un autre baiser !"

"Pour ça, non. On ne se moque pas de Dieu en abusant de ses dons."

"Et à moi, tu ne donnes pas un baiser ? J’ai bien encore quelque péché." dit l’Iscariote.

Jésus le regarde fixement. Son regard si mobile passe de la lumière joyeuse qui l’éclairait pendant qu’il parlait à Pierre, à une ombre sévère, je dirais de lassitude, et il dit : "Oui… à toi aussi. Viens. Je ne suis injuste avec personne. Sois bon, Judas. Si tu voulais !… Tu es jeune. Toute une vie devant toi pour monter sans cesse jusqu’à la perfection de la sainteté…" et il le baise.

"A ton tour, maintenant, Simon, mon ami. Et toi, Matthieu, ma victoire. Et toi, sage Barthélemy. Et toi, fidèle Philippe. Et toi, Thomas, à la joyeuse volonté. Viens. André à l’activité silencieuse. Et toi, Jacques de la première rencontre. Et maintenant toi, (Jean) joie de ton Maître. Et toi. Jude, compagnon d’enfance et de jeunesse. Et toi, Jacques, qui me rappelle le Juste dans ton physique et par ton cœur. Voilà. tous, tous… Mais rappelez-vous que si mon amour est multiple, il demande aussi votre bonne volonté. Un pas de plus en avant dans votre vie de mes disciples vous le ferez à partir de demain. Mais pensez que chaque pas en avant est un honneur, une obligation."

"Maître… dit Pierre, un jour tu as dit à Jean, Jacques, André et moi, que tu nous aurais enseigné à prier. Je pense que si nous priions comme tu pries, nous pourrions être capables et dignes du travail que tu nous demandes."

"Je t’ai aussi répondu, alors : "Quand vous serez suffisamment formés, je vous apprendrai la prière sublime. Pour vous laisser ma prière. Mais elle aussi ne sera rien du tout si elle n’est dite qu’avec les lèvres. Pour l’heure, montez vers Dieu avec une âme sincèrement désireuse. La prière est un don que Dieu concède à l’homme et que l’homme donne à Dieu"

496> "Et comment ? Nous ne sommes pas encore dignes de prier ? Israël tout entier prie…" dit l’Iscariote.

"Oui, Judas, mais tu vois, d’après ses œuvres comment prie Israël, Je ne veux pas faire de vous des traîtres. Qui ne prie qu’extérieurement sans dispositions intérieures, s’oppose au bien, c’est un traître."

"Et les miracles, demande toujours Judas, quand est-ce que tu nous les feras faire ?"

"Nous, des miracles, nous ? Miséricorde éternelle ! Nous buvons pourtant de l’eau pure ! Nous, des miracles ? Mais, garçon, tu divagues ?" Pierre est scandalisé, effrayé, hors de lui-même.

"Il nous l’a dit, en Judée. N’est-il pas vrai, peut-être ?"

"Oui, que c’est vrai. Je l’ai dit et vous en ferez. Mais tant que vous serez trop charnels, vous n’aurez pas de miracles."

"Nous ferons des jeûnes." dit l’Iscariote.

"Inutile. Par la chair, j’entends les passions dépravées, la triple faim et, dans le sillage de cette perfide trinité, la cohorte de ses vices… Pareils aux enfants d’une déshonorante bigamie, l’orgueil de l’esprit engendre, avec la convoitise de la chair et de la domination, tous les maux qui se trouvent dans l’homme et dans le monde."

"Nous, pour Toi, nous avons quitté tout ce que nous avions." réplique Judas.

"Mais pas vous mêmes."

"Nous devons mourir, alors ? Pour être avec Toi, nous le ferons, moi, du moins…"

"Non. Je ne demande pas votre mort matérielle. Je demande que meurent en vous les tendances animales et sataniques, et elles ne meurent pas tant que la chair garde ses désirs, tant que le mensonge, l’orgueil, la colère, la fierté, la gourmandise, l’avarice, la paresse demeurent en vous. "

"Nous sommes tellement hommes à côté de Toi tellement saint !" murmure Barthélemy.

"Et il a toujours été aussi saint. Nous pouvons le dire." affirme le cousin Jacques.

497> "Lui sait comme nous sommes…" dit Jean. "Nous ne devons pas être abattus pour cela. Mais Lui dire seulement : donne-nous, jour après jour, la force de te servir. Si nous disions : "Nous sommes sans péché" nous serions trompés et trompeurs. De qui donc ? De nous mêmes qui savons ce que nous sommes, même si nous ne voulons pas le dire ? De Dieu que l’on ne trompe pas ? Mais si nous disons : "Nous sommes faibles et pécheurs. Viens à notre aide avec ta force et ton pardon" Dieu, alors, ne nous décevra pas, et dans sa bonté et sa justice, Il nous pardonnera et nous purifiera de l’iniquité de nos pauvres cœurs."

"Tu es bienheureux, Jean, puisque la Vérité parle par tes lèvres qui ont le parfum de l’innocence et ne donnent de baiser qu’à l’adorable Amour." Ce disant, Jésus se lève et attire sur son cœur le préféré qui a parlé de son coin obscur

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